Janvier 2022, au nord du Brésil. A plus de 4.000 mètres de haut, un homme tout de blanc vêtu saute d’un avion en plein vol au-delà de 300 km/h. Le voilà accroché à une énorme boîte qui vacille dans le ciel brumeux. De toutes ses forces, l’homme tire sur l’objet dans l’espoir de le stabiliser. Tout à coup, le couvercle cède. Des millions de graines s’échappent brusquement dans les airs avant de s’éparpiller plus bas, direction la forêt amazonienne.

Parachutiste professionnel de renom et athlète de sports extrêmes, le Brésilien Luigi Cani est surtout connu pour avoir établi onze records du monde dans son domaine. Son compteur n’affiche pas moins de 14.000 sauts depuis le début de sa carrière. Mais cette fois-ci, c’est au service de l’environnement que le sportif a voulu consacrer sa passion. « Je ne suis pas un expert en écologie, prévient-il immédiatement. Mais tout au long de ces dernières décennies, mon métier m’a amené à traverser des endroits où la plupart des gens ne peuvent pas se rendre. Ces activités risquées m’ont rapproché de la nature. » Au fil des années, Luigi Cani prend aussi conscience des conséquences environnementales que peut avoir l’utilisation des hélicoptères et des avions lors de ses sauts. « J’ai longtemps réfléchi à la manière dont je pourrais rendre la pareille », concède-t-il.

100 millions de graines dispersées dans la jungle
On l’appelle « le poumon de la Terre. » Sur près de 6 millions de kilomètres carrés, les 50.000 espèces d’arbres qui constituent la forêt amazonienne abritent de nombreuses espèces d’oiseaux, insectes, reptiles, poissons et mammifères. En tout, 10 % de la biodiversité mondiale s’y croise et s’y reproduit. Mais depuis quelques années, la déforestation et les incendies qui traversent le territoire ont mis à mal la santé de cette jungle luxuriante. Selon l’Institut national brésilien de recherche spatiale (INPE), du côté du Brésil, 2.649 km² de forêts ont été déboisées durant le premier semestre 2023.

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