Promesses non tenues, dérive financière, dette astronomique : la descente aux enfers de Sigfox – L’Express L’Expansion
ffaire à saisir ! Ex-fleuron des objets connectés, espoir déçu de la French Tech, cherche repreneur pour échapper à la faillite... La chute est rude pour Sigfox (300 salariés), placée en redressement judiciaire fin janvier. La désillusion est d'autant plus cruelle qu'Emmanuel Macron en avait fait le porte-drapeau de l'innovation française quand il était ministre de l'Economie. La start-up toulousaine avait certes vu grand. Son ambition ? Déployer un réseau mondial pour y connecter des objets équipés de capteurs communicants. Cet Internet des objets (IoT) trouve des débouchés dans des secteurs aussi variés que la logistique, pour suivre le cheminement des palettes, l'automobile, pour pister les voitures volées, ou encore l'énergie, pour relever les compteurs à distance... Sur la base de ces applications, en quelques années, l'entreprise avait convaincu industriels, opérateurs et capital-risqueurs d'investir près de 300 millions d'euros dans une promesse : celle d'un réseau à bas débit, peu énergivore et ultracompétitif sur le plan commercial - le coût pour le client ne dépasse pas quelques euros par an et par objet relié à cette toile. LIRE AUSSI >> French Tech : les secrets de la multiplication des licornes, par Robin Rivaton "Sigfox prévoyait d'en connecter un milliard à l'horizon 2023. Mais à la fin de l'an dernier elle en recensait seulement 20 millions, confie un industriel du secteur. C'est très insuffisant pour équilibrer ses comptes." D'autant que ceux-ci sont plombés par les coûts de développement de son réseau, qui couvre 75 pays. Dans la plupart d'entre eux, Sigfox s'appuyait sur des partenaires locaux qui achetaient ses antennes, les déployaient et s'acquittaient d'une redevance pour les
Jets privés, yachts, voitures de luxe : les ultra-riches ont dépensé sans compter depuis le Covid-19
La flambée des places boursières et des prix immobiliers a considérablement gonflé le patrimoine financier des ultra-riches. Des ressources immenses qui alimentent une consommation de luxe déraisonnée. Ferrari, Rolls-Royce, même Bugatti. Toutes ces marques de voitures de luxe, dont aucun modèle ne part à moins de 200 000 euros, ont connu une année 2021 extraordinaire. Chez Bentley, on compte plus de 400 commandes supplémentaires par rapport à 2019 (5 586 unités contre 5 152). Le marché du grand luxe a rarement été aussi florissant, explique une enquête du journal Le Monde. Recevez la newsletter Économie Inscrivez vous à la newsletter Économie pour ne plus manquer une seule information importante. S'INSCRIRE SUR LE MÊME SUJET Le Covid-19 a profité aux ultrariches, 5 milliardaires français possèdent autant que 40% de la population La fortune des personnes les plus riches du monde, notamment les milliardaires français, a doublé depuis le début de la pandémie tandis que les revenus du reste de l’humanité ont fondu, d’après un rapport d’Oxfam Sur les mers, on dénombre plus de 200 yachts lancés en 2021, soit le plus grand nombre depuis 12 ans. Et dans les airs, les carnets de commandes des constructeurs comme le Français Dassault ou le Canadien Bombardier sont pleins.
