Un fondateur qui s’éclipse, une direction resserrée, et de nouvelles suppressions de postes : Hopium, la jeune pousse qui ambitionnait de lancer une berline carburant à l’hydrogène, poursuit son combat pour la survie après son placement en redressement judiciaire en juillet dernier.

Dans un communiqué publié ce jeudi, la société a indiqué qu’Olivier Lombard, le pilote de course qui l’avait créée en 2019, a quitté l’entreprise « pour se consacrer à d’autres activités ». Ses responsabilités avaient été réduites à celles de directeur général adjoint chargé du produit lorsque les premières difficultés étaient apparues fin 2022. Il demeure néanmoins « le premier actionnaire de référence d’Hopium », précise le texte.

Départs en cascade
Philippe Baudillon, arrivé il y a quelques mois comme directeur général délégué, quitte lui aussi son poste. Sylvain Laurent est désormais seul aux manettes pour tenter de sauver l’entreprise , avec le titre de PDG : il a remplacé la semaine dernière à la présidence du conseil d’administration Alain Guillou, 6 mois à peine après que celui-ci a lui-même pris la place de l’ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari.

Hopium annonce également « de nouvelles mesures de réductions de coût » qui passent notamment par « la réduction de la masse salariale ». Le nombre de postes supprimés et les modalités ne sont pas précisés. Fin avril, les effectifs tournaient entre 90 et 100 salariés selon la société, après 35 départs négociés dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective.

Fini l’espoir de lancer une voiture hydrogène, dont le prototype, l’Hopium Machina, avait été l’une des attractions du salon de l’auto de Paris d’octobre dernier. Pour sauver sa peau, l’entreprise espère attirer des investisseurs grâce aux avancées technologiques qu’elle aurait réalisées en matière de pile à combustible. Des brevets ont été déposés. Mais le prototype n’est pas encore à un stade de développement pouvant démontrer son efficacité.

Dans l’attente du plan de continuation
Il faut faire vite : le Tribunal de commerce de Paris a laissé à la société jusqu’au 19 janvier pour présenter un plan de continuation, un nouveau sursis de 6 mois à cette date étant également possible.

En attendant, l’entreprise n’a pour seule ressource que l’emprunt obligataire négocié avec la société Atlas il y a un an. Une nouvelle tranche de 2 millions d’euros a été exercée cet été, diluant un peu plus les actionnaires actuels. A 25 centimes d’euros ce jeudi, le cours de l’action a perdu 96 % depuis le début de l’année.

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