Trois analyses scientifiques, menées avec des méthodes et des carottes glaciaires différentes, se font convergentes. Elles soulignent que les niveaux de CO2 dans l’atmosphère n’ont, au cours des trois derniers millions d’années, jamais été aussi élevés qu’aujourd’hui.

Les niveaux de CO2 actuels sont sans précédent dans l’histoire récente de la Terre. La crise environnementale à laquelle le monde fait face depuis plusieurs décennies est un défi inédit pour l’humanité.
L’augmentation des niveaux de Co2 est principalement due à l’activité humaine – la population mondiale devrait compter 10,8 milliards de personnes en 2100 – qui contribue majoritairement au réchauffement climatique et au changement climatique.
Aujourd’hui, la pollution de l’air est devenue l’une des principales causes environnementales de décès dans le monde : elle en provoque environ 7 millions chaque année, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) .

Ces faits marquants ne sont pas la caractéristique du monde qui risque d’advenir ; ils sont la caractéristique du monde d’aujourd’hui. L’enjeu n’est plus de durer, mais d’endurer.

 « L’Endurabilité »
La durabilité sous contrainte extrême est constitutive de « l’endurabilité ». Il s’agit d’une durabilité sous contrainte de catastrophes naturelles, d’une raréfaction ou d’une pénurie de ressources, mais aussi d’instabilité économique ou de guerres.

Toutes les stratégies de durabilité ne sont pas endurables, et toutes celles qui sont endurables ne sont pas viables. L’endurabilité est le défi qui se pose à l’humanité, dès à présent, pour les prochaines décennies.
Une stratégie d’endurabilité viable est celle qui permet d’échapper le plus longtemps possible à l’obsolescence programmée, de repousser les limites de conservation, de façon responsable et équitable.
Mais comment coupler la capacité de croissance avec celle de ressources naturelles renouvelables et de ressources naturelles artificiellement régénérables, grâce à des moyens techniques et technologiques, pour bâtir une chaîne autosuffisance, dans le respect des ressources planétaires ?

Comment découpler la capacité de croissance avec celle de ressources naturelles non renouvelables et non artificiellement régénérables, ainsi qu’avec celle de ressources non naturelles dont l’impact est négatif pour tout ou partie de l’écosystème dans lequel le modèle est lui-même partie prenante ?

Vers une nouvelle forme d’économie
Ces challenges nécessitent une rupture avec les modes de pensée consistant à « diviser pour régner » : diviser le problème à résoudre en plusieurs sous-problèmes indépendants que l’on peut résoudre récursivement, et dont les solutions combinées permettent d’obtenir une solution globale au problème initiale. Les sous-problèmes à résoudre ne sont pas indépendants, mais interdépendants les uns des autres.

Qu’il s’agisse de nos universités avec des curriculum par discipline, de nos entreprises avec une organisation du travail par département, de nos gouvernements avec un ministère par domaine, cette logique de décomposition d’une problématique à traiter en plusieurs sous-thèmes, disposant d’une prétendue indépendance intrinsèque, est la norme.
L’endurabilité est le moteur d’une profonde révolution industrielle, qui donne son sens à l’une des plus grandes opportunités pour l’humanité : celle de faire naître une nouvelle forme d’économie. Une économie fondée sur des innovations au service du plus grand nombre, sans hypothéquer l’avenir , condition sine qua non pour durer.

Une économie susceptible de faire naître une nouvelle manière de faire société, en ancrant l’action dans ce qu’elle a de bénéfique pour la société et l’environnement, condition sine qua non pour perdurer.

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