Disney va construire une ville en Californie
Un quartier paisible, avec des espaces verts, un centre de divertissements et la possibilité de participer à de nombreuses activités… C’est ce que propose The Walt Disney Company, qui vient de présenter son nouveau concept, « Storyliving by Disney ». Baptisé Cotino, ce premier quartier résidentiel, qui regroupera 1 900 logements, sera construit à Rancho Mirage, dans la vallée de Coachella, en Californie. Totalement dessiné par l’équipe de Walt Disney Imagineering, qui produit l’ensemble des parcs à thème du groupe, Cotino proposera de nombreuses activités autour d’un lagon artificiel, avec club-house et plage privée. Hôtel centre de séminaire, restauration : les lieux seront également accessibles aux non-résidents, parfois contre l’achat d’un billet d’entrée à la journée. Disney promet de nombreuses activités autour du lagon artificiel de Cotino. © Disney Pas de Space Mountain au bout de la rue Disney promet donc de plonger ses résidents dans son univers au quotidien, sans toutefois solliciter les personnages ou les techniques utilisés dans les parcs à thèmes. En effet, Cotino proposera des animations qu’on pourrait qualifier de « douces » (sports, bien-être…), mais toujours encadrées par des salariés de la société. Mais pas de Space Mountain ou de maison hantée dans le projet présenté par la firme américaine. Avec cette annonce, The Walt Disney Company ressuscite l’un des vieux rêves de son fondateur, Walt Disney. Décédé en 1966, l’homme d’affaires considéré comme l’inventeur du « parc à thème moderne » rêvait de bâtir une cité idéale où transports, services et loisirs favoriseraient le bien-être de ses habitants. Ambitieux, et sans doute trop utopiste, le projet, baptisé Experimental Prototype Community Of Tomorrow (EPCOT) s’est finalement transformé en parc à thème, inauguré en 1982 à Orlando, en Floride.
Transports : le pass Navigo intègrera nos iPhone en 2023 –
Après plusieurs années de négociation, Île-de-France Mobilités et Apple ont trouvé un accord pour permettre aux usagers du réseau de transport francilien de dématérialiser leur pass Navigo dans leur iPhone dès 2023. Après plusieurs années de négociation, Île-de-France Mobilités et Apple ont trouvé un accord pour permettre aux usagers du réseau de transport francilien de dématérialiser leur pass Navigo dans leur iPhone dès 2023. Annoncée en 2019 par Valérie Pécresse, la numérisation des titres de transports franciliens est encore en cours de réalisation. Les détenteurs de certains smartphones Android ont déjà la possibilité d’acheter et de valider leur ticket. Mais ce n’est toujours pas le cas pour les usagers possédant un iPhone. Les choses devraient néanmoins changer puisque Île-de-France Mobilités et Apple ont trouvé un accord qui vise à dématérialiser le pass Navigo dès 2023. Les utilisateurs pourront ainsi ajouter sa version dématérialisée à Wallet et le valider sur les bornes avec leur mobile ou leur Apple Watch. D’ici fin 2024, l’année des Jeux Olympiques de Paris, il deviendra possible d’acheter directement tous ses titres de transport via Apple Pay. Contrairement aux détenteurs de smartphones Android, c’est donc dans l’application d’Apple que seront stockés tous nos tickets. Avec seulement 25% de parts de marché en France, Apple n’était pas la priorité pour Île-de-France Mobilités, ce qui explique le temps de déploiement plus long. De plus, il a fallu attendre plusieurs années pour trouver un accord avec Apple. Dans d’autres villes, comme à Londres, les détenteurs d’iPhone paient directement leurs trajets avec Apple Pay. Le service d’achat et de validation des tickets sera disponible pour tous les smartphones Android dès cet été via l’application Ile-de-France Mobilités.
