IA : « L’Est Républicain » tire un bilan « prometteur » de ses premiers robots journalistes
Concrètement, une dizaine de secrétaires de rédaction volontaires ont travaillé pendant trois mois avec ChatGPT 3.5 puis ChatGPT 4 (version payante). Il était demandé au départ au robot d'agir comme un secrétaire de rédaction, c'est-à-dire de titrer les papiers, les corriger, les adapter au format ou encore faire des propositions d'attaques en début d'article etc. Et, ce, sur les papiers des correspondants locaux, des journalistes non professionnels couvrant les fêtes locales, les conseils municipaux, des matchs etc. Un gain de temps mais des hallucinations et erreurs Au total, quelque 700 articles ont été corrigés par le robot d'OpenAI, sous supervision humaine. « On observe une fiabilité dans la correction, un gain de temps, qui peut être de quelques minutes par texte », explique le dirigeant. Précision importante dans un contexte où les éditeurs cherchent à se faire rémunérer pour l'utilisation de leurs contenus : les textes n'étaient pas utilisés pour l'entraînement du robot d'OpenAI, avait assuré l'entreprise. LIRE AUSSI : ENQUETE - IA : en immersion avec les robots-journalistes DECRYPTAGE - IA : les médias français explorent toutes les pistes La direction ne peut nier toutefois quelques hallucinations et erreurs, notamment sur les noms des communes, des citations de personnes mal coupées ou modifiées. Mais aussi, des biais comme un ton moralisateur ou la tentation de faire des conclusions. Et même quelques « perles », selon un journaliste de la rédaction. L'un d'entre eux a ainsi demandé à un robot d'IA (qui n'était pas ChatGPT) de lui suggérer une phrase accrocheuse pour présenter un article sur les réseaux sociaux mi février, au sujet d'une Péruvienne qui a coupé le pénis de son compagnon. Et au logiciel de répondre : « Et joyeuse Saint-Valentin à tous ! ». « Mais, le robot a appris au fil des prompts que nous avons fait de plus en plus précis. Il a pris en compte les consignes comme écrire avec la bonne orthographe etc. », relativise Christophe Mahieu. Bilan syndical plus nuancé Toutefois, du côté syndical, le bilan est bien plus nuancé : « l'IA propose des réponses très variables, inadaptées dans un certain nombre de cas. Le point positif est la rapidité d'exécution mais il nécessite plusieurs tâches fastidieuses comme des copiés/collés. Le métier peut perdre de son sens », nuance Eric Barbier, délégué SNJ. En outre, « l'IA uniformise les textes ». LIRE AUSSI : ENQUETE - Intelligence artificielle : la presse cherche une alternative au pillage Ce qu'implique l'accord entre OpenAI et « Le Monde » L'expérimentation a été conduite, avec le cabinet ISAST mandaté par les élus du CE. Car au départ, les syndicats n'avaient pas vu d'un très bon oeil l'annonce de l'« invasion » des robots dans la rédaction et avaient demandé un encadrement. Le cabinet a fait une liste de préconisations telle que sensibiliser les journalistes aux limites de l'IA, faire un suivi d'impact etc. qui a été présentée mercredi. « L'IA n'est pas une baguette magique, mais peut permettre de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée », conclut Christophe Mahieu. Une charte va aussi être mise en place. Le groupe doit aussi choisir les outils qui seront utilisés pour les prochains tests.
IA : Google envisage de faire payer pour certaines fonctionnalités liées au « search »
Google envisage de facturer, dans son moteur de recherche, l'accès à certaines fonctionnalités premium embarquant de l'IA générative, révèle ce jeudi le « Financial Times ». Si le projet allait à son terme, ce serait la première fois que Google, dont les produits sont presque tous gratuits et financés par la publicité, segmenterait son moteur de recherche pour en mettre une partie derrière un « paywall ». Jusqu'à présent, la plupart des fonctionnalités IA chez Google étaient proposées gratuitement, comme celle dans Gmail qui permet de répondre plus rapidement à un courriel avec des formules toutes faites, suggérées par la machine. Mais, un an et demi après ChatGPT, les géants de la tech cherchent maintenant le bon business model, alors que la course à l'intelligence artificielle a fait flamber les investissements, que ce soit pour concevoir les modèles d'IA ou pour accéder à la puissance de calcul. Les investisseurs, notamment, veulent savoir quand l'IA sera une source de profit pérenne pour les Gafam et non un poste de dépenses, même si cette technologie de rupture a déjà fait exploser leur valorisation en Bourse. Google, toujours un réflexe Pour Google, l'enjeu est clé. L'année dernière, le géant américain a généré 175 milliards de dollars de revenus avec son moteur de recherche et la publicité afférente - soit plus de la moitié du total. Or l'intelligence artificielle pourrait rebattre les cartes sur ce marché. Les chatbots d'IA progressent de jour en jour et apportent des réponses de plus en précises, grâce à des données plus qualifiées. Le tout de façon interactive, là où Google Search reste une liste statique de liens bleus.
