La France a quitté le Mali. La dernière base militaire française, située dans la ville de Gao, dans le nord du pays, a été évacuée et remise aux autorités maliennes, a constaté l’envoyé spécial du Point dans la région. Un communiqué de l’état-major français confirme la nouvelle et précise que le dernier soldat français a quitté le pays : « Le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. […] Ce défi logistique majeur a été relevé en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence avec l’ensemble des partenaires. »

Lancé le 17 février 2022 par le président Emmanuel Macron, le retrait du pays est devenu effectif ce lundi. Ces dernières semaines, les convois aériens et terrestres se sont enchaînés entre la base de Gao et le Niger. L’Élysée assure que la France reste engagée au Sahel et dans le reste de l’Afrique « avec tous les partenaires attachés à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme ». Des forces françaises sont toujours déployées au Tchad et au Niger, qualifiés de « partenaires essentiels » par le ministère des Armées.

Poussés vers la sortie par une junte malienne hostile, arrivée au pouvoir à l’issue de deux coups d’État en 2020 et 2021, les Français ont progressivement mis un terme à leurs opérations dans le pays après neuf années de présence ininterrompue. Kidal, Tessalit, Tombouctou, Gossi, Ménaka… Une à une, les emprises françaises sur le sol malien ont été évacuées avant la fermeture ce lundi 15 août de la grande base de Gao.

Dans un communiqué, l’Élysée se félicite de la réussite de l’opération d’évacuation. « Le président de la République salue la réussite de cette manœuvre opérationnelle et logistique de retrait du Mali que nos armées ont conduite selon le calendrier annoncé, sans cesser leur combat contre les groupes terroristes et en augmentant de façon très importante leur contribution à la sécurisation de l’est de l’Europe.

L’opération Barkhane, qui a succédé à l’opération Serval lancée en 2013, a permis de lutter pendant neuf ans contre les groupes djihadistes au Sahel et de sécuriser certaines zones du territoire malien. Mais les relations avec l’État malien, qui avait appelé la France à l’aide en 2013, se sont dégradées depuis l’arrivée au pouvoir de la junte, et le sentiment antifrançais n’a cessé de croître dans le pays. Plusieurs dizaines de personnes ont encore manifesté dimanche 14 août à Gao pour demander une accélération du départ de la force militaire française Barkhane.

Ce retrait intervient en pleine flambée de violences au Sahel. Plus de 2 000 civils ont été tués au Mali, au Niger et au Burkina Faso depuis le début de l’année, soit déjà plus que les 2 021 recensés pour toute l’année 2021, selon les calculs de l’AFP à partir d’une compilation de l’ONG spécialisée Acled. Environ 2 500 militaires français seront maintenus au Sahel, malgré le départ du Mali, contre plus de 5 000 il y a encore deux ans.

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