Ruée vers les bornes de recharge rapide, cet eldorado plein d’incertitudes
Un amuse-gueule. Dans le monde de la recharge pour voitures électriques, l'objectif des 100.000 bornes, franchi en fanfare mais en retard par la France ce jeudi , n'est qu'un début. La petite pâtisserie est promise à devenir un bien gros gâteau, excitant l'appétit des grands groupes de l'énergie et des start-up montées pour l'occasion. D'ici à 2030, la France devrait compter entre 330.000 et 480.000 bornes publiques - Emmanuel Macron vise les 400.000. « Avant 2022, il n'y avait presque que Ionity, consortium de grands constructeurs automobiles allemands, ainsi que Tesla, pour installer des bornes rapides », se rappelle Clément Molizon, délégué général de l'Avere France, qui représente les intérêts de la mobilité électrique. « Depuis un an, le nombre de points de charge ultra-rapides de plus de 100 kW a bondi de 250 %, tiré principalement par une douzaine de nouveaux acteurs comme Engie, TotalEnergies, le néerlandais Fastned ou encore la start-up française Electra », continue-t-il. Des chiffres « mirobolants » Si le nombre de voitures électriques à recharger n'est aujourd'hui que de 650.000 en France (sur un parc total de 35 millions de véhicules), il pourrait s'élever entre 5 et 7 millions à la fin de la décennie. « Des chiffres aussi mirobolants attirent forcément, car cela prouve une chose : le marché est profond, il y a de la place pour beaucoup de monde », veut croire Julien Belliato, cofondateur et chargé des opérations chez Electra.