La route vers l’électrification de l’industrie automobile est droite, mais la pente est forte. En treize ans, la part de l’électrique dans les ventes de voitures neuves doit passer de 12 % à 100 % en 2035. A cette date, la vente de voitures thermiques sera interdite sur le Vieux Continent .

Le défi des constructeurs sera de trouver, ce faisant, le chemin de la profitabilité pour cette nouvelle motorisation, ressort-il d’une étude présentée mardi par AlixPartners. Passer du moteur thermique à la « voiture à batterie » nécessite en effet de très lourds investissements, que les volumes de ventes ne pourront pas amortir dans un premier temps.

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Les investissements annoncés ont doublé ces deux dernières années, relèvent les consultants d’AlixPartners. Ils atteignent 616 milliards de dollars sur la période 2023-2027, contre 330 milliards entre 2021 et 2025. « La plus grande partie de cette somme est allouée à la construction d’usines de batteries », précise Alexandre Marian, directeur associé chez AlixPartners.

Effets d’échelle hors de portée à court terme
Les volumes de ventes ne seront pas au rendez-vous pour rentabiliser à moyen terme cette mise de fonds initiale. « Les effets d’échelle demeureront hors de portée de la plupart des constructeurs ces prochaines années, le nombre de voitures fabriquées par type de plateforme restant en deçà de ce qu’ils connaissent dans le thermique jusqu’en 2030 », explique Laurent Petizon, également directeur associé chez AlixPartners.
En 2023, les groupes automobiles écouleront en moyenne 109.000 unités pour une plateforme électrique , contre 227.000 pour une plateforme thermique. Cet écart ne se comblera, progressivement, qu’à la fin de la décennie.
Aucun constructeur généraliste ne publie pour l’instant sa rentabilité par type de motorisation, sauf un. Ford a dévoilé au printemps qu’il tablait sur une perte de 3 milliards de dollars en 2023 sur son activité électrique, baptisée « Ford Model e ». De manière générale, préviennent les analystes de Moody’s Investor Services dans une étude récente, « la rentabilité des voitures électriques restera pendant des années en deçà de leurs cousines thermiques, jusqu’à ce que leurs volumes de production décollent ».

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