Monthly Archives: March 2023

Quel modèle durable pour le tourisme d’affaires dans un monde bas carbone et de plus en plus numérisé ?

Alors qu’un nouveau chapitre du rapport du GIEC vient d’être publié sur les conséquences du changement climatique et que les acteurs du tourisme d’affaires viennent à peine de sortir de la crise de la Covid-19, comment réussir à concilier durabilité, tourisme d’affaires et développement économique local ? Si les flux touristiques saisonniers sont de moins en moins acceptés par les locaux et que les investissements à réaliser pour numériser les contenus sont colossaux avec des modèles économiques encore incertains, il est nécessaire de prendre le temps de la réflexion pour construire l’avenir du tourisme d’affaires. Le format hybride, pour une empreinte carbone réduite et une augmentation des participations En 2022, le marché du tourisme d’affaires a redémarré et les perspectives de croissance restent robustes à moyen terme. Selon un rapport du Global Business Travel Association publié en 2021, le tourisme d’affaires devrait même retrouver son niveau d’avant-Covid en 2024. En supprimant les contraintes géographiques et temporelles, la numérisation des événements permet une participation plus nombreuse et diversifiée. L’étude Meeting & Event Barometer du German National Tourist Board montrait effectivement qu’en 2021 en Allemagne, 327 millions de personnes avaient participé à des événements en ligne, soit le double de l’année précédente où les restrictions Covid étaient pourtant plus fortes. Même si la consommation de contenus en ligne n’est évidemment pas neutre sur le plan environnemental (deux heures de streaming vidéo génèrent 110 grammes de CO2eq, soit autant que 50 kilomètres en TGV) en réduisant les déplacements, les événements professionnels hybrides contribuent en proportion à aider les entreprises à atteindre leurs engagements en matière de réduction d’émissions carbones. Selon une autre enquête de Global Business Travel Association, cette transformation des usages est bien en cours : 54% des entreprises prévoient de réduire leur nombre de voyages et 43% d’allonger la durée des déplacements afin d’en réduire l’impact carbone et de maximiser leur rentabilité. L’hybridation du tourisme d’affaires fait émerger de nouveaux formats interactifs à condition d’investissements massifs  Les conférences, salons et congrès classiques se transforment et s’étoffent afin de laisser place à des dispositifs interactifs, tels que des intervenants en distanciel, des tables rondes et échanges entre participants disséminés aux quatre coins du globe ou des rediffusions de conférences sur Internet. Les organisateurs et leurs prestataires diversifient l’offre en multi-canalisant les contenus et les interactions. Il font toutefois face à une difficulté majeure puisque les événements doivent déployer des outils de relation client et d’animation collective afin que le format numérique transforme sans annuler les échanges informels particulièrement recherchés par les touristes d’affaires. L’hybridation pousse aussi à réinventer les modèles économiques autour de l’hyper-flexibilité. Cependant, les organisateurs et assureurs doivent trouver un juste milieu. L’hyper-flexibilité des salles fragilise, par exemple, les business plans et rend difficilement viable les polices d’assurances.

By |2023-03-31T15:34:55+00:00March 31st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Cryptomonnaies : quel intérêt pour le tourisme ? –