Apple cherche à créer des robots personnels
Un robot mobile capable de suivre les utilisateurs chez eux. C'est l'un des projets que les équipes d'Apple explorent dans le domaine de la robotique, d'après un article de Bloomberg publié mercredi. Après avoir renoncé à fabriquer une voiture électrique et autonome, le géant de la Silicon Valley mise sur d'autres pistes d'innovation. Les ingénieurs cherchent aussi à mettre au point un « appareil perfectionné à poser sur un bureau, capable de déplacer un écran » - mais ce projet « a été ajouté et retiré de la feuille de route de l'entreprise au fil des années », d'après les sources anonymes de l'agence de presse. Des tests tenus secrets Les recherches dans la robotique se déroulent au sein de la division d'ingénierie matérielle d'Apple et de son groupe d'IA et d'apprentissage automatique, dirigé par John Giannandrea. Sous le nom de projet Skunk-Works, ces tests de robots autonomes pour les particuliers sont tenus au plus grand secret. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - A la traîne sur l'IA, Apple met les bouchées doubles Sous pression, Apple continue de miser sur la Chine Pour Apple, la quête du « prochain grand projet » est une obsession depuis l'époque de Steve Jobs. Mais il est devenu plus difficile d'imaginer un produit qui pourrait un jour égaler l'iPhone, qui représentait 52 % des 383,3 milliards de dollars de ventes de l'entreprise l'année dernière. Le géant de la Silicon Valley n'a pas sorti un nouvel appareil capable de donner le « la » à tout un secteur depuis la montre Apple Watch. Son casque de réalités mixtes (virtuelle et augmentée), commercialisé depuis cette année, l'Apple Vision Pro, arrive après ses concurrents et vise pour l'instant un public de professionnels.
Intelligence artificielle : Amazon tente de prendre Microsoft à revers
Toujours roi du marché de l'informatique en ligne, Amazon ne se laissera pas détrôner par son grand rival Microsoft dopé à l'intelligence artificielle (IA). La preuve : le groupe vient d'investir 4 milliards de dollars dans Anthropic, une start-up spécialiste des grands modèles d'IA générative. Difficile de ne pas y voir une réponse au partenariat à 10 milliards de dollars qui lie Microsoft et OpenAI, le père de ChatGPT, et grâce auquel ce duo a pris de l'avance dans le domaine. Mais les jeux sont loin d'être faits. « Ce n'est que le début de la transformation numérique et de l'intelligence artificielle », relativise lors d'un entretien avec « Les Echos » Mai-Lan Tomsen Bukovec, la vice-présidente d'AWS, arrivée il y a quatorze ans dans l'entreprise, soit seulement quatre ans après sa création. « Aucun autre fournisseur de cloud n'a autant d'expérience que nous auprès de 2 millions de clients », poursuit la dirigeante américano-vietnamienne, venue à Paris cette semaine décliner la stratégie d'AWS devant 10.000 professionnels français. L'IA, l'aiguillon du cloud L'enjeu est de la première importance pour la filiale du géant de l'e-commerce. Première entreprise à avoir connu un succès mondial en louant à d'autres des serveurs informatiques regroupés dans ses centres de données, AWS est maintenant plus durement touché que ses rivaux par un ralentissement inévitable sur ce marché devenu mature. Dans ce contexte, l'IA offrait un relais de croissance bienvenu, les grands modèles étant largement commercialisés via les plateformes de « cloud computing » comme la sienne. Mais AWS en a moins profité que ses concurrents. LIRE AUSSI : IA : l'antitrust français ne veut pas d'un marché dominé par quatre acteurs Sous la barre des 20 %, la croissance du marché est certes loin du rythme de 30 ou 40 % auquel s'était habitué le secteur pendant des années. Mais après une année 2022 au ralenti, « il est clair que la technologie et les services d'IA générative ont eu un effet majeur, contribuant à stimuler davantage les dépenses en matière de cloud », notait dans son dernier rapport le cabinet Synergy Research. Or selon ce dernier, Microsoft a gagné presque 2 points de part de marché en 2023, à 24 %, tandis qu'Amazon a vu la sienne baisser de 33 à 31 %. L'an dernier, le chiffre d'affaires d'AWS n'a progressé « que » de 13 % contre 29 % l'année précédente, à 90 milliards de dollars tout de même, pour 24 milliards de dollars de profit opérationnel. Une situation qui va contraindre AWS à supprimer « plusieurs centaines de postes », notamment dans les ventes et le marketing. Des modèles au choix Pour conjurer la menace, Amazon entend prendre à revers son concurrent. Alors que Microsoft commence tout juste à diversifier ses partenariats au-delà d'OpenAI, AWS assume vouloir donner le choix. Sur sa plateforme, les clients peuvent utiliser les modèles d'Anthropic, bien sûr, mais aussi ceux de Meta, Stable Diffusion et, depuis mercredi, du français Mistral AI. Son service Bedrock, spécialisé dans la fourniture, l'évaluation, l'audit et le contrôle des modèles d'IA, est désormais disponible sur les serveurs d'Amazon installés en France.
