La qualité de l’air s’améliore en France, mais pas assez pour que Paris et Lyon échappent à la prochaine étape des zones à faibles émissions (ZFE) : l’interdiction des véhicules classés Crit’Air 3 à compter du 1er janvier 2025. A l’issue du Comité ministériel sur la qualité de l’air en ville qui s’est tenu ce mardi, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé que sur les cinq agglomérations susceptibles de devoir mettre en place cette obligation, trois avaient finalement suffisamment progressé pour en être exemptées : Aix-Marseille, Rouen et Strasbourg.

Rappelant que la pollution liée aux particules fines et aux oxydes d’azote des véhicules cause 47.000 morts chaque année, le ministre a salué le (léger) progrès enregistré l’an dernier au niveau national : les émissions de dioxyde d’azote (NO2), notamment, ont baissé à 24 μg/m3 (contre 26 μg/m3 en 2022) en moyenne dans les 43 métropoles de plus de 150.000 habitants. Soit en dessous du seuil réglementaire européen de 40 μg/m3.

Condamnation par le Conseil d’Etat
Les métropoles du Grand Paris et de Lyon continuent toutefois de faire figure de mauvais élèves. Leurs émissions de particules fines sont désormais satisfaisantes, mais celles de dioxyde d’azote y restent trop élevées – ce qui a d’ailleurs valu à l’ Etat d’être une nouvelle fois condamné par le Conseil d’Etat en novembre dernier. Par conséquent, elles seront les seules à se voir imposer la mise en place d’un calendrier pour leurs ZFE, ces zones où la circulation des véhicules les plus polluants est restreinte.
Jusqu’ici optionnelles, les ZFE deviendront obligatoires dans les 43 agglomérations de plus de 150.000 habitants à compter du 1er janvier 2025, en vertu des lois climat et résilience et d’orientation des mobilités (LOM). Mais face au spectre des « gilets jaunes » et à la fronde des élus locaux, le gouvernement avait décidé en juillet dernier d’alléger les obligations correspondantes prévues (interdiction des Crit’Air 5 début 2023, des Crit’Air 4 début 2024, et des Crit’Air 3 début 2025).
Finalement, seules les voitures immatriculées avant le 31 décembre 1996 (soit 3 % du parc, estime le gouvernement) seront systématiquement interdites début 2025 dans l’ensemble de ces agglomérations. Et seules celles qui n’ont pas respecté les critères requis de qualité de l’air, pendant au moins trois ans au cours des cinq dernières années, seront alors contraintes d’interdire les Crit’Air 3 (voitures à essence immatriculées avant le 1er janvier 2006 et diesel immatriculées avant le 1er janvier 2011).

« Au total, un peu moins de 1,55 million d’automobilistes, qui détiennent les véhicules Crit’Air 3, 4 ou 5, dans les métropoles du Grand Paris et de Lyon, seront concernés par l’interdiction au 1er janvier 2025 », indique le ministère, rappelant que les élus pourront aménager le dispositif et prévoir des dérogations. 

Les deux métropoles n’ont pas encore réagi aux annonces du jour. Celle du Grand Paris, qui concentre une grande partie des automobilistes concernés, a déjà reporté à deux reprises l’interdiction des Crit’Air 3, initialement prévue en juillet 2023.

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