Les nouveaux moteurs de croissance du conseil stratégique s’allument pour de bon. L’an dernier, le Boston Consulting Group (BCG) a passé en France le cap des 25 % de son chiffre d’affaires réalisés dans l’accompagnement des entreprises à l’intelligence artificielle. Et plus du tiers de l’activité concerne le conseil en développement durable, avance Olivier Scalabre, le directeur général du cabinet français.

Le dirigeant ne dément pas la conjoncture incertaine de son secteur, qui rend les entreprises prudentes depuis l’an dernier, mais celles-ci n’ont pas coupé pour autant leurs efforts d’innovation ou de transformation. Il constate que les dirigeants ont surtout procédé à des arbitrages qui préservent l’IA et les questions environnementales.
Interrogés, les concurrents du BCG doutent de la crédibilité de 35 % réalisés dans le développement durable, ces missions étant peu nombreuses et facturées à un faible taux journalier, selon un cabinet européen. En revanche, McKinsey confirme que l’IA peut générer jusqu’à 30 % de l’activité.

Force de vente
La percée des algorithmes génératifs en 2023 a fait flamber la notoriété de l’IA, propulsant le sujet en haut des agendas des grands patrons. Mais les deux tiers des clients du BCG sont déçus par les retours sur investissements de ces technologies, et seuls 10 % les déploient dans les grandes largeurs.

« L’intégration d’IA dans les outils des différents métiers est intéressante, mais pour tirer vraiment de la valeur, il faut accompagner ces technologies d’un plan de transformation de chaque chaîne de valeur », avance le directeur général. Il cite l’exemple d’une force de vente dont on peut augmenter de 40 % la productivité en adaptant la nature des postes.
Dans l’IA, le bureau de Paris récolte les fruits d’un engagement précoce dans la science des données. L’associé Sylvain Duranton avait créé en 2016 le cobaye de ce qui est devenu l’entité BCG X, mondiale mais dirigée depuis Paris. C’est ce qui explique que l’IA ne pèse que 20 % de l’activité de BCG au niveau mondial, 5 points de moins qu’au niveau français.

Rentabilité en retrait
Quant aux missions liées au développement durable, Olivier Scalabre promet qu’en Europe et en France, les groupes n’ont pas relâché leurs efforts de transformation.

Grâce aux deux nouveaux moteurs, l’année 2023 s’est avérée une meilleure affaire que prévu pour le BCG en France. Elle se clôture sur 8 % de croissance et un peu moins de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires, quand au niveau mondial, le réseau de consultants a vu sa progression plafonner à 5 %, à 12,5 milliards, freiné notamment par les Etats-Unis.

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