Le bonheur, il est où ?
Par Paul Molga Publié le 9 avr. 2024 à 07:24Mis à jour le 9 avr. 2024 à 07:25 Votre abonnement vous permet d’accéder à cet article Où placer au mieux le curseur du bonheur dans notre société ? Dans le pouvoir d'achat ou dans la sérénité ? Les philosophes japonais ont tranché depuis longtemps en érigeant l'ikigaï en principe de vie. « Avoir le sentiment d'être à sa place dans le monde compte plus pour le développement personnel que la course aux possessions », résument-ils. L'ikigaï (de « iki », vie, et « gaï », valeur) est un sentiment intime qui nourrit la joie de vivre. « C'est notre raison d'être, de mission et de motivation qui donne envie de se lever le matin avec enthousiasme », résume la psychothérapeute Audrey Akoun. L'ikigaï se place à l'intersection de plusieurs objectifs de satisfaction personnelle que ne remplit pas le pouvoir d'achat : ce que j'aime faire, ce pour quoi je suis doué, ce dont le monde a besoin, ce pour quoi je suis rétribué. Sans l'équilibre de ces questions, le doute s'immisce : on peut être satisfait de son métier mais se sentir inutile, avoir une vie confortable mais un sentiment de vide, ou vivre sa vocation dans l'incertitude du lendemain. Classes moyennes insatisfaites C'est ce sentiment d'inaccomplissement que constate une récente étude de la Fondation Jean-Jaurès sur « Les classes moyennes en tension ». « De nombreux Français sont résignés face à l'inégalité et au déclassement », y analyse Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d'entreprise à l'Ifop. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bonheur : vivre heureux, une affaire sociale Entre 9 % et 34 % des Français dans cette catégorie, selon qu'ils s'autoproclament appartenir à la classe moyenne supérieure ou inférieure, se disent insatisfaits de la position sociale qu'ils occupent. Et ce sentiment augmente dans les classes moyennes « véritables », passé de 22 % de mécontents en 2010 à 28 % aujourd'hui. Vies rétrécies La plupart des économistes attribuent cette dégradation à celle du pouvoir d'achat. Ils mettent en avant ce que les auteurs de l'étude Jean-Jaurès ont baptisé « shrink-consommation » : « Pour une partie de la population, la liste des restrictions s'allonge au fil des mois et dessine des vies qui se rétrécissent », analysent-ils. Ils continuent de consommer de tout, mais en portion réduite : des vacances plus courtes, moins de sorties, un Caddie plus léger… alimentant le sentiment « d'une vie au rabais ». LIRE AUSSI : Le gouvernement veut s'attaquer à la « shrinkflation », l'inflation masquée en supermarché Agir sur le pouvoir d'achat des ménages pourra-t-il délivrer la France de cette frustration comme l'espère le président Emmanuel Macron ? Non, constate chaque année depuis douze ans le World Happiness Report créé par l'ONU pour mesurer l'aptitude au bonheur de 150 nations. Pour établir ce classement, l'institut Gallup mandaté par l'organisation sonde la manière dont les peuples de la planète notent leur propre niveau de bonheur en fonction d' indicateurs objectifs jalonnant leur quotidien. La richesse est un des critères, mais il s'accompagne d'autres paramètres : l'espérance de vie en bonne santé, la solidarité, le respect des libertés individuelles, la générosité ambiante et la confiance envers les institutions. Finlande heureuse Cette année, les Finlandais se sont classés en haut du podium pour la septième fois d'affilée, entraînant dans leur pas tous les pays scandinaves avec des scores de plus de 7,5 sur 10 sur l'ensemble de ces critères. Les psychologues se sont penchés sur cette capacité hors norme qu'ont les populations de ces nations à affronter les mois de nuit polaire et de froid sans perdre le sourire. Le chercheur Frank Martela, originaire du pays, évoque trois raisons. D'abord un moindre souci de l'apparence. « Les Finlandais ne se comparent pas aux autres. Ils fixent leurs propres normes en se concentrant sur ce qui leur apporte de la joie », explique-t-il. La nature est leur première source de bonheur : 87 % estiment qu'elle leur pourvoit de l'énergie, une détente salutaire et une tranquillité d'esprit.
Héritage des grandes fortunes : et si on prenait l’argent là où il est ? –
Un chiffre publié par le magazine Forbes a marqué les esprits. Alors que la planète n’a jamais compté autant de milliardaires (2 871) et que leur richesse cumulée atteint la somme vertigineuse de 14 200 milliards de dollars (13 100 milliards d’euros), l’intégralité des 14 milliardaires de moins de 30 ans a hérité de leur richesse. Une première depuis 2009. C’est notamment le cas d’un Français de 22 ans, Rémi Dassault qui, par sa simple naissance, détient 2,5% de Dassault Système et une participation de 4,1% dans Dassault Aviation, ce qui lui assure une fortune estimée par Forbes à 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros). Selon de nombreux observateurs, le «plus grand transfert de richesses» de l’histoire a commencé. D’après la banque suisse UBS, plus de 1 000 milliardaires de plus de 70 ans, des «baby boomers», devraient transférer quelque 5 200 milliards de dollars à leurs héritiers «millenials» dans les deux décennies qui viennent, ce qui va faire de cette génération la plus riche de l’histoire. Ces chiffres qui donnent le tournis témoignent d’une accumulation sans précédent de richesses mais ils posent aussi la question du poids massif de l’héritage. Très loin d’une spoliation Mais revenons à l’échelle française, où la transmission financière et patrimoniale d’une génération à l’autre, loin des milliards du classement For
Amazon Fresh: l’échec de leur IA – MacBidouille.com
Amazon Fresh avait ouvert en 2018, toute une série de boutiques complétées avec le temps par des boutiques indépendantes et dont la spécificité n'était pas la fraîcheur des produits mais l'usage de caméras et d'IA pour simplifier le processus d'achat. Le fonctionnement est en théorie simple, vous faites vos courses et vous ressortez, sans passer par une caisse, qu'elle soit opérée par un employé ou par vous-même. L'IA était censée utiliser les vidéos issu de la multitude de caméras, généralement une grosse centaine, pour analyser vos actions afin de déterminer vos achats vraiment effectués. Le but pour Amazon n'était pas de limiter le vol à l'étalage, mais comme de plus en plus souvent quand on entend parler d'IA, de se débarrasser de la main-d'œuvre et des coûts associés, tout en rendant l'expérience plus rapide et agréable pour le client. Las, quand Amazon escomptait ne devoir vérifier, valider ou corriger que 2% à 3% des factures via un petit nombre d'employés, leur centre en Inde devait le faire pour près de 70% de celles-ci même après 6 ans d'apprentissage par leur IA. L'IA amenant des erreurs de facturation, des plaintes de clients, des vérifications, des délais de facturation de plusieurs heures, tout cela étant passablement irritant. Amazon vient d'annoncer la fin de cette expérience. Au revoir Amazon Fresh! Bonjour che
La BRI et la Banque de France vont tester la blockchain pour les paiements transfrontaliers
Permettre un paiement entre deux pays, même très éloignés, immédiatement et quels que soient le jour ou le fuseau horaire. Tel est le défi que se sont lancé sept grandes banques centrales dont la Banque de France - très en avance sur l'expérimentation de monnaies numériques entre établissements financiers, et qui représente l'Eurosystème -, la Réserve fédérale de New York, la Banque de Corée, ou la Banque d'Angleterre, sous l'égide la Banque des règlements internationaux (BRI). Ce projet est baptisé « Agora », du nom de « la place de marché en Grèce antique, le lieu où les citoyens se réunissaient pour prendre des décisions », explique Cecilia Skingsley, responsable du centre d'innovation de la BRI. C'est cette division de la BRI, la « banque centrale des banques centrales », qui est à la manoeuvre. L'idée est d'utiliser la blockchain pour accélérer et faciliter les paiements transfrontaliers. A l'heure actuelle, lorsqu'un consommateur ou une entreprise réalise un paiement international, sa banque commerciale envoie un message à la banque commerciale du bénéficiaire. Puis l'opération fait l'objet d'un règlement entre les banques centrales des deux pays, qui, pour l'une, débite le compte de la banque du payeur et, pour l'autre, crédite le compte de la banque du bénéficiaire. Ces échanges se font au travers de la BRI. Monnaie numérique de banque centrale Mais dans les faits, l'exercice n'est pas si simple. « Aujourd'hui, les transactions peuvent passer par des banques intermédiaires et être soumises à des fuseaux horaires, des heures d'ouverture, des contraintes juridiques et réglementaires très différentes, créant des retards et des obstacles », souligne Hyun Song Shin, conseiller économique et directeur de recherche à la BRI. L'idée du projet Agora est de conserver ce système à deux étages, mais d'utiliser la blockchain pour effectuer en une seule opération sécurisée à la fois l'envoi du message entre les banques commerciales et le règlement entre les banques centrales. Il faut donc mettre en place un registre électronique unifié (l'« unified ledger ») et un système informatique qui permette d'utiliser une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) (par exemple le futureuro numérique) offrant le niveau le plus élevé de sécurité pour les transactions, et de numériser les dépôts des banques commerciales (la « tokenisation »). Transactions quasi directes Cette facilitation rendrait possible des paiements quasiment directs entre deux banques commerciales dans des pays différents. Surtout pour les opérations mettant en oeuvre d'autres devises que l'euro, le dollar ou la livre et qui ont été parfois délaissées par les banques plus petites. L'autre avantage de la blockchain est qu'elle permet l'utilisation de « smart contracts », des contrats électroniques qui s'exécutent automatiquement lorsque certaines conditions sont remplies. Selon la BRI, y recourir allégerait le travail souvent fastidieux et répétitif de vérification de l'identité des clients et l'examen des règles de lutte anti-blanchiment. La BRI publiera dans les prochaines semaines les critères d'éligibilité pour les acteurs financiers privés qui voudraient participer à l'expérience. Le but est de disposer d'un échantillon suffisamment large et représentatif pour ce test en grandeur nature.
Des anciens de Revolut et Ledger lancent Deblock, un compte courant euro et crypto
Lorsqu'on achète de la cryptomonnaie, vient un moment où l'on a envie de rapatrier ses fonds en euros sur son compte bancaire - en tout cas, si l'on n'a pas tout perdu. Seulement, certaines banques goûtent très peu à l'idée de voir arriver des fonds depuis des plateformes d'échange de cryptos, doutant de leur provenance. C'est dans ce but que d'anciens de la néobanque Revolut et du spécialiste français de la sécurisation de cryptos Ledger ont décidé de lancer Deblock. A la barre de la start-up, on retrouve Jean Meyer, ex-directeur général crypto chez Revolut, Adriana Restrepo, ancienne directrice générale des opérations de la fintech britannique, Aaron Beck, qui y dirigeait les paiements et Mario Eguiluz, ex-directeur de l'ingénierie chez Ledger. Après un an et demi de développement, la jeune pousse sort du bois à l'occasion de la Paris Blockchain Week (du 9 au 11 avril) et, un an après de premières rumeurs de presse, confirme une levée de fonds de 12 millions d'euros. Achat de bitcoin et autoconservation L'opération coïncide avec le lancement commercial de Deblock en France, qui n'a pas attendu que le marché crypto reparte à la hausse pour se lancer, assure Claire Balva , vice-présidente chargée de la stratégie : « Les discussions avec les investisseurs ont commencé en plein crash de FTX en novembre 2022 ! » Le tour de table réunit ainsi aujourd'hui Hoxton Ventures, Headline, 20VC, Motier Ventures et plusieurs « business angels » dont Thomas France (cofondateur de Ledger), Jonathan Levin (cofondateur de Chainalysis) et The Chainsmokers (DJs américains). LIRE AUSSI : ENQUETE - Revolut : la crise de maturité d'une « success story » britannique DECRYPTAGE - ETF bitcoin : les banques et les courtiers français restent très frileux sur les produits liés aux cryptos Deblock a aussi attendu d'obtenir le blanc-seing des régulateurs. En novembre 2023, la jeune pousse a été approuvée comme établissement de monnaie électronique (EME) par l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de la Banque de France, après avoir été enregistrée comme prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) - une première pour ce type de société. Avec cela, Deblock peut proposer un compte courant (avec carte Visa et IBAN) et de l'achat de cryptos (bitcoin, ether, USDT, USDC, Eurocoin et bientôt d'autres via des partenaires). Mais elle se refuse à conserver les cryptoactifs, qui sont gardés par les clients, en vertu du mantra de l'autoconservation cher à l'esprit Web3.