En 2022, la planète alimentaire a retenu son souffle jusqu’à l’été. L’indice des denrées de base établi par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) n’a cessé de grimper mois après mois pour atteindre le record absolu de 159,7 points en mars. Les précédents pics datent de 2011 et de 2008, des périodes marquées par les printemps arabes et par les émeutes de la faim.

Ce n’est qu’à partir de juin que la décrue des cours s’est accélérée. Si l’indice cote aujourd’hui à 134,84 points, les niveaux restent extrêmement élevés. Ces prix sont d’autant plus pénalisants qu’ils frappent des populations dont les revenus ont chuté avec la crise économique liée à la pandémie.

Stabilité du riz
Le Programme alimentaire mondial a alerté sur l’augmentation inquiétante de la faim dans le monde, mais une crise alimentaire de grande ampleur a été évitée de peu, grâce à la stabilité des cours du riz, denrée de base pour la moitié de l’humanité, notamment dans les pays les plus pauvres. La tonne de la céréale est restée sous la barre 500 dollars alors qu’elle avait explosé à 1.000 dollars en 2008.
La guerre en Ukraine et le blocage du commerce en mer Noire ont été le facteur décisif de l’explosion des prix. L’Ukraine et la Russie représentent à eux deux près de 30 % des échanges mondiaux de blé et 20 % pour le maïs. L’invasion a créé un vent de panique pendant quelques semaines, au point que sur le marché à terme de Paris, le blé s’est envolé à 440 euros la tonne. Du jamais-vu ! Dans ce contexte, une vague de protectionnisme agricole – embargo indonésien sur les exportations d’huile de palme, embargo indien sur le blé – a accentué les tensions sur les marchés.

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