Les cryptomonnaies ont fait leur apparition dans le secteur du tourisme il y a quelques années déjà. En 2013, CheapAir a été la première agence de voyage en ligne à proposer le paiement de billets d’avion, de chambres d‘hôtels et de billets de train en bitcoins. Pourtant, le secteur ne semble pas avoir adopté en masse cette nouvelle monnaie qui repose sur la blockchain pour la simple et bonne raison que le grand public lui-même reste encore frileux. Selon un sondage mené par la société Bitstamp, 50% des personnes interrogées (plus de 28 000 personnes) pensent que les cryptomonnaies deviendront mainstream dans les 5 ans. 75% d’entre elles pensent que ce sera le cas dans les 10 ans à venir. Sans mentionner le récent scandale de la faillite de FTX, place de marché centralisée de cryptomonnaies qui a tiré avec elle de nombreuses entreprises vers les abysses, Jean-Baptiste Graftieux, CEO et Eva Gartner, Head of Corporate Development de Bitstamp, sont venus rappeler les avantages que le secteur du tourisme pourrait avoir à s’emparer des cryptomonnaies durant l’évènement Market Hub organisé par Hotel Beds. Selon le CEO, les voyageurs ont plusieurs avantages à utiliser les cryptomonnaies : Ils peuvent voyager partout dans le monde sans avoir à passer part un bureau de change pour échanger leur argent. La transaction est presque instantanée et ne demande que très peu de frais. Elles apportent plus de sûreté car elles ne peuvent pas être hackées comme les banques. Pour les entreprises, Jean-Baptiste Graftieux a avancé d’autres arguments : Le fait de proposer des cryptomonnaies donne plus d’options aux voyageurs et élargit le scope de clients potentiels. Elles permettent de ne pas être dépendant d’une banque, tout en gardant un contrôle sur son argent. Le fait de les proposer donne une image d’une société à la pointe de l’innovation et à l’écoute des nouvelles attentes des consommateurs. Plusieurs champs d’application Comment alors utiliser ces monnaies virtuelles ? Eva Gartner a expliqué qu’il y avait trois champs d’action possible. Le premier concerne le stockage de données et la sécurité. Les données restent contrôlées par les voyageurs qui peuvent décider quand et pour qui ces informations sont visibles. Cette approche décentralisée renforce le niveau de sécurité et rend plus difficile l’accès pour des entités tierces. La vie privée est ainsi davantage respectée. Le deuxième concerne le processus de paiement. Les cryptomonnaies sont universelles et donc simplifient l’achat, tout en réduisant les coûts de mise en œuvre. Comme évoqué plus haut, les transactions sont également instantanées. Le troisième concerne la fidélité. Dans ce champ d’application, ce sont les NFT qui entrent en jeu. Ces certificats numériques écrits sur la blockchain qui permettent d’authentifier un objet numérique peuvent donner des avantages exclusifs à leurs détenteurs en fonction de leur goûts. En proposant d’acquérir un NFT par le biais de cryptomonnaies, la marque peut ainsi créer une communauté et la fidéliser.

By |2023-03-31T15:34:21+00:00March 31st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Le groupe Disney ferme sa division dédiée au métavers –

Dans le cadre du plan de licenciement annoncé en février dernier, le groupe Disney a décidé de supprimer la division chargée de réfléchir au potentiel du métavers.Quelques jours après que Meta ait annoncé à ses employés vouloir investir en priorité dans l’intelligence artificielle et non plus dans le métavers, c’est au tour du groupe Disney de faire machine arrière. Dans le cadre du plan de licenciement de 7 000 personnes annoncé en février dernier, le groupe a décidé de fermer la supprimer la division chargée de réfléchir au potentiel du métavers composée d’une cinquantaine de salariés. Le plan de restructuration de Disney vise à réaliser 5,5 milliards de dollars d’économies. Créée en 2022 par l’ancien Directeur général de l’entreprise, Bob Chapek, cette division avait pour mission de réfléchir à la manière dont le groupe pouvait exploiter le métavers, mais aussi à la manière d’utiliser les technologies pour créer des « histoires interactives ». Une division qui n’a visiblement plus lieu d’être aux yeux du nouveau directeur général Bob Iger.

By |2023-03-31T15:33:22+00:00March 31st, 2023|Scoop.it|0 Comments

« Tout le monde veut des produits durables mais personne ne veut payer plus », reconnaît le patron de Nivea

