Du jour au lendemain, toutes les femmes se retrouvent sans emploi et sans ressources, la maîtrise de leurs comptes en banque étant transmise par le pouvoir central à leurs pères, maris, compagnons.
À partir de ces éléments, elle tire des fils qui tissent un futur cauchemardesque et tout à fait plausible : Atwood imagine ainsi que, du jour au lendemain, toutes les femmes se retrouvent sans emploi et sans ressources, la maîtrise de leurs comptes en banque – reliés à leur carte officielle d’identité – étant transmise par le pouvoir central à leurs pères, maris, compagnons. Cette perte d’autonomie donne lieu à des pages poignantes, dans lesquelles celle qui ne s’appelle pas encore Offred (on ne connaît jamais son vrai nom) se sent humiliée et dépossédée, et son mari, qui n’envisage pas une seconde de la contraindre financièrement, a d’abord du mal à saisir l’ampleur du problème. Dans un long portrait de Margaret Atwood récemment publié dans le New Yorker et intitulé « La prophétesse de la dystopie », la journaliste Rebecca Mead raconte que l’écrivaine, à l’époque, collectionnait les coupures de presse sur les risques que la carte bleue faisait peser sur le respect de la vie privée.

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