Après une chute de 8 % samedi provoquée par les tensions entre l’Iran et Israël, le bitcoin (BTC) a regagné une partie du terrain perdu. La crise géopolitique est un nouveau test de sa résilience. Les attaques terroristes contre Israël du 7 octobre n’avaient pas eu d’effet dépressif notable sur son cours, alors autour de 28.000 dollars. Depuis l’irruption des « ETF bitcoin » aux Etats-Unis, l’intérêt et la convoitise des traders n’ont pas été démenties du fait de l’envolée de la leader des cryptos. Les ETF bitcoin, ces instruments cotés à Wall Street, qui suivent l’évolution de la plus célèbre des cryptos ont connu un engouement massif des investisseurs. Ils vont aussi créer de nouvelles sources de profits et d’arbitrage pour les firmes de trading, notamment du monde de la haute fréquence (les automates de trading ultrarapides) et les fonds.

Ces nouvelles « briques » de la maison du bitcoin vont renforcer ses fondations en élargissant sa base de clientèle. Elles ne vont pas cannibaliser d’autres produits, notamment dérivés (contrats à terme) selon le sondage réalisé en mars par la firme Acuiti en partenariat avec Avelacom auprès d’une centaine d’acteurs du monde du trading. La grande majorité des sondés estiment que la liquidité et les volumes des marchés de produits dérivés sur le bitcoin ne vont pas souffrir de cette concurrence, voire vont en bénéficier.
Les ETF bitcoin vont inciter la moitié des firmes de trading américaines et asiatiques qui n’étaient pas encore exposées aux cryptos à investir dans cette classe d’actifs. Les Européens et les Anglais attendent que l’Europe et le Royaume-Uni rattrapent leur retard sur les Etats-Unis en lançant des produits comparables. Ils sont ainsi beaucoup moins enthousiastes que les Américains sur ces nouveaux produits, un non-événement pour leur développement éventuel sur le bitcoin malgré l’effet très positif sur les cours depuis 7 mois.

100.000 dollars au soleil
Après un record à 73.750 dollars (environ 69.000 euros), l’appétit pour les sommets n’est pas comblé. Sur les options, certains traders ont les 100.000 dollars en ligne de mire cette année, voire dès cet été. A ce niveau psychologique, le bitcoin vaudrait près du tiers de la valeur moyenne d’une maison aux Etats-Unis (341.000 dollars). Il s’établit aujourd’hui à près de 67.000 dollars, soit 325 % au dessus de sa moyenne de long terme (depuis 2014), qui s’établit à 15.800 dollars.
La réduction prochaine de l’offre de bitcoin (le « halving ») va encore accentuer le déséquilibre entre une demande élevée et des bitcoins de plus en plus rares. Lors des trois derniers halving, qui interviennent tous les 4 ans (28 novembre 2012, 9 juillet 2016, 11 mai 2020), le bitcoin avait gagné entre 3 % et 8,5 % dans les 5 jours suivant l’événement.
Anticipée par le marché, cette rareté programmée du bitcoin , est sans doute au moins partiellement déjà intégrée dans les cours. Elle a contribué à la belle performance des gérants. Au premier trimestre, les fonds spéculatifs spécialisés sur les cryptos ont gagné autour de 50 % selon Eurekahedge et Hedge Fund Research.

Le fonds crypto – BH Digital – lancé par le hedge fund Brevan Howard a progressé de 34,5 %, selon l’agence Bloomberg. Celui de la firme Pantera a bondi de 66 % grâce notamment à son investissement sur Solana, la 5e crypto du marché, qui a vu son cours doubler au premier trimestre. Le fonds a en revanche réduit ses investissements sur le bitcoin.

Cette année, les dix premières cryptos ont, en moyenne, vu leur cours doubler. Les deux leaders, tant en termes de capitalisation que de volume, bitcoin (+58 %) et Ethereum (+43 %) ont connu des progressions moindres, après avoir tiré vers le haut tout le marché à partir d’octobre dernier. La perspective des lancements des produits cotés en Bourse (ETF) tant sur le bitcoin que l’Ethereum a profité à l’ensemble du marché.

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