Dans notre industrie, le virage vert est réel car le consommateur ne nous laisse pas le choix. Ce n'est pas quelque chose que l'on peut faire mais quelque chose que l'on doit faire. Ce n'est pas « nice to do » mais « need to do ». Ce n'est sans doute pas un hasard si parmi les 13 entreprises qui ont obtenu le AAA, trois sont issues de notre industrie des cosmétiques. Nos consommateurs attendent que nous leur fournissions des produits qui utilisent de moins en moins de plastique et qu'on mise de plus en plus sur les poches rechargeables, le recyclage… Nous avons aussi supprimé tous les microplastiques sur Nivea depuis 2021 et nous avons un calendrier pour éliminer progressivement toutes les substances qui sont controversées ; ce qui, sur le plan industriel comme des formulations de produits, n'est pas toujours facile. Cela reste un défi parce que tout le monde veut des produits durables mais personne ne veut payer plus. Comment relever ce défi ? Il faut faire attention car la crise du bio le prouve, le consommateur fait attention à son pouvoir d'achat. Il faut trouver des solutions pour garder ses coûts, et donc ses prix, sous contrôle, car le plastique recyclé, par exemple, coûte plus cher. Sur nos gels douches Nivea, nous sommes passés au plastique recyclé mais en parallèle nous avons réduit de 25 % notre consommation en utilisant des emballages plus fins. Nous avons également enlevé les emballages en carton autour des tubes ou des bouteilles, ce qui représente aussi une économie. Il y a des surcoûts mais que nous essayons de les compenser. N'est-ce pas encore plus difficile dans une période d'inflation ? Nous sommes quelque peu protégés par le fait que l'énergie ne pèse pas plus de quelques pourcents dans notre base de coûts. Mais 2022 n'a pas été une promenade de santé pour autant, car une partie de nos fournisseurs est effectivement très énergivore. Nos coûts ayant augmenté on a discuté avec nos distributeurs pour répercuter jusqu'à 70 % de cette inflation dans nos prix, et même si l'inflation se calme en 2023 nous devrons encore augmenter un peu nos tarifs. La sensibilité aux prix n'est pas un vrai problème pour des marques comme La Pairie ou même Eucerin. En revanche, une marque comme Nivea doit rester accessible. Nous avons quand même dû augmenter nos prix de 5 % à 9 % suivant les pays et les catégories de produits. On a travaillé sur les promotions mais aussi innové avec notre super-molécule sur l'hyperpigmentation, ce qui nous a permis de lancer pour la première fois un produit Nivea à près de 20 euros. Au final, nous sommes une des seules marques qui a progressé à la fois en valeur et en volume.

By |2023-03-31T10:38:25+00:00March 31st, 2023|Scoop.it|0 Comments

Carrefour donne un coup de booster à son catalogue Jardin en réalité augmentée

A l’heure où les prospectus papier ont mauvaise presse, Carrefour donne pour sa part un coup de booster à son catalogue Jardin de cette semaine avec la réalité augmentée. Il s’appuie sur la technologie de la startup nantaise Wonder Partner’s. Un catalogue papier enrichi par la réalité augmentée La solution est destinée à accompagner la transformation des catalogues papier et c’est ainsi que le projet avec Carrefour a émergé. Grâce à la réalité augmentée, il est possible d’enrichir le contenu en utilisant moins de papier, tout en proposant une expérience d’achat omni-canal et différenciante aux consommateurs. Le concept combine à la fois le « drive to store », le « web to store » et le « web to web ». Carrefour a passé commande à la start-up nantaise pour ses catalogues “Jardin” à paraître cette semaine. Tous les parcours utilisateurs ont été repensés. Cela concerne le parcours du « catalogue au magasin », du « web au magasin » et aussi les parcours 100% web avec la commande sur internet et la livraison à domicile.  Visualisation des possibilités de la gamme de produit La réalité augmentée sert à optimiser le contenu en permettant de visualiser les possibilités de la gamme de produits (les couleurs, les matériaux …). C’est intéressant pour les produits volumineux assez onéreux comme le mobilier et le but est de lever un frein à l’achat en permettant au client de se projeter avant d’acheter. En scannant le QR code du produit choisi dans le catalogue, le consommateur le voit apparaître chez lui en taille réelle avec la possibilité de consulter toutes les déclinaisons disponibles (couleurs, finition, taille …). Il peut visualiser le produit dans son environnement. 

