Si la voiture autonome dessine un horizon prometteur, elle impose aussi de très nombreuses prises de risques. Outre l’ampleur des moyens financiers à mobiliser, ce saut dans l’inconnu soulève la question de la responsabilité juridique en cas d’accident – d’autant qu’il faudra longtemps cohabiter sur la route avec des véhicules conduits par des humains – qui recouvre des débats complexes. De même, la perspective de voir se multiplier les robots-taxis, loués et non plus achetés par ceux qui les utilisent, impose un bouleversement en profondeur du modèle économique de l’industrie automobile, qui traverse une période d’intenses bouleversements et a pris conscience de sa fragilité. D’où la conviction grandissante selon laquelle chi va piano va sano.

Les grands groupes n’ont cependant pas intérêt à baisser la garde. Se désengager trop rapidement de leurs efforts de recherche les condamnerait à s’en remettre à Google et plus précisément à son spin-off Waymo. Celle-ci fait quotidiennement circuler 600 voitures sans chauffeur afin de parfaire ses algorithmes et, de l’avis général, a acquis une sérieuse longueur d’avance sur le reste de la troupe. Le risque est connu : devenir de simples fournisseurs de véhicules auprès de Google qui se chargerait de les doter d’un « cerveau » autonome. Et s’approprierait dès lors la plus grosse part du gâteau.

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