« Spamouflage ». C’est le nom de la campagne de propagande orchestrée en ligne depuis la Chine et démantelée par Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. La stratégie ? Des publications intensives et identiques, assimilées à du spam, qui promeuvent la Chine et dénigrent les Etats-Unis et les politiques étrangères des pays occidentaux. Les cibles ? Taïwan, les Etats-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni et le Japon, par des posts traduits dans plusieurs langues.

Au total, Meta a annoncé la suppression d’environ 7.700 comptes, 950 pages, et 15 groupes sur Facebook, et 15 comptes sur Instagram, la plus grosse opération de démantèlement à ce jour pour le géant américain.

Un réseau tentaculaire
Une campagne tentaculaire, entamée en 2019, qui s’est déployée sur plus de 50 plateformes et forums. Les opérateurs du réseau de propagande ont d’abord posté des messages sur de grandes plateformes comme Facebook, YouTube , TikTok et Twitter, puis ont étendu leur présence à des sites plus confidentiels comme le blog Medium, le forum Reddit, l’hébergeur de vidéos Vimeo ou le site Zenedo qui répertorie des travaux de recherche.
Si à l’origine l’opération visait à discréditer les manifestations pro-démocratie de 2019 à Hong Kong, l’effort s’est vite déplacé en 2020 vers l’épidémie de Covid-19, pour contredire les affirmations selon lesquelles la Chine était à l’origine du virus, a mis au jour le « New York Times » . Plus récemment, la campagne s’est fixée pour objectif de présenter la province du Xinjiang, où sont conduites des politiques répressives contre la minorité ouïghoure , comme une « région paisible ».

Une campagne inefficace
Meta se veut toutefois rassurant sur la portée de la campagne malgré son ampleur. Le géant des réseaux sociaux dit ne pas avoir observé de preuves d’une véritable audience ou d’un véritable engagement (liker, commenter ou partager un post, cliquer sur un lien…). « Cette opération était importante et bruyante, mais elle a eu du mal à dépasser sa propre chambre d’écho », affirme Ben Nimmo, responsable de la division renseignement sur les menaces mondiales chez Meta.
Les différents comptes localisés en Chine produisaient du contenu au rythme d’une journée de bureau avec une pause déjeuner observée chaque jour, durant laquelle aucun contenu n’était publié, a observé Meta. Si l’instigateur de cette campagne d’influence n’a pas pu être déterminé avec précision, Meta indique, dans son rapport trimestriel de sécurité, avoir été « capable de remonter jusqu’à des personnes associées aux forces de l’ordre chinoises ».

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr