La coupe est pleine pour les banques d’Elon Musk . Morgan Stanley, Bank of America, Barclays et les prêteurs de l’imprévisible milliardaire, dont BNP Paribas et Société Générale, frôlent l’indigestion avec le projet de rachat à 44 milliards de dollars de Twitter.

Non seulement les banques ne savent toujours pas si l’homme d’affaires ira bien au bout de l’opération, mais elles craignent aussi les conditions de marché actuelles, peu favorables à la cession de dette. Selon le « Wall Street Journal », elles envisagent de renoncer à revendre dans le marché – à syndiquer en jargon de banquiers – les 13 milliards de dollars de dette nécessaires à l’acquisition, dont 1,35 milliard pour les banques françaises. Cette dette qui leur reste sur les bras constituerait, la plus grosse « colle » de tous les temps, d’après le quotidien américain, grande crise financière de 2008 comprise.

Eviter une nouvelle ardoise
Alors qu’elles accumulent déjà les pertes sur d’autres syndications en raison de la remontée des taux et du coût du risque, elles veulent éviter une nouvelle ardoise estimée à plus de 500 millions de dollars. Elles ont déjà perdu 600 millions, voire plus d’un milliard de dollars selon une source, sur le deal Citrix, et plus de 500 millions d’euros sur Morrison. « En Europe, la facture est déjà à plus de 2 milliards d’euros », avance un banquier du secteur.

En cas de risque de perte, certaines banques européennes, comme BNP Paribas, ou japonaise, préfèrent conserver le crédit à leur bilan – ce qui leur attire de nombreuses critiques des autres banques d’ailleurs. Mais celles de Wall Street ont toujours privilégié une gestion dynamique quitte à payer une ardoise. « En prenant en compte une provision dès le départ sur le crédit, et en revendant même à perte, cela permet de libérer du bilan dès que le marché repart, c’est bien plus sain, justifie un banquier anglo-saxon. Sinon vous restez collés des années avec des créances douteuses et cela est lourd en charges de capital ». Et les banques préfèrent passer les stress tests imposés par les régulateurs en étant peu chargées en créances douteuses.

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