By |2023-03-30T09:45:34+00:00March 30th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Les Data Engineers, nouvelles stars des recrutements, devant les Data Scientists

En ce début d’année 2023 , dans la course à la transformation Data des entreprises, les Data Engineers sont particulièrement recherchés, et voient leurs salaires dépasser ceux des Data Scientists. C’est ce que montrent les chiffres compilés par la société Figures. Les chiffres ont été présentés par Virgile Raingeard, DG de Figures, le 23 mars à l’occasion de l’événement « Visite de Chantier » organisé par Petit Web. Retour vers plus de rationnel « Ce sont les salaires que l’on voit dans notre monde des entreprises en croissance de la tech et du digital » précise Virgile Raingeard. « Il y a une diminution des plans de recrutements alors que c’était la course aux recrutements à tout prix sur ces deux dernières années quelque soit le salaire. Cela a amené un marché un peu irraisonnable au point de vue des salaires. C’est fini, on revient vers plus de rationnel » prévient-il. « Les salaires des Data Engineers dépassent en moyenne ceux des Data Scientists » « Ce que l’on voit, malgré tout, en tech et en data, les salaires continuent d’augmenter légèrement » dit-il. « Ce que l’on voit ces derniers mois, c’est que dans les fonctions support, sales et marketing, les salaires baissent. Il n’y a que dans la tech où cela continue d’augmenter » poursuit-il. « Les salaires des Data Engineers dépassent en moyenne ceux des Data Scientists qui étaient les pépites de tous les recrutements il y a quelques années » pointe le DG. « On pense que cela va continuer à être le cas, car la construction des Data warehouses, le data engineering des ‘pipe lines’ devient tellement clé presque plus que l’exploitation de la donnée. Même avec l’explosion de l’intelligence artificielle et le métier de Data scientist qui va continuer d’être pénurique mais la demande en Data engineers explose et là il y a une vraie pénurie et les salaires continuent d’augmenter progressivement » ajoute-t-il. Les rémunérations des Data Engineers en tête devant les Data Scientists et les Data Analysts (Source Figures) Une connexion aux systèmes RH de 1200 entreprises Figures est une application lancée en 2020. Elle permet de connaitre en temps réel le montant des rémunérations dans les entreprises principalement de la Tech et du Digital en Europe. Pour cela, elle est connectée en temps réel aux logiciels de gestion RH de 1200 entreprises.

By |2023-03-30T09:44:54+00:00March 30th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Casino renforce ses liens avec Smart Good Things, la start-up chère à Tony Parker

La société Distribution Casino France renforce son partenariat avec Smart Good Things, la start-up soutenue par l'ancien basketteur Tony Parker, qui se définit comme pionnière de l'« économie bienveillante ». Après 10 % du capital acquis il y a trois mois, le distributeur a augmenté sa participation dans la jeune entreprise, à l'origine de préparations en poudre pour boissons instantanées (café, thé…) à base d'arômes naturels. Depuis janvier, les boissons du groupe Smart Good Things sont vendues dans plus de 120 magasins Casino et 25 % du chiffre d'affaires est reversé en soutien à des causes et engagements solidaires pour la formation des jeunes, l'égalité femme-homme et le bien-être des aînés. Priorité à l'innovation Mercredi elle a signé un accord pour le rachat d'environ 5 % de parts supplémentaires, via une augmentation de capital, soit un investissement de 17,8 millions d'euros (après 23,5 millions en décembre). Il ne s'agit pas cette fois de référencer plus de boissons de la jeune pousse, mais de lui confier l'exploitation de parapharmacies et de « shops in shops » dans ses magasins. « L'idée est de promouvoir l'innovation, en proposant une sélection de produits de start-up, françaises ou étrangères, qui ne parviennent pas à se faire référencer, et à les confronter au public », explique aux « Echos » Serge Bueno, fondateur et PDG de Smart Good Things Holding. En contrepartie, ces dernières devront reverser une partie de leurs ventes au profit d'actions de générosité. LIRE AUSSI : Go Sport : comment l'anglais Frasers veut contrecarrer les plans d'Intersport Sur l'ensemble des parapharmacies déjà présentes chez Casino, Smart Good Things va en reprendre quarante, dans lesquelles il va tester son concept. À côté des marques connues de cosmétiques et autres (environ 60 %), on pourra trouver des nouveautés venues d'Asie, en matière de bien-être par exemple. En plus, la société de Tony Parker aura en charge, dans 260 hypers et supermarchés Casino, des espaces (« shops in shops ») dédiés 100 % à des entreprises innovantes. Sur 25 à 50 mètres carrés, les clients pourront découvrir tout type de produits : chocolats bons pour la santé, vêtements à partir de tissus recyclés, ou food-tech. Les premières implantations sont prévues dès le troisième trimestre.

