Gary Wang a annoncé qu’il allait plaider coupable pour quatre chefs d’accusation dans l’enquête lancée aux Etats-Unis contre les dirigeants de l’entreprise désormais en faillite. A ses côtés, Caroline Ellison , l’ex-patronne d’Alameda Research, la plateforme d’échange de FTX, a elle aussi plaidé coupable pour sept chefs d’accusation. Au sommet de ce sulfureux trio qui partageait un luxueux penthouse aux Bahamas, celui qu’on appelle « SBF ». Le patron déchu de la société doit comparaître bientôt devant les juges américains comme principal accusé de cette affaire, qui fragilise un peu plus la sphère des cryptomonnaies.

Ils sont accusés d’avoir détourné plusieurs milliards de dollars du capital de FTX, dont une partie issue des dépôts des clients. Plusieurs cadres dirigeants auraient utilisé cet argent pour financer un train de vie luxueux aux Bahamas , où était hébergée la société.

Geek discret
Le méconnu Gary Wang a grandi dans le New Jersey. Elève brillant, il rencontre SBF en 2008 lors d’un camp d’été pour les jeunes génies des mathématiques. Il fait plus tard ses classes au très prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology), tout comme SBF.
Les deux étudiants intègrent la fraternité Epsilon Theta du MIT. « Cette fraternité sera façonnée par nos croyances communes, dont la plus importante est la nécessité de l’amour et de l’honnêteté comme base de la compréhension humaine », peut-on lire sur le site de l’organisation étudiante. Gary Wang sort diplômé en informatique et en mathématiques en 2015, puis entre chez Google en tant qu’ingénieur logiciel. Il participe notamment à l’élaboration du site Google Flights.
En 2019, il s’associe avec son fidèle ami SBF pour créer FTX. Gary Wang devient alors le cerveau discret d’une entreprise florissante, intervenant peu dans les médias tandis que SBF se charge de l’image publique. Il est présenté par d’anciens proches comme un homme reclus, une sorte de geek qui souhaite rester loin des projecteurs. Il occupera le poste de directeur de la technologie au sein de la firme jusqu’à sa récente faillite.

Rôle central dans le montage financier
D’après les premiers éléments de l’enquête rendus publics par la Security and Exchange commission (SEC) – le gendarme boursier américain qui a lui aussi ouvert une enquête -, le mystérieux Gary Wang aurait activement participé à la fraude.
Il aurait été le cerveau du logiciel qui a permis à Alameda d’accéder aux milliards de dollars de la société mère FTX, dont une partie des fonds venaient des dépôts des clients. Gary Wang aurait lui-même bénéficié de prêts personnels sur les fonds de la société. Il a par ailleurs admis être au courant de ces différentes manipulations financières entre FTX et Alameda.
Etant donné son rôle prééminent dans l’affaire, Gary Wang, libéré sous caution pour quelque 250 millions de dollars, risque jusqu’à 50 ans de prison. En plaidant coupable et en se montrant coopératif, il pourrait bénéficier d’une certaine indulgence des autorités judiciaires pour ne pas passer le restant de ses jours derrière les barreaux.

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