Impossible de tirer le bilan 2022 des NFT sans scinder l’année en deux. Dans son rapport annuel, le site référent DappRadar rapporte une hausse de 0,4 % en valeur du marché sur douze mois, à 24,8 milliards de dollars. Contre-intuitif ? En réalité, le premier trimestre a porté la moitié des ventes (12,4 milliards) et le deuxième un tiers (8,4 milliards), avant le « crypto-krach » de juin. Puis les NFT ont décroché, dans le sillage du marché crypto, pour atteindre 1,2 milliard les trois derniers mois ; un dixième du premier trimestre.

Il est aussi difficile de mesurer ce jeune marché en le comparant à l’année d’avant. L’essentiel des volumes en 2021 avait été réalisé au troisième trimestre (11 milliards de dollars) et au quatrième (12,2 milliards). Les NFT ont donc connu un temps fort d’une année, à cheval entre 2021 et 2022.

Les volumes repartent à la hausse
S’agissant des volumes en 2022, la tendance est la même à un détail près : une reprise observée au dernier trimestre avec 11 millions de transactions d’octobre à décembre, contre 8,7 millions entre juillet et septembre (et 28 millions de janvier à mars). Cette reprise des échanges – certes, de moindre valeur qu’en 2021 – est corrélée à la bonne tenue du nombre de traders de NFT . Au deuxième semestre, en pleine crise crypto, ils étaient presque autant (5,2 millions) qu’au premier, alors en pleine euphorie.
« Nous attendions une reprise des volumes en mars, le marché a plusieurs mois d’avance », note Jean de Nicolaÿ, président du Syndicat des NFT . Pour lui, ils sont poussés par les jetons de « gaming , d’art et de collection ». « La principale raison qui explique pourquoi de nouvelles personnes ont voulu entrer sur le marché des NFT est la baisse des prix des cryptomonnaies en 2022 », analyse DappDadar. La division par trois de la valeur de la monnaie d’échange sur ce marché, l’ether, a sonné l’heure des soldes pour les NFT.

De Renault au Bored Ape Yacht Club
En parallèle, les initiatives de plateformes (Reddit, Instagram, Spotify…) et encore plus, de marques (Renault, PMU , Nike …), et même Donald Trump , ont donné un vernis grand public à ces NFT. Conçus comme des outils marketing fédérant des communautés de fans, ceux-là ne sont pas onéreux et n’ont donc pas entretenu la valorisation du marché, mais l’ont popularisé. « Ils touchent une population de plus en plus diverse et on sent de moins en moins de défiance à leur égard », observe Jean de Nicolaÿ.

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