Jean-Marc Jancovici défend l’idée de quota de vols à la naissance, pour chaque Français. © Adobe Stock

Chaque individu aurait droit, dans sa vision, à 3 ou 4 vols dans toute sa vie. Histoire de limiter son empreinte carbone face au réchauffement climatique.

Droit dans ses bottes, provocateur, l’ingénieur prône un tel quota pour tous les Français sans évoquer la moindre exception. Les voyageurs d’affaires ou les quelque 3 millions d’expatriés français ont dû s’étrangler en l’écoutant. « L’idée, c’est de gérer par les quantités plutôt que par les prix », précise Jean-Marc Jancovici.

Sérieusement ?

Avec quatre vols par an, quid du métier de pilote de ligne, comme le fait remarquer un lecteur de L’Echo touristique avec humour ? Et que feraient les nombreux Marocains, Tunisiens ou Algériens installés en France pour revoir leur famille ?

Malgré des milliers de kilomètres à avaler, certains prendraient la voiture. Et elle ne serait sans doute pas électrique ! Donc, en termes de gaz à effet de serre, la barque serait lourdement lestée.

Avec sa proposition de quota, Jean-Marc Jancovici joue aussi le rôle d’agitateur, poussant tout le monde dans ses retranchements.

L’Echo touristique a questionné Edouard Philippe, au sujet de cette idée de quota chère au patron du Shift Project, et critiquable à bien des égards. C’était à l’occasion du récent congrès du réseau Selectour à Athènes. Pour l’ancien Premier ministre, « les propositions de Jean-Marc Jancovici » – qu’il apprécie – « sont souvent au moins autant faites pour susciter la réflexion ou provoquer la réaction chez des interlocuteurs hésitants sur ce qu’il faut faire, que des propositions auxquelles il croit complétement ».

Et de fait, n’en déplaise à la plupart des pros du voyage, le brillant ingénieur a une véritable influence, bien au-delà des sphères politiques et médiatiques. A l’image du sociologue Rodolphe Christin, il joue aussi le rôle d’agitateur, poussant tout le monde dans ses retranchements.

En face, les pros du voyage ont tout intérêt à muscler leur lobbying pour défendre les vertus du tourisme international : emploi, ouverture sur le monde, paix… 

Le flygskam et le tourisme bashing sont florissants. Et le train qu’il faut encourager ne peut pas tout résoudre. Surtout quand il faut traverser mers et océans. Quant à l’aérien, il doit poursuivre et accélérer sa décarbonation face au dérèglement climatique – comme tous les secteurs d’activité.

Lire l’article complet sur : www.lechotouristique.com