BlaBlaCar et Criteo

A l’époque, la France compte quelques succès dans le secteur comme Meetic, Free ou encore Seloger.com mais pas de quoi susciter l’intérêt des investisseurs étrangers. Deux événements vont changer la donne, selon Jean-David Chamboredon : la levée de fonds de 10 millions d’euros de BlaBlaCar, un exploit à ce moment-là, et l’entrée en bourse de Criteo.
« Cela a clairement mis la France sur la carte », se souvient l’investisseur. « L’élection d’Emmanuel Macron a été perçue comme une forme de renouveau par les investisseurs étrangers, notamment américains. Il a montré de manière authentique son attrait pour la technologie », souligne Frédéric Mazzella.
A cela, se sont ajoutés les différents plans de Bpifrance, fraîchement créé sous François Hollande, et une multitude d’autres facteurs. « En plus des financements, l’écosystème a profité en 2014-2015 de l’explosion des usages tech, que ce soit en entreprise ou chez les particuliers, un essor de l’entrepreneuriat et un accès à la technologie simple et peu chère », observe Marc Ménasé.

Des revenus toujours plus gros
Depuis, les montants levés par les acteurs de la French Tech n’ont cessé d’augmenter. En 2015, la barre symbolique du milliard est passée. Et celle des 10 milliards l’a été en 2021 , année record. « Bpifrance a joué un rôle très important, en particulier sur son activité fonds de fonds. Sans elle, les fonds de capital-risque français n’auraient pas autant investi », souligne Jean-David Chamboredon.

Mais les investisseurs étrangers sont de plus en plus présents au capital des jeunes pousses. Elles étaient à peine 25 % à avoir des fonds internationaux dans leur table de capitalisation en 2012. Elles sont plus de 30 % aujourd’hui.

L’autre indicateur qui témoigne de l’explosion de l’écosystème est le chiffre d’affaires. D’après le baromètre annuel de France Digitale et EY sur « la performance sociale et économique des start-up françaises », les revenus générés par les jeunes pousses interrogées est passé d’1,8 milliard à 8,3 milliards d’euros en dix ans, soit une augmentation de 500 %. La part du chiffre d’affaires réalisé à l’international est en revanche assez stable depuis quelques années : autour de 30-35 %. La rentabilité des jeunes pousses interrogées pour le baromètre chaque année est aussi stable. En 2014, environ 26 % d’entre eux ont déclaré avoir un Ebitda positif, contre 22 % en 2021.

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