Romain Passilly, cofondateur de la startup Fred de la compta, revient dans un post Medium sur les obligations morales et sociales auxquelles doivent faire face les startups, notamment envers leurs salariés.

L’an dernier, la lecture du livre de Mathilde Ramadier « Bienvenue dans le nouveau monde, comment j’ai survécu à la coolitude des start-ups » m’a laissé une drôle d’impression. Dans cet ouvrage, elle dresse un portrait au vitriol du monde des start-ups basé sur son expérience personnelle.

Elle dénonce « un nouveau capitalisme sauvage qui dissimule la loi de la jungle sous une brume de cool ». Un monde peu reluisant forçant sur la novlangue pour inciter des jeunes à travailler comme des forcenés. Un écosystème où la juste gratification du travailleur est habilement sous-évaluée au prétexte qu’il prend part à la construction du monde de demain. Ce pamphlet n’est pas totalement gratuit, la jeune femme, diplômée d’un master de philosophie à Normal Sup’, essaime son livre d’analyses pertinentes et d’exemples concrets.

Evidemment je ne partage pas la totalité de son point de vue, la généralisation est toujours un danger, mais sur pas mal d’aspects, elle est dans le vrai. Elle a le mérite de soulever un problème qui existe bel et bien, et là-dessus je la rejoins volontiers. Le startuper, tout comme chaque dirigeant d’entreprise, n’est en rien exempt de son mandat social. 

 
Le devoir social, une composante parfois oublié de l’entrepreneuriat

La voix de Mathilde Ramadier n’est pas la seule à s’élever pour dénoncer ce désenchantement entrepreneurial. Des dérives existent bel et bien, ce n’est pas la norme heureusement, mais force est de constater qu’une partie de la « startupsphère » vit parfois dans un monde parallèle. Une start-up ne doit pas, sous couvert d’un management par le « cool », imposer un diktat social. Il existe des règles, un code du travail, le travailleur doit être respecté, du free-lance au stagiaire en passant par le salarié, car il s’associe à votre projet. Je suis dirigeant de start-up, j’ai des semaines monstrueuses de travail et j’espère qu’un jour je serai rétribué à la hauteur des risques que j’ai pris. J’ai fait un choix.

Mais en aucun cas, je n’ai le droit d’ériger mon propre investissement comme une règle de fonctionnement dans mon entreprise. Une start-up ne peut calquer son modèle de développement économique sur son mandat social.

Le créateur d’entreprise nourrit quotidiennement son souhait d’être son propre patron, il est de ce fait redevable envers la société d’obligations salariales et fiscales, mais aussi d’obligations morales et sociales. 

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