L’histoire de Prodways raconte à sa manière le spectaculaire décollage de l’impression en trois dimensions, que les industriels préfèrent appeler « fabrication additive » : « Nos imprimantes ne sont pas des appareils presse-bouton, mais des machines très complexes », souligne le PDG Raphaël Gorgé devant l’une d’elles. Les produits y sont fabriqués en ajoutant de la matière, couche après couche. L’inverse de la méthode classique qui consiste à partir d’un bloc d’acier ou d’aluminium, puis à l’usiner, le sculpter, quitte à retirer parfois 90 % du volume.

Pour la famille Gorgé, tout débute en 2013. Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, a été alerté sur la vente imminente d’une toute petite société d’impression 3D. Elle emploie une seule personne, son fondateur André-Luc Allanic, mais a mis au point une technologie prometteuse. Dommage que cette possible pépite passe entre des mains étrangères, non ? En quête d’un repreneur bleu-blanc-rouge, le ministre suggère aux Gorgé de se porter candidat, puisqu’ils disposent déjà d’un petit groupe industriel et semblent prêts à s’engager dans de nouveaux métiers.

Une explosion du marché

« C’est comme cela que nous sommes entrés dans ce nouveau monde, et que nous y avons investi au total une cinquantaine de millions d’euros », raconte M. Gorgé. Jolie diversification. De 100 000 euros, le chiffre d’affaires annuel est passé à 25 millions d’euros, et 248 personnes travaillent désormais chez Prodways. « Nous avons réussi en quatre ans ce que nos concurrents ont souvent mis une quinzaine d’années à réaliser : devenir un des dix acteurs significatifs du métier. »

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