Une chose est sûre, le voyage d’affaires ne sera plus jamais le même suite à la crise sanitaire. Si le secteur reprend peu à peu des couleurs, les chiffres de 2023 peinent à atteindre ceux de 2019, contrairement au secteur loisir. Les derniers chiffres d’Amex GBT, repris par nos confrères de Déplacements Pros, ont révélé que les transactions atteignent 76% des niveaux de 2019 au premier trimestre 2023. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette baisse, déjà les coupes budgétaires, puis la prise de conscience écologique.

De nouveaux outils pour déterminer la pertinence d’un déplacement
Plusieurs entreprises technologiques tentent de répondre à cette question en proposant de nouveaux outils. C’est le cas de The Treep qui est en train de développer un nouvel algorithme qui sera capable de prendre de nombreux critères en compte afin de déterminer la nécessité d’un voyage. Ces critères sont multiples : le motif du déplacement, son impact environnemental, le coût du voyage, les risques du voyage, le gain financier espéré et le capital relationnel. Pour obtenir ces informations, The Treep demande au voyageur de répondre à plusieurs questions.
A une autre échelle, Amadeus développe également une fonctionnalité similaire dans sa solution Cytric, cette fois connectée au CRM de l’entreprise, voire même à LinkedIn. En fonction de l’avancée du processus de vente ou du partenariat, le logiciel est capable de dire s’il vaut mieux se rendre sur place ou organiser une réunion Teams (Amadeus travaille avec Microsoft pour rendre Cytric davantage intelligent). Connecté à LinkedIn (détenu par Microsoft), le système pourra également à terme pousser des profils de personnes intéressantes à rencontrer sur place.

La fin des voyages de complaisance
Pour être les plus efficaces possible, ces nouveaux outils ont besoin d’être alimentés par un maximum de données fournies par l’entreprise. Et pour de nombreuses entreprises, il faut désormais répondre à des questions rarement posées auparavant. On assiste depuis la crise sanitaire à la fin des voyages de complaisance. Un déplacement professionnel doit plus que jamais être justifié, chiffres et probabilité à l’appui. Et jusqu’ici, le secteur du voyage d’affaires manquait de données à fournir.
L’entreprise tClara, fondée par Scott Gillespie, accompagne les entreprises dans cette démarche. Dans son étude « The Justified Business Trip », elle estime qu’environ 25 à 30% des voyages d’affaires et leurs coûts associés pourraient être supprimés avec peu ou pas d’impact économique pour l’entreprise. Selon l’étude, un voyage d’affaires n’est pas justifié s’il rapporte moins de 5 000 dollars en moyenne (elle ne précise pas le coût du voyage), si le retour sur investissement attendu est inférieur à 50 % et s’il est considéré comme « à faible valeur ajoutée » par l’outil développé par tClara (avec 75% de précision). 43% des déplacements professionnels réalisés par les 407 voyages d’affaires américains interrogés par l’étude ne respectaient pas au moins l’un de ces critères.
Comme nous confiait Laurent La Rocca, CEO de The Treep : « Nous n’avons pas l’intention de tuer le marché, mais de nous concentrer sur les voyages essentiels ». Pour les entreprises clientes, nul doute que ce genre de solutions permettra de faire des économies en respectant davantage l’environnement. Mais pour les sociétés technologiques, n’est-ce pas un manque à gagner si les voyages d’affaires et donc les commissions ne retrouvent jamais leur niveau d’antan ?

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