La transition écologique va engendrer une transformation profonde de l’économie et bouleverser au passage le paysage de l’emploi en France. Après avoir commencé par définir, secteur par secteur, les efforts à entreprendre et les leviers à utiliser pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) vient de publier une première version de sa « stratégie emplois et compétences » : en d’autres termes, son diagnostic des destructions et des créations d’emplois qui en découleront – et des actions à entreprendre en conséquence.

Selon le SGPE, qui dépend directement du Matignon, la transition écologique pourrait engendrer globalement 150.000 créations nettes d’emplois d’ici à 2030. Mais attention, prévient-il, ce constat positif « masquerait néanmoins des reconfigurations profondes entre secteurs ».

Sur les 8 millions d’emplois (équivalent temps plein) actuels concernés, 250.000 seraient détruits et 400.000 nouveaux postes seraient créés. D’où la nécessité pour l’Etat et les collectivités locales d’accompagner le mouvement.

Recours croissant à l’électrification
Les chiffres doivent être affinés, mais les grandes masses sont éloquentes. Les secteurs les plus touchés par les pertes d’emplois seraient l’industrie automobile (-60.000 emplois), le fret routier (-40.000), et plus généralement l’industrie (60.000), hors réindustrialisation (via par exemple les gigafactories de batteries annoncées, pas intégrées à ce stade). La transition vers la voiture électrique nécessitera moins de main-d’oeuvre, tout comme le report du fret routier vers d’autres mobilités plus douces comme le train, par exemple.

A l’inverse, la nécessité d’engager la rénovation thermique des bâtiments créerait à elle seule 210.000 emplois et le recours croissant à l’électrification et aux bioénergies en générerait environ 75.000. Le transport routier de voyageurs, l’industrie du vélo, le ferroviaire et l’aéronautique afficheraient aussi un bilan globalement positif.

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