Au royaume des données, le data scientist (« scientifique des données ») est roi. C’est le principal enseignement du deuxième baromètre LinkedIn pour « Le Monde Campus ». Le réseau social professionnel a scruté les données de ses 14 millions de membres français pour faire émerger les métiers les plus recherchés par les recruteurs et les profils les plus représentés sur sa plate-forme. Ces « scientifiques », qui exerçaient déjà le « métier le plus sexy du XXIe siècle » selon la Harvard Business Review en 2012, créent de la « connaissance » à partir de grands volumes de données et sont devenus indispensables à la transformation numérique des entreprises. Leurs compétences se situent à l’intersection de celles des mathématiciens, des informaticiens et des statisticiens, dont ils sont les héritiers. 

« C’est une tendance de fond qui existe depuis déjà trois ans et qui a vocation à perdurer. Le secteur pharmaceutique et la finance de marché étaient les premiers à exprimer une forte demande. Désormais, ce sont tous les secteurs industriels qui sont concernés », assure Fabienne Arata, directrice générale de LinkedIn France. Cet emballement est confirmé par l’Institut Mines-Télécom (IMT), qui interroge chaque année quatre-vingts entreprises du secteur des télécommunications sur leurs prévisions de recrutement. « Le métier est en tension partout, de la banque-assurance à l’audit-conseil, en passant par les grands groupes industriels classiques », confirme Bertrand Bonte, le directeur des formations de l’IMT. La rareté de ces profils fait aussi monter leur salaire. Les data scientists peuvent gagner, en début de carrière, entre 45 000 et 55 000 euros annuels, nettement au-dessus de la rémunération moyenne des ingénieurs en sortie d’école (environ 35 000 euros).

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