Les classes moyennes sont plutôt épargnées par les conséquences de la crise économique. Néanmoins, leurs perspectives, comme celles de leurs enfants, stagnent, tandis que les ménages plus riches prospèrent. Une aggravation des inégalités qui fragilise le contrat social et attise le sentiment de révolte d’une partie de la population. Ce constat diverge de celui de l’Insee, qui estime, en appliquant des méthodes de calcul différentes, que les inégalités restent stables en France.

La pauvreté s’étend
Entre 2004 et 2014, la France a compté 950 000 pauvres de plus, c’est-à-dire les personnes vivant avec moins de 50 % du revenu médian, soit moins de 848 euros par mois, prestations sociales incluses et impôts déduits. Cela porte à 8,1 % de la population (5 millions de personnes dont 1,2 million d’enfants et adolescents) le taux de pauvreté en France.

Si l’on retient, en revanche, le seuil de 60 % du revenu médian, comme le recommandent les normes européennes, ce taux monte à 14,1 % (9 millions de personnes) : « Le mode de calcul européen est trop large, estime M. Maurin, cofondateur de l’Observatoire des inégalités. Il englobe des personnes qui vivent avec pas plus de 1 000 euros par unité de consommation et par mois, 2 500 euros pour un couple avec deux grands enfants [on compte une unité de consommation pour le premier adulte du foyer, 0,5 pour les autres adultes et chaque enfant de plus de 14 ans], donc un budget modeste, mais qui permet, par exemple, de vivre en province. »

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