Pour Corsair, le Père Noël, c’est la République du Congo. Dans sa hotte, révélée par Le Monde, 15 millions d’euros, qui vont permettre de recapitaliser une nouvelle fois le transporteur. Les actionnaires actuels antillais apporteront le même montant et même légèrement plus pour garder 51 % et que la compagnie reste statutairement européenne. Ces 30 millions devront être complétés pour boucler la restructuration de Corsair. Cela concerne une dette fiscale et sociale d’un montant de 147 millions d’euros.

Toutefois, cette recapitalisation, la deuxième en moins de quatre ans, devra être validée par les autorités européennes. Fin 2021, un premier accord avait été conclu pour faire face à l’impact de la crise du Covid. La compagnie avait bénéficié d’une enveloppe globale de recapitalisation de près de 300 millions. Cela incluait un prêt étatique remboursable de 136,9 millions et un apport en capital de 30 millions provenant du consortium antillais.
Ce partenariat avec la République du Congo, qui pour l’instant ne commente pas, s’affiche comme un accord gagnant-gagnant. En effet, les dessertes de Pointe-Noire, la capitale économique, ou de Brazzaville sont dominées par Air France, qui exerce un monopole et pratique des tarifs élevés. Actuellement, un billet pour Pointe-Noire (8 h 15 de vol) coûte 1 656 euros. C’est moins cher d’aller à Shanghai à 1 400 euros (12 h 45 de vol) ou à Pointe-à-Pitre à 904 euros pour 8 h 50 de vol. La concurrence avec des vols Corsair depuis Orly serait bénéficiaire pour les Congolais qui ont comme alternative principale de voler avec Royal Air Maroc à condition de faire escale à Casablanca. La concurrence modère les tarifs comme on peut le constater sur Paris-Abidjan où Corsair propose des vols quotidiens face à Air France. D’autres dessertes africaines sont assurées depuis Orly par Corsair vers Cotonou (Bénin) ainsi que Bamako (Mali), où Air France ne va plus.

Ouvrir de nouvelles destinations demandera aussi des arbitrages en conseil d’administration. Le nombre d’avions (neuf Airbus A330, dont cinq 330neo récents) n’est pas illimité. Il faudra donc choisir entre une croissance des fréquences vers les Antilles et des ouvertures de ligne en Afrique. On voit déjà s’opposer deux tendances chez les actionnaires antillais et africains. À moins de louer d’autres avions, ce qui est difficile à rentabiliser.

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