Petit à petit, le big bang de Vivendi se précise. Le conglomérat a annoncé mardi soir que son conseil de surveillance avait accepté la proposition de structurer finalement la scission du groupe en quatre entités, dont une regroupant sa participation dans Lagardère (près de 60 %) et Prisma Media (intégralement détenu). Le projet initial, en décembre, dessinait plutôt une division du groupe en trois.

Si le projet va à son terme, quatre entités seraient donc cotées séparément, en lieu et place de Vivendi : Havas,Canal+ et ses filiales et participations (incluant M7, SPI, MultiChoice, Viaplay et Viu), une société regroupant les actifs dans l’édition et la distribution (Lagardère et Prisma Media), et enfin une société d’investissement regroupant « des participations financières cotées et non cotées dans les secteurs de la culture, des médias et du divertissement ». Les participations dans Universal Music Group, Telecom Italia et FL Entertainment, en particulier, devraient y être logées.
Nouveauté de cette annonce, donc, la création d’un pôle regroupant Lagardère (avec notamment Hachette, « Paris Match », le « JDD », Europe 1…) et Prisma Media (« Capital », « Femme Actuelle »…), a été bien accueillie par les marchés, alors que le schéma initial esquissé en décembre prévoyait le placement de Lagardère dans la société d’investissement. L’action Lagardère grimpait de 4,66 % et celle de Vivendi de 1,85 % à la Bourse de Paris mercredi en fin d’après-midi.

Synergies dans la presse et l’édition
« Cette décision est pertinente car Lagardère et Prisma Media auraient été noyés dans la troisième structure. Le nouveau groupe d’édition va afficher un périmètre plus cohérent, pour entreprendre des acquisitions, possiblement en titre », souligne l’analyste Jérôme Bodin, chez Oddo BHF.
« En n’étant finalement pas présents au sein de la société d’investissement, les salariés de ces groupes d’édition et de presse, qui doivent creuser leur sillon et se développer, savent que le temps leur sera moins compté avec ce montage. Or, la durée est la clé du succès dans l’édition », ajoute le banquier conseil Jean-Clément Texier (Compagnie Financière de Communication).
Les collaborations entre les acteurs de cette nouvelle entité seraient aussi favorisées, selon le communiqué. « Cela ouvre la voie à des réorganisations en interne et intra-groupes avec les actifs médias de Lagardère, avec qui les synergies et économies de gestion seront nombreuses », considère Jean-Clément Texier, pour qui « ce découpage permettra à Prisma Media de jouer dans la première division du groupe au même titre que Canal+ ou Havas ».

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