Comme ses concurrents, ce sont les magasins de proximité d’Intermarché qui ont le plus bénéficié de la période (+22 % sur l’année) et les ventes en ligne se sont beaucoup développées. « Nous avons gagné cinq ans de progression », résume Vincent Bronsard. Les 1.500 points de retrait drive ont généré plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. La part de marché du réseau (10,2 %) reste toutefois inférieure à celle des magasins (15,7 %).

Autre pilier du groupement de commerçants indépendants, la branche bricolage – avec Bricomarché, Brico Cash et Bricorama repris il y a deux ans, soit 740 points de vente en France – a vu ses ventes augmenter de 11 %, à 3,2 milliards. « Bloqués chez eux par le confinement et le télétravail, les Français ont amélioré le confort de leur maison », explique Laurent Pussat, président du pôle qui exploite trois magasins dans la région de Gien (Loiret).

« Un de mes clients m’a dit qu’il consacrait aux travaux les deux heures de transport qu’il économisait grâce au télétravail », raconte-t-il. En mars, l’arrêt de certaines usines a créé une pénurie qui se résorbe tout juste. Le site Internet BricoPrive, repris il y a quelques mois, a vu ses ventes monter de 40 % à 187 millions d’euros.

Centre-ville
« La crise a boosté nos plans stratégiques », affirme Didier Duhaupand. Les lignes ne changent pas. Intermarché cherchera au moins 0,2 point de part de marché de plus et ouvrira d’ici à 2023 une centaine de points de vente de centre-ville (les « Express ») à l’image de celui que Thierry Cotillard vient d’inaugurer dans un ancien garage à Boulogne-Billancourt, à l’ouest de Paris. Le réseau poursuit l’adoption du nouveau concept qui fait la part belle au frais, au bio, au vrac.

Dans le même esprit, Bricomarché se lance dans la seconde main. Les dirigeants des Mousquetaires sont persuadés que les grandes tendances de consommation vont se poursuivre, et qu’en même temps, la crise va pousser les clients à rechercher du prix.

Selon Didier Duhaupand, la crise n’a ni gonflé ni amputé la rentabilité des magasins : « Le coût des mesures de protection, les primes distribuées au personnel et le surcroît de ventes se compensent ».« Il ne faut pas oublier que nous avons vendu beaucoup de produits de base comme la farine ou le sucre qui ne sont pas les plus porteurs de marge », ajoute-t-il. Toujours cette envie de ne pas paraître comme les grands bénéficiaires du Covid-19.

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