Un mois après la publication du décret entérinant la suppression des lignes aériennes en cas d’alternative en train de moins de 2h30, qui concerne trois liaisons en France, Mabrian Technologies a voulu imaginer un déploiement plus large de cette mesure.

« Nous ne souhaitons pas alimenter la controverse, mais aller au-delà de cette information. Cela permet d’éveiller les consciences et de montrer que la France peut se doter de moyens pour aller encore plus loin », explique Christophe Ramaciotti, Responsable développement France de Mabrian Technologies.
Dans son étude, l’entreprise affirme que la France pourrait économiser jusqu’à 194 000 tonnes de CO2 par an en remplaçant l’avion par le train à grande vitesse pour des trajets inférieurs à 500 km. Une restriction qui pourrait concerner 3,7 millions de passagers par an sur 78 liaisons. Cinq liaisons aériennes sont particulièrement concernées dans cette hypothèse car à elles seules, elles représentent 60% des émissions de CO2 : Paris CDG – Lyon, Paris CDG – Nantes, Lyon – Bordeaux, Lyon -Toulouse et Bordeaux – Marseille.
Pour effectuer ce calcul, Mabrian Technologies se base sur son propre outil de calcul des émissions de CO2 dans l’aérien (basé sur le type d’appareil utilisé et le taux d’occupation moyen) et sur les données de son partenaire Ecopassenger.org pour la partie ferroviaire. Plusieurs sources qui lui permettent d’évaluer que le CO2 total émis par les avions pour les trajets courts en France (500 km ou moins) est de 216 000 tonnes par an. Le train à grande vitesse émettrait, lui, 22 000 tonnes par an pour les mêmes trajets.

Une culture du train à développer
L’étude rappelle que la différence d’émissions de CO2 entre l’avion et le train est particulièrement élevée en France en raison du pourcentage élevé d’électricité verte consommée par le train. Cette exception française est un avantage pour réduire les émissions de gaz à effet de serre selon Mabrian Technologies.
Autre particularité, la culture du train assez ancrée chez les Français. « Je pense que les Français sont plus enclins à favoriser le train que leurs homologues européens. Nous sommes les pionniers du TGV et convertir ces liaisons demanderait moins d’effort », observe Christophe Ramaciotti. Pour lui, le développement de l’offre des trains de nuit montre une volonté des passagers de reconsidérer le voyage.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         
L’entreprise identifie néanmoins plusieurs freins à l’extension de cette mesure. Tout d’abord, l’infrastructure ferroviaire actuelle en France ne serait pas en mesure de couvrir toutes les liaisons concernées avec des TGV. Cela demande du temps et de l’argent. Si de nouvelles lignes ferroviaires voyaient le jour, les émissions produites lors de leur construction pourraient mettre des années à être compensées, ce qui ajoute une couche de complexité à l’évaluation de l’impact sur l’environnement de la mesure.
Mais pour Mabrian Technologies, « il s’agit sans aucun doute d’un défi majeur pour l’Hexagone ». L’extension de cette restriction pourrait aider à faire de la France la première destination touristique durable au monde d’ici 2030, comme le souhaite le gouvernement.

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