Le liquidateur chargé de rembourser les créanciers de l’entreprise en faillite a vendu 22,3 millions de parts détenues dans le fonds GBTC, l’un des ETF bitcoin. FTX a acheté ces parts quand ce qui était alors le Grayscale Bitcoin Trust était structuré comme un fonds fermé. En 10 ans, GBTC a ainsi amassé près de 30 milliards de dollars en bitcoin.

En transformant son fonds en ETF, qui est, lui, librement négociable en Bourse, Grayscale a donc ouvert les vannes et provoqué un énorme flux de sorties : déjà 5 milliards de dollars au 26 janvier. Pour faire face aux demandes de remboursement, il a dû céder massivement des bitcoins sur le marché, faisant ainsi chuter les cours.
Parmi ces vendeurs, il y avait la plateforme FTX , qui a liquidé pour près de 1 milliard de dollars en bitcoins de parts GBTC, selon le média spécialisé CoinDesk. Ce dernier – propriété de Digital Currency Group, la maison mère de Grayscale – s’appuie sur des données privées et sur deux sources proches du dossier. « Maintenant que FTX a fini de vendre ses parts, la pression à la vente pourrait s’atténuer, car une telle liquidation est un événement relativement unique », entrevoit le média spécialisé. Un point de vue que partage JP Morgan dans une note vendredi.

FTX vend ces titres pour honorer ses créances. En portefeuille, elle détient d’autres actifs à céder : 55,8 millions de SOL, 20.500 bitcoins et plus de 112.000 ethers, selon CoinGecko. Mais aussi une participation de 500 millions de dollars dans Anthropic , un concurrent sérieux de ChatGPT dont la valorisation a explosé.

Si ces actifs se sont largement appréciés depuis le crash de FTX, la procédure prévoit de rembourser les clients à hauteur de ce qu’ils ont perdu au moment de la faillite en novembre 2022… lorsque le bitcoin était au plus bas, soit moins de 17.000 dollars le 11 novembre. Tout l’inverse de Mt. Gox , autre plateforme crypto en faillite (en 2014), qui va restituer 142.000 bitcoins (6 milliards de dollars) à ses clients cette année. Clients impatients d’empocher leur plus-value après dix ans d’attente.

Le spectre de Genesis
Mais l’histoire n’est pas tout à fait finie… car le courtier en faillite (à cause de FTX) Genesis – une autre filiale du tentaculaire Digital Currency Group – possède quant à lui quelque 62 millions de parts GBTC. Des titres que lui réclame devant la justice un ex-client, la Bourse Gemini, qui avait utilisé ces parts comme garantie. La revente de ces titres à des fins d’indemnisation pourrait elle aussi provoquer un décrochage du bitcoin.
Sur ce jeune marché des ETF bitcoin spot, tous les feux sont pourtant au vert, à l’exception de Grayscale, seul fonds à enregistrer autant de flux sortants. FTX n’explique cependant pas tout. Des vendeurs cèdent également leurs parts de GBTC car les frais de gestion y sont bien plus élevés que chez ses rivaux : 1,5 % par an contre une médiane de 0,25 %.

Lire l’article complet sur : www.lesechos.fr