3.000 milliards de dollars de valorisation boursière ! De quoi donner le vertige… Apple vient de franchir cette barre symbolique, inscrivant un nouveau record (elle avait déjà été passée en janvier 2022, mais très brièvement). L’action a dépassé 192 dollars à l’ouverture de Wall Street ce vendredi. Pour donner un ordre de grandeur dans ces nombreux zéros, la firme à la pomme vaut désormais plus que le PIB de la France…

L’action Apple a enregistré une progression phénoménale de 53 % depuis le début de l’année. La société dirigée par Tim Cook tire les fruits de son modèle imparable depuis les années 1980, avec des produits – de l’Apple II à l’ « ordinateur spatial » – ayant révolutionné leur segment de marché et désormais agrémentés de services. Une capacité que la sortie de son casque de réalité virtuelle Vision Pro met à nouveau au défi.
 Cette hausse illustre aussi la montée en puissance des grosses valeurs de la technologie américaine, souvent regroupées dans l’acronyme Gafa. Google (Alphabet) a bondi de plus de 30 % depuis le début de l’année, Amazon de presque 50 % et Meta (la maison mère de Facebook) de quasiment 130 % ! Microsoft a progressé d’environ 40 % et pèse plus de 2.500 milliards, et Nvidia, qui a rejoint récemment le club très fermé des valeurs à plus de 1.000 milliards dollars de capitalisation, a grimpé de quelque 190 % !

9.000 milliards de dollars
Face à elles, l’indice américain S&P 500 n’a pris que 14 % tandis que les start-up ont beaucoup plus de mal à lever des fonds si elles ne sont pas dans l’intelligence artificielle (IA)… Ensemble (avec Microsoft), les Gafam valent presque 9.000 milliards de dollars de capitalisation. Ce sont en très grande partie ces géants du Net qui ont permis à Wall Street d’afficher un bon premier semestre, contre toute attente, étant donné le resserrement monétaire et les craintes de ralentissement.
Des envolées spectaculaires qui peuvent être expliquées par plusieurs facteurs. D’abord, la plupart des valeurs de la tech avaient connu une année 2022 chaotique, ce qui explique un rebond. Ensuite, les gros acteurs du secteur sont « considérés comme des valeurs refuge, alors que le marché a des craintes sur la conjoncture, sur les banques… » souligne Jacques-Aurélien Marcireau, coresponsable de la gestion actions d’Edmond de Rothschild Asset Management.

Hausse des valorisations
Comme l’expliquent les spécialistes du marché, la hausse est avant tout liée à « une expansion des multiples ». Autrement dit, le marché est prêt à payer plus cher pour ces valeurs. Apple vaut par exemple environ 30 fois ses résultats prévus, alors qu’il en valait autour de 20 avant la pandémie de Covid-19, selon les données de Carmignac.
Car pour la plupart de ces valeurs, les derniers résultats « n’ont pas été extraordinaires, à l’exception de ceux de Meta », reprend le gérant. « Les valeurs technologiques ont toutefois fait beaucoup d’efforts pour miser sur leur profitabilité », nuance David Older, responsable de la gestion actions de Carmignac.

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