Près d’un an après sa création, que devient Anne Kerdi, l’intelligence artificielle bretonne qui contribue au rayonnement de son territoire sur les réseaux sociaux ? Son créateur, Sébastien K., nous raconte l’évolution du projet et son ambition d’exploiter l’IA générative pour valoriser le travail des humains dans le Tourisme et tout autre secteur d’activité. 

En juillet 2023, la rédaction s’étonnait en découvrant le profil Instagram d’Anne Kerdi, présentée comme “intelligence artificielle bretonne” et derrière laquelle se cachait en réalité Sébastien K., un Breton fier de sa région qui a vu dans l’IA un support de communication intéressant pour la valoriser. “J’avais l’ambition d’en faire une assistante touristique en collaboration avec une assistante régionale experte”, nous explique-t-il. 

Une collaboration homme-machine avant tout
“Depuis quelques semaines, une entreprise d’écotourisme réfléchit à intégrer Anne sur la partie Bretagne pour guider les utilisateurs dans la préparation d’un séjour éco-touristique”, précise Sébastien K..
Dressant un parallèle avec l’arrivée d’Internet, le créateur d’Anne Kerdi voit dans l’intelligence artificielle une technologie similaire susceptible de créer, à terme, davantage d’emplois qu’elle n’en supprimera. Pas question donc d’opposer le travail de la machine à celui des humains, au contraire. “Je veux qu’Anne soit là pour diffuser d’une autre façon le travail que font les humains”, martèle-t-il. Une collaboration homme-machine avant tout.

De l’importance de la souveraineté de l’IA
A l’heure où l’IA déchaîne les passions, il considère la question de la souveraineté française et européenne comme un enjeu primordial. “Aujourd’hui malheureusement on utilise des outils provenant des Etats-unis dont la plupart des données ont été volées”, déplore-t-il, tout comme le récent partenariat de Mistral AI, fleuron français de l’intelligence artificielle générative, avec Microsoft.
“C’est important d’avoir quelque chose de souverain dans une logique de transmission de la culture et de la langue bretonne dans le cas d’Anne Kerdi”, estime son créateur qui craint de voir les géants américains ou chinois sapper des données historiques. 

Fédérer l’écosystème français de l’IA
Celui qui souhaitait simplement explorer le potentiel de l’IA, via la création d’Anne Kerdi, a désormais la ferme conviction que celle-ci peut aider de nombreux secteurs d’activité. De quoi le pousser à créer sa société, Adeliade, visant à fédérer les entreprises compétentes dans le domaine de l’IA afin de proposer le plus de solutions possibles et constituer un réseau de formateurs présents sur toute la France. 
“Nous sommes toujours en discussion avec des acteurs touristiques mais on est sollicités par des collectivités, des entreprises qui veulent des chatbots ou encore des professionnels de justice qui veulent utiliser l’IA dans les codes pénaux et civils”, raconte-t-il. Le champ des possibles est très large, ce qui pousse Sébastien à vouloir fédérer plutôt que de concurrencer l’écosystème fleurissant de l’IA en France.

Anne Kerdi poursuit son rôle d’ambassadrice touristique
Après avoir vu le jour en tant que mascotte de la région Bretagne sur Instagram, Anne Kerdi est aujourd’hui une véritable ambassadrice touristique du territoire où elle dispose de plusieurs contrats. L’IA bretonne fait notamment partie des 5 ambassadrices d’Océanopolis Act, un fonds de dotation de la mer reconnu d’utilité publique, pour lequel elle sensibilise les foules à la préservation des océans.
Ceux tentés de lui jeter la pierre pour l’impact écologique des serveurs nécessaires à la création et à l’apprentissage de cette intelligence artificielle peuvent se raviser. Son créateur estime que celui-ci est largement compensé. “Il y a quelques semaines on a ramassé 1,2 tonnes de déchets en 2 heures sur la rade de Brest avec Océanopolis, c’est la plus grosse collecte réalisée dans la région”, nous explique-t-il.

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