By |2023-03-30T09:09:07+00:00March 30th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Loyal, la start-up qui veut prolonger la vie

Sauver les chiens pour sauver l'humanité ? Le tee-shirt de Celine Halioua le proclame, en lettres blanches sur fond noir : « Save the dogs, save the world. » Tout un programme. « Il y a des gens dans la rue qui me demandent où ils peuvent l'acheter, raconte l'entrepreneuse en riant. Peut-être qu'un jour nous lancerons une ligne de merchandising et nous reverserons les profits à un refuge pour animaux. » En attendant, la dirigeante a d'autres ambitions. « Notre but est d'avoir le premier médicament approuvé par les autorités sanitaires pour l'extension de la vie en bonne santé des chiens, explique aux « Echos » la fondatrice de Loyal, une start-up située à San Francisco. Ce sera aussi la première fois que cela arrive pour quelque espèce que ce soit. » En s'attaquant aux causes du vieillissement chez le meilleur ami de l'homme, elle espère résoudre un problème millénaire : les canidés vivent une dizaine d'années, beaucoup moins que les humains, même si les espèces de plus petite taille, dont les chihuahuas, peuvent atteindre une vingtaine d'années. Mais elle ne compte pas s'arrêter là. « Une maladie du vieillissement accéléré » « L'autre raison pour laquelle nous travaillons sur le vieillissement des chiens est qu'ils sont le meilleur modèle de vieillissement humain, grâce à la relation unique de coévolution que nous avons développée avec eux pendant des dizaines de milliers d'années », explique-t-elle depuis son appartement de San Francisco. La fondatrice parle vite, avec force, ce qui la rend parfois difficile à suivre lorsqu'elle aborde des sujets techniques. LIRE AUSSI : REPORTAGE - David Sinclair, l'homme qui promet de rester jeune plus longtemps CRITIQUE - Non, vieillir n'est pas une fatalité ! Parce qu'ils vivent moins longtemps, les chiens permettent de voir les résultats de médicaments en quelques années, au lieu de plusieurs décennies pour les humains. La différence de durée de vie entre petits toutous et grands molosses pourrait se révéler riche d'enseignement. « Il semblerait que nous ayons donné aux plus grands chiens une sorte de maladie du vieillissement accéléré » à cause de la consanguinité, note la jeune femme. « D'un point de vue biologique, on peut voir comment ils vieillissent, ce qui cause leur vieillissement, ce qui est très précieux. » Depuis qu'elle a fondé Loyal en 2019, Celine Halioua a levé 58 millions de dollars pour développer et tester ses traitements. Elle s'est entourée d'une équipe d'une soixantaine de personnes, dont des conseillers scientifiques réputés. La start-up travaille à deux médicaments : Loy-001, qui vise à prolonger la durée de vie en bonne santé des plus grands chiens, des goldens retrievers aux bergers allemands, et Loy-002, qui s'adresse à toutes les races. Une grande partie des récits qui dominent le discours sur le vieillissement aujourd'hui sont scientifiquement trompeurs et gênent le développement de ce secteur. Celine Halioua La jeune pousse doit encore mener des études cliniques pour valider ces deux traitements, après une phase d'études pilotes prometteuse. Elle espère obtenir bientôt le feu vert de l'autorité de santé, la Food and Drugs Administration (FDA). La start-up vient en tout cas de franchir une étape décisive : le 10 mars, la FDA a approuvé sa méthode scientifique. « A notre connaissance, c'est la première fois qu'elle valide la méthodologie d'une étude clinique visant à prouver qu'un médicament allonge la durée de vie en bonne santé, au lieu de prouver son efficacité contre une maladie spécifique seulement » , précise l'entreprise dans un communiqué. De l'art à la neurologie  Celine Halioua a grandi à Austin, au Texas, dans une famille germano-marocaine. « Nous avions quinze chats, plusieurs chiens dont l'un nommé Autoroute parce que nous l'avons sauvé sur une autoroute », raconte-t-elle, hilare, au micro du présentateur de télévision Jon Stewart. Sa passion pour les animaux n'a pas faibli avec les années : la PDG de Loyal pratique le dressage et vient d'adopter Della, un rottweiler de dix ans, dans un refuge qui s'occupe de chiens âgés, à San Francisco. