Si les classes affaires ont déjà retrouvé leur niveau d’occupation d’avant la crise, la clientèle premium est désormais majoritairement composée de passagers aisés voyageant pour leurs loisirs ou pour motifs personnels.

Si les voyageurs d’affaires ont mis un peu plus de temps que les autres à reprendre le chemin des aéroports, les classes avant des compagnies aériennes étaient déjà presque aussi remplies que la classe économique dès le deuxième trimestre. En juin dernier, le taux de remplissage des classes premium d’Air France atteignait déjà 82 %, soit un niveau supérieur à celui de juin 2019 (79 %) et proche de celui de la classe éco (89 %). Et si le nombre de passagers n’était encore qu’à 65 % du niveau d’avant-crise, du fait de la quasi-fermeture persistante de la Chine et d’autres destinations asiatiques, les prix des classes premium avaient, eux aussi, déjà bien remonté, avec un chiffre d’affaires revenu à 75 % du niveau de 2019.

Toutefois, si la clientèle premium est de retour, ce ne sont plus des voyageurs d’affaires qui occupent majoritairement les sièges de business class, mais bien une clientèle loisirs, largement constituée de retraités et de touristes aisés. Les malheureux voyageurs d’affaires étant, quant à eux, majoritairement relégués en classe éco, depuis longtemps déjà.

Une tendance engagée dès 2008
La migration forcée des voyageurs d’affaires vers l’arrière de l’appareil avait commencé dès la crise financière de 2008, quand les entreprises avaient entrepris de tailler dans leurs dépenses. Mais cette tendance s’est amplifiée durant la crise du Covid, avec l’arrêt des déplacements professionnels et la remontée plus rapide des voyages à motif personnel.

Ainsi chez Air France, plus de 50 % des passagers de classe affaires voyagent pour leurs loisirs ou pour convenance personnelle, et non pas aux frais d’une entreprise, indiquait encore récemment la directrice générale d’Air France, Anne Rigail . La proportion serait encore plus forte en classe premium éco, intermédiaire entre la business et l’éco et qui avait été inventée par Air France en 2008 pour tenter de freiner la migration de la clientèle professionnelle vers l’arrière.

Un tiers des recettes pour 10 % du trafic
Mais qu’il s’agisse d’hommes d’affaires ou de retraités en goguette, cela n’enlève rien à l’importance stratégique de cette clientèle premium. En moyenne, un passager affaires représente l’équivalent en recettes de trois à cinq passagers éco et de six à sept pour un passager de première. Un passager de premium éco vaut 1,5 passager éco. Chez Air France, ces passagers premium ne représentent que 10 % du trafic, mais un tiers de son chiffre d’affaires.

D’où les efforts constants déployés pour séduire cette clientèle à haute contribution, encore illustrés par la mise en service chez Air France, cet automne, d’un nouveau siège affaires, qui sera progressivement déployé sur une douzaine de Boeing 777-300. Un chantier qui devrait se poursuivre avec la préparation d’une nouvelle classe première pour l’hiver 2023-2024.

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