Les Français investissent de plus en plus dans les cryptomonnaies
Sans surprise, le bitcoin est privilégié par près de la moitié (49 %) des investisseurs, devant l'ether (29 %) et le bitcoin cash (28 %). Pour ceux qui envisagent de se lancer (37 %), le bitcoin fait davantage figure de locomotive avec 69 % prêts à lui faire confiance, contre 14 % pour l'ether. Cryptos et bitcoin : une classe d'actifs clivante DECRYPTAGE - Les NFT restent le segment le plus dynamique du marché des cryptos La présence de bitcoin cash à un si haut niveau peut surprendre. « L'hypothèse la plus probable est que le bitcoin cash profite d'un nom proche du bitcoin, attirant ainsi les néophytes », relève l'auteur de l'étude. Pas très rassurant ? La force de l'ether surprend moins car il est avant tout le jeton d'une blockchain d'infrastructure qui sous-tend de nombreux projets d'applications. Transfert générationnel Sur le profil des crypto-fans, l'étude confirme une surreprésentation des hommes (60 %). Ses auteurs l'expliquent par la triple nature de ces actifs, à l'intersection de la finance, de la technologie et de l'entrepreneuriat, « domaines dans lesquels les femmes sont déjà sous-représentées ». En matière d'âge, 46 % des détenteurs de cryptos ont moins de 35 ans. L'étude ne valide pas que des intuitions. Sur le plan des rémunérations, 37 % des sondés disent avoir un revenu inférieur à 18.000 euros par an. Selon les auteurs, cela tiendrait plus à la jeunesse des profils qu'à des ménages aux faibles revenus jouant au crypto-casino. Le portrait-robot de ces investisseurs n'est pas si différent de celui que dresse l'AMF des détenteurs d'actions. Pour les auteurs de l'étude - plutôt pro-cryptos - les adeptes du bitcoin, en prenant de l'âge, disposeront de plus de moyens et soutiendront la tendance haussière du marché. Relative prudence Alors que cette classe d'actifs reste en proie à la volatilité , en particulier depuis la fin janvier où le bitcoin avait cédé jusqu'à 45 % de sa valeur sur deux mois, la prudence reste de mise. 76 % des investisseurs en cryptos disent y consacrer moins de 10 % de leur épargne. Leur motivation principale est la quête de rendement (60 %), suivie de la volonté de réaliser un placement à long terme (38 %) mais aussi l'idée de se protéger contre l'inflation (22 %). Enfin, 12 % mettent en avant un manque de confiance vis-à-vis des banques.
Le site e-commerce d’Yves Rocher, préféré des Français, devant Bonprix et Amazon
Le meilleur site e-commerce de France est de nouveau celui de Yves Rocher. C’est le verdict des trophées Favor’i organisés par la Fevad, la fédération de la vente à distance, qui a été dévoilé le 10 février. Le site de Yves Rocher a été placé en tête par les cyber acheteurs représentatifs des Français interrogés par l’institut de sondage Médiamétrie. Le secret du succès, miser sur la nature et la démocratisation de la beauté « Tout part de la marque, de son ADN. C’est une entreprise familiale ancrée sur son territoire, qui a misé sur la nature dès les années 50, et l’accessibilité de la beauté au plus grand nombre de femmes fait partie de la marque » retient Bris Rocher, PDG de groupe Rocher, maison mère de Yves Rocher, face à la bonne note en matière de rapport qualité prix obtenu par le site. Le site e-commerce pèse 11% du chiffre d’affaires. Plus de la moitié des ventes se font aujourd’hui sur le mobile, ajoute le dirigeant. Le magasin demeure le premier canal de distribution. Yves Rocher est leader des ventes e-commerce de produits santé, beauté et d’hygiène devant Amazon et Sephora, selon la Fevad Ce site avait déjà obtenu cette 1ère place en 2014, 2018 et 2020. Yves Rocher est leader des ventes e-commerce de produits santé, beauté et d’hygiène devant Amazon et Sephora, selon la Fevad. La marque représente près de 30% des acheteurs de la catégorie. Les internautes ont particulièrement apprécié l’ergonomie et le fonctionnement du site (16,44 sur 20), et le service client (16,34 sur 20). En matière d’engagement éco-responsable, la note est de 16,12 sur 20. Pour le choix des produits, la note est de 16,26 sur 20. Le rapport qualité prix atteint 16,16 sur 20. Yves Rocher a été créé en 1959, emploie 8000 personnes et annonce 30 millions de clientes. Plus étonnant, on trouve en 2ème position le site bonprix, à la fois pour le choix des produits et le fonctionnement du site, avec la note de 16. Ce site de mode pour les femmes emploie 4000 personnes dans une trentaine de pays. A la 3ème place, on découvre Amazon avec la note de 15,8.
Bitcoin : ces investisseurs qui déménagent pour échapper à l’impôt
A la recherche d'un « paradis » pour le bitcoin Après avoir séjourné dans 40 pays différents, le couple d'origine néerlandaise et leurs 3 filles s'apprêtent à nouveau à changer de domicile fiscal pour s'implanter au Portugal, « un paradis pour le bitcoin », a indiqué au média américain CNBC Didi Taihuttu, le patriarche de cette famille médiatique. « Certains investisseurs pensent au Portugal qui n'a pas encore légiféré sur la fiscalité des cryptomonnaies », souligne également Benoît Bailly, avocat associé chez CMS Francis Lefebvre. Toutefois, « d'après nos correspondants sur place, il est possible que ce ne soit plus qu'une question de temps. Ces candidats à l'exil profitent de ce qu'ils pensent être un flou juridique. En réalité, si c'est une activité professionnelle, les revenus sont susceptibles d'être taxables ». Seuil psychologique de 50.000 euros Comme les Taihuttu, des investisseurs français s'intéressent à l'expatriation à but fiscal. D'après un sondage auprès de 1.854 internautes réalisé par le courtier Cleerly, 43 % des personnes ayant réalisé une plus-value supérieure à 50.000 euros envisagent une expatriation fiscale. Cette proportion grimpe à 55 % parmi les crypto-investisseurs dont le bénéfice dépasse 200.000 euros. Les jeunes se montrent les plus intéressés. 64 % des 16-25 ans et 49 % des 26-35 ans déclarant être en plus-value de plus de 50.000 euros envisagent de s'établir en dehors de l'Hexagone, contre 29 % parmi les plus de 56 ans. Ces statistiques n'étonneront guère Benoît Bailly. « Quelques personnes ayant investi dans la cryptomonnaie en 2020 et avec des plus-values latentes conséquentes nous ont effectivement contactés pour obtenir des informations sur les régimes fiscaux à l'étranger. Sur les 18 derniers mois, j'ai en mémoire 4 personnes, jeunes, âgées entre 25 et 35 ans », explique l'avocat associé chez CMS Francis Lefebvre.
Agriculture : InVivo, le géant que l’on n’a pas vu venir
InVivo, leader de la jardinerie Déjà présent via Gamm Vert et Delbart, InVivo a aussi mis les bouchées doubles dans la jardinerie avec le rachat de Jardiland en 2017 . L'ensemble réalise un chiffre d'affaires de 1,4 milliards d'euros (exercice sur quinze mois clos au 30 septembre 2020) et s'avère de loin le premier acteur français, loin devant Truffaut. En 2014, le groupe s'essaye à la distribution alimentaire avec la création de Frais d'ici, des magasins proposant une offre à 80% régionale. À l'époque, InVivo visait 150 à 200 magasins d'ici à 2025; aujourd'hui, le groupe en possède neuf et entend adosser les prochains aux jardineries. En 2017, InVivo crée aussi la marque « So France » avec l'idée de copier Eataly, puis rachète l'enseigne Bio&Co fin 2018. La même année, le groupe s'associe à Swiss Re et se lance dans l'assurance récolte avec Bioline Insurance, rebaptisée Atekka en septembre. À la fois visionnaire et bon communicant, Thierry Blandinières a une idée par jour. Les projets foisonnent, mais l'intendance ne suit pas toujours. Lancé en 2017 et censé faire émerger de nouveaux business models numériques, le pôle Food & Tech a fermé en 2020. Et Cordier By InVivo cible désormais 500 millions de revenus en 2025 contre 1 milliard initialement. InVivo en chiffres 9,84 milliards d'euros de chiffre d'affaires. 13.000 salariés. 12 silos portuaires. 90 sites industriels dans le monde, dont 63 en France. 188 coopératives adhérentes à l'Union InVivo. Soufflet apporte une taille critique dans le négoce, des opportunités en malterie mais impose aussi l'apprentissage de métiers très difficiles comme la meunerie et la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie industrielle (BVP). Au bord du dépôt de bilan et racheté en 2014 par Soufflet, Neuhauser a encore perdu une trentaine de millions d'euros sur l'exercice 2019-2020 selon nos informations. Soufflet est un poids-lourd dans la meunerie. « Nous sommes le deuxième acteur du marché français, avec près de 20% des capacités d'écrasement », explique Olivier Clyti, directeur des opérations groupe chez Soufflet. Mais le marché intérieur est mature et les exportations n'ont cessé de se réduire depuis trente ans. À la suite du rachat, InVivo travaille avec McKinsey sur un plan d'action global, qui sera lancé le 1er juillet prochain, après six mois d'échanges et d'analyses. Une première décision a été prise en décembre avec la cession de Soufflet Alimentaire (riz et légumes secs de marque Vivien Paille) à April. Une vente que Michel et Jean-Michel Soufflet apprendront lors du déjeuner post-closing. Un nouveau patron pour la filière blé (meunerie, BVP et ingrédients) a été nommé dès octobre. « Il a pour mission de regarder comment ajuster la voilure sur les métiers en difficulté, repositionner l'activité et booster le pôle ingrédients », explique Thierry Blandinières. Le site InVivo à Metz, en bord de Moselle, peut accueillir 280.000 tonnes de grains qu'il expédie par péniches vers les pays limitrophes.©Sadak Souici pour Les Echos Week-End Soufflet ne sera pas qu'un défi en termes d'exécution mais aussi de gouvernance. Parfois perçue comme un « organisme parisien », la « coop de coop » devra veiller à rester compréhensible pour les coopératives adhérentes et leurs agriculteurs sociétaires. InVivo est-elle encore une coopérative ? Depuis plus de dix ans, la question est régulièrement posée aux dirigeants. Elle va prendre de l'ampleur avec Soufflet. La mission de base d'une coopérative, c'est de valoriser la production des adhérents. Pour cela, elle peut faire appel à des capitaux extérieurs pour construire des outils industriels et s'assurer des débouchées. Comme par exemple des malteries pour l'orge. Mais c'est un équilibre délicat. « Il y a toujours une crainte que l'outil coopératif soit détourné pour rémunérer les actionnaires des filiales, au détriment des associés coopérateurs », signale Alessandra Kirsch, directrice des études du think-tank Agriculture Stratégies. Conserver la confiance sera indispensable pour qu'InVivo puisse jouer son rôle de moteur de la transition agricole, alors que les dernières générations d'agriculteurs participent de moins en moins aux AG. Bon communicant, Thierry Blandinières va devoir exercer ses talents auprès de la profession. Les métiers du groupe : Logistique et stockage de céréales. Négoce international de grains : Soufflet Négoce et inVivo Trading. Jardinerie et animalerie : Jardiland, Gamm Vert, Delbart. Distribution alimentaire : Frais d'ici, Bio & Co. Vin : Cordier by InVivo. Achats en commun d'agrofournitures. Production de malt : Malteries Soufflet. Meunerie : Moulins Soufflet (Baguepi, Parisette) Fabrication d'ingrédients (levains, améliorants, correcteurs). Boulangerie-viennoiserie-pâtisserie industrielle : Neuhauser. Produits de protection de la vigne. Restauration rapide : Pomme de pain. La malterie, une excellence française Installée en bord de Seine, la malterie Soufflet de Nogent est une des plus grosses du monde, avec une capacité de production de 260.000 tonnes par an. « L'usine livre du malt Pilsen pour les bières blondes sur tous les continents », explique Jérémy Calvet, le directeur du site. La production de malt fait partie des points forts de l'Hexagone. Trois acteurs français figurent parmi les quatre premiers acteurs mondiaux, derrière le brasseur AB InBev. Chacun assure de l'ordre de 10% de la production totale. En s'offrant Soufflet, InVivo entre en concurrence avec deux de ses adhérents puisque les deux autres grands malteurs indépendants, MaltEurop et Boortmalt, sont des filiales des coopératives Axéréal et Vivescia, membres d'InVivo. Mais comme chacune n'a qu'une voix sur un total de 188 adhérents et que la gouvernance exclut le vote d'un adhérent en cas de conflit d'intérêt, les autorités de la concurrence ont validé la transaction.
Usbek & Rica – L’essor du « capitalisme attentionnel » : quand nos cerveaux deviennent le nouvel or noir
Je crois me servir des réseaux sociaux, mais en réalité ce sont eux qui se servent de moi. Le développement de ce « capitalisme attentionnel » fait l’objet d’une critique décisive de la part d’Yves Marry et Florent Souillot dans La Guerre de l’attention. Le mot « guerre » est assumé par les deux auteurs : « Une guerre quotidienne, sans uniforme ni territoire, que se livrent les plus grandes entreprises pour capter notre temps de cerveau, ce nouvel « or gris ». Une guerre qui menace de réduire notre monde et nos relations à un grand silence uniquement ponctué de notifications et de flash lumineux. » Extension du domaine du capitalisme sur nos existences Il est vrai que notre rapport au monde semble avoir changé avec le développement des technologies numériques. Plus que jamais notre existence devient artificielle, car elle est sans cesse médiatisée par nos smartphones. C’est comme si nous vivions désormais devant un écran : quand j’échange avec mes amis, quand je regarde l’actualité, quand je fais les courses ou quand je cherche mon chemin dans la rue. Cette nouvelle dépendance, « LA mutation sociale la plus déterminante de ces dix dernières années », implique de nouveaux enjeux, de nouveaux marchés, de nouveaux modes de consommation. En bref, une nouvelle économie à part entière. Pas étonnant que les GAFAM se soient engouffrés dans cette brèche qu’ils ont eux-mêmes créée. Pour Yves Marry et Florent Souillot : « L’âge des plateformes dans lequel nous vivons est caractérisé par la captation sauvage de notre attention par quelques acteurs privés, signant une nouvelle étape de l’emprise du capitalisme sur nos existences. L’attention y remplace le pétrole mais les mêmes principes s’appliquent d’une façon significative : libéralisation des marchés, extraction massive des ressources, rentes technologiques et monopôles, profits démesurés non redistribués… C’est l’avènement du « capitalisme attentionnel ». » Notre attention, c’est-à-dire notre cerveau, est donc devenue une ressource dont il est possible de tirer des profits faramineux. C’est pourquoi les géants de la Silicon Valley cherchent à nous retenir le plus longtemps possible sur les réseaux sociaux grâce à diverses astuces qui ont été développées avec le temps : l’évolution du système de like sur Facebook (décliné en différentes émotions depuis 2016), les trois petits points qui indiquent que notre interlocuteur est en train de composer un message sur Whatsapp, les alertes mensongères sur des sites comme Booking indiquant un nombre de réservations limitées pour forcer la décision… « L’économie de l’attention, et c’est sûrement là l’une de ses plus grandes réussites, nous a transformé en agent de notre propre aliénation » Yves Marry et Florent Souillot, coauteurs de « La Guerre de l’attention » (L’Echappée) Partager sur Twitter Partager sur Facebook À cela s’ajoute évidemment l’accumulation de données personnelles, qui permet aux plateformes de nous montrer les contenus les plus pertinents possibles. Nous entretenons alors un cercle vicieux : plus nous fréquentons ces sites plus ces derniers possèdent d’informations pour nous y retenir. Aux yeux d’Yves Marry et Florent Souillot, « l’économie de l’attention, et c’est sûrement là l’une de ses plus grandes réussites, nous a transformé en agent de notre propre aliénation ». Si les moyens du capitalisme attentionnel semble démesurés et son emprise sur nos vies toujours plus grandes, il existe tout de même des motifs d’espoir. Nous sommes paradoxalement nombreux à avoir conscience de notre propre aliénation, ce qui permet de la relativiser un peu. La prise de conscience de l’aliénation n’est-elle pas le début de la sortie de l’aliénation ? Deux chemins semblent à présent s’ouvrir devant nous. D’un côté, celui que les technosolutionnistes appellent de leurs vœux : un monde encore plus connecté, celui de l’augmentation des fréquences et des débits, des villes et des objets intelligents. De l’autre, celui que les technocritiques espèrent voir advenir : un monde moins connecté, où la technique serait au service de l’homme et non l’inverse. « Les bienfaits de la déconnexion commencent à être reconnus. À l’échelle individuelle, sanctuariser des espaces et des temps sans écrans […] s’impose peu à peu comme un besoin impérieux dans une société moderne en proie au burn out », soulignent les auteurs de La Guerre de l’attention. Mais qui a dit que l’homme voulait son propre bien ?
GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.
Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.