Wall Street comme l’univers des cryptos offrent souvent une seconde chance. Brett Harrison, l’ancien président de FTX US qui avait quitté opportunément le groupe peu avant la faillite – et échappé aux poursuites – est le premier ancien associé de Sam Bankman-Fried à faire son retour dans le secteur. L’environnement est redevenu plus favorable et les cours se sont repris. Cette année, le bitcoin a gagné 75 % à 26.150 euros et l’ethereum 59 % à 1.710 euros.

Dirigeant de FTX US, la plateforme américaine de FTX, pendant dix-sept mois, il avait senti le vent tourner et quitté le « Titanic des cryptos » en septembre 2022, deux mois avant le naufrage. Il avait rencontré Sam Bankman-Fried quand ils étaient traders chez Jane Street . Au début, son travail chez FTX était le « job de rêve » qu’il espérait mais les relations entre les deux associés s’étaient détériorées. Il a dépeint Sam Bankman-Fried comme un tyran obsessionnel et imprévisible.

Sam Bankman-Fried et les 30 traders
Devant la justice américaine, Brett Harrison a plaidé l’ignorance. « Si l’un d’entre nous chez FTX US avait été au courant des malversations de Sam Bankman-Fried et de son cercle proche (au sein de FTX. com, la plateforme offshore), nous l’aurions dénoncé immédiatement ». Le déficit entre les dettes et les actifs de FTX US est bien moindre (130 millions de dollars) que pour FTX. com (plus de 8 milliards de dollars). L’ancien trader souhaite tourner définitivement la page avec sa nouvelle société Architect Financial Technologies. Sur ses 9 principaux collaborateurs, 6 sont des anciens de FTX US.

FTX : la caisse noire de Sam Bankman-Fried
La « start-up » qui a levé 5 millions de dollars n’est pas juste une nouvelle bourse d’échange de cryptos. Elle va proposer des services et une technologie aux traders, investisseurs et hedge funds qui souhaitent traiter des cryptos mais aussi des actifs traditionnels comme des actions, des options et des obligations. « J’ai appris dans ma carrière l’importance de la sécurité et de la confiance quand on lance une plateforme de cryptos », a-t-il cru bon de préciser à l’agence Bloomberg. Ses futurs clients pourront négocier de multiples actifs dans un environnement parfaitement régulé, assure-t-il. Il veut offrir une vitesse d’exécution des ordres très rapide pour attirer les firmes de trading haute fréquence. Les traders voient les cryptos comme l’une des principales sources de rendement sur les marchés mondiaux en 2023. Pour Brett Harrison, la frontière entre les marchés, traditionnels et les cryptos va s’estomper. Les investisseurs voudront un point d’accès unique pour traiter le plus large éventail de produits. Il n’a pas repris le slogan de Sam Bankman-Fried quand il lança FTX : « Conçu par des traders pour des traders. »

FTX, de son côté, pourrait relancer son activité. Une décision devrait être prise avant l’été. Ses nouveaux dirigeants estiment qu’une plateforme opérationnelle et encadrée serait un bon moyen de gagner de l’argent pour rembourser les nombreux créditeurs et clients lésés par la fraude. Cette idée avait été évoquée dès janvier par John Ray III, le dirigeant de FTX. Il estime que la plateforme était rentable en elle-même. Elle aurait pu fonctionner si elle n’avait pas été pillée par Alameda Research . La firme de Sam Bankman-Fried qui comptait une trentaine de traders, avait puisé dans les comptes de FTX pour éponger ses pertes, conduisant à l’effondrement du groupe. L’entité du groupe qui est la plus proche de la réouverture est une filiale de taille modeste, FTX Japon. C’est la seule à avoir déjà rendu leur argent à ses clients dès février.

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