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Vieillir, est-ce encore une fatalité ? Ré​CIT - La reprogrammation cellulaire, première vraie cure de Jouvence ? Son intérêt pour le vieillissement, en revanche, est venu plus tard. Adolescente, elle se destinait à des études artistiques, lorsqu'un stage dans une clinique d'oncologie neurologique en Allemagne l'a convaincue de changer de voie : « J'ai rencontré plusieurs patients qui avaient été diagnostiqués avec différentes formes de cancer du cerveau, à des stades terminaux. A ce moment-là - j'avais 18 ans - j'avais cette impression que les docteurs ont des pouvoirs magiques, que quoiqu'il vous arrive, cela peut être réparé et vous pouvez être sauvé, et je me suis rendu compte que ce n'était pas le cas. » De retour d'Allemagne, l'étudiante s'inscrit en cours de neurologie à l'université d'Austin. A la fin de sa deuxième année, elle se porte candidate à un stage dans un laboratoire spécialisé dans le vieillissement cellulaire en Californie, à La Jolla. Cette expérience de deux mois devient sa porte d'entrée vers une communauté un peu à part, celle des personnes persuadées qu'on peut repousser la mort. Un ver d'un millimètre  Cette théorie n'est pas dépourvue de fondements scientifiques , même si aucun traitement n'a encore fait ses preuves chez l'humain. D'abord restreinte à une poignée de passionnés, cette communauté a grandi au fil des années. Elle fait de plus en plus parler d'elle, grâce à quelques levées de fonds très médiatisées, dont celle d' Altos Labs , une start-up californienne qui a réuni plus de 3 milliards de dollars l'année dernière pour travailler à inverser le vieillissement cellulaire. LIRE AUSSI : RECIT - Qu'est-ce que vieillir ? Y a-t-il un remède au vieillissement ? Tout a commencé dans les années 1990. « A l'époque, la lutte contre le vieillissement n'était pas le domaine magnifique et étincelant qu'il est maintenant », se souvient avec humour Cynthia Kenyon lors d'une conférence à San Francisco en décembre. « C'était considéré comme un champ de recherches mineur », poursuit la biologiste, dont les recherches ont contribué à changer cet ordre des choses. En 1993, son équipe montre qu'il est possible de doubler la durée de vie d'un ver C. Elegans, en créant une lignée de vers porteurs de mutations dans un seul gène. En régulant la façon dont ces gènes s'expriment, il est possible d'envoyer des signaux aux cellules, ce qui permet, par exemple, de les mettre artificiellement en état de veille. Et donc de prolonger la vie de ces animaux minuscules. Par la suite, des expériences similaires ont montré qu'il était possible de traiter les signes du vieillissement chez des rongeurs, et non pas seulement sur un ver microscopique. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Quand l'espérance de vie dépend de nos amis… Finira-t-on un jour par tous mourir en bonne santé ? Le secteur reste néanmoins un peu marginal, connu seulement d'une partie de la communauté scientifique. C'est là qu'intervient une personnalité flamboyante, qui a contribué à diffuser ces sujets auprès du grand public. « Comme beaucoup d'autres personnes, je définis mon entrée dans la communauté par la date à laquelle j'ai rencontré Aubrey de Grey », affirme Paul Spiegel, un avocat qui a investi dans plusieurs start-up du secteur. Des faux airs de Raspoutine Avec sa longue barbe, ses cheveux noués en catogan et son regard habité, le scientifique britannique a de faux airs de Raspoutine. Ingénieur informatique de formation, il s'éduque tout seul en biologie. Ses efforts sont remarqués par l'université de Cambridge, qui lui accorde un doctorat. Plus il se plonge dans l'étude du vieillissement, plus il lui semble absurde que le sujet soit absent du discours public. En 2003, Aubrey de Grey célèbre la vie d'une souris, nommée GHR-KO 11C, morte à l'université de Southern Illinois une semaine avant d'atteindre l'âge de cinq ans, soit le double de la durée de vie normale de son espèce. Il décerne à l'équipe derrière cette avancée le premier « prix de la souris Mathusalem », créé pour encourager la recