D’abord timide, l’émission de titres financiers, comme des obligations ou des produits structurés, au format de « security tokens », qui sont ensuite intégrés dans une blockchain, commence à se développer. SG-Forge travaille à la fois avec des entreprises et des institutions financières, pour lesquelles elle a développé une plateforme technologique et un cadre juridique dédiés.

L’an dernier, la filiale a notamment accompagné la Banque européenne d’investissement (BEI) pour sa première émission d’obligations numériques, d’un montant de 100 millions d’euros. Elle a également travaillé récemment pour des investissements en titres numériques avec de grandes entreprises comme AXA et Generali.

Des transactions « plus sûres »
« On observe une vraie logique d’adoption croissante des security tokens. Car ils ont le potentiel d’améliorer considérablement l’efficacité, la rapidité et la transparence des marchés financiers, tout en rendant les transactions plus sûres et plus résilientes », explique Jean-Marc Stenger.
En l’espace de six mois, quelque 250 millions d’euros de jetons numériques ont ainsi été traités par SG-Forge, un chiffre encore faible comparé aux opérations classiques opérées par la banque, mais en forte progression. Les produits et services de la filiale ne font pas concurrence avec le reste du catalogue de Société Générale : ils sont proposés aux clients par les équipes commerciales au même titre que les autres produits de financement. SG-Forge ne possède d’ailleurs pas de force commerciale dédiée.
Bien positionnée sur les émissions sur le marché primaire, la filiale tente aussi de couvrir le marché secondaire, où des investisseurs peuvent acheter et revendre des jetons numériques émis par des clients. « Le savoir-faire en la matière en tant que banque est un atout », dit Jean-Marc Stenger. Même si pour l’instant la réglementation limite encore ce type de transactions.

Pas de conservation de crypto-monnaies
SG-Forge a également des ambitions dans la conservation d’actifs numériques. Un partenariat a été officialisé fin juin avec la fintech suisse Metaco, qui fournit les technologies pour opérer une telle conservation. Des avancées réglementaires au niveau européen, prévues pour 2023, devraient permettre à cette activité de se développer.

Pas question toutefois à ce stade de se lancer dans la conservation de cryptomonnaies. « Nous nous concentrons sur les crypto-actifs, ce qui n’est pas tout à fait pareil », précise Jean-Marc Stenger, qui assure que la filiale n’a pas du tout souffert du récent krach du bitcoin et des autres cryptomonnaies en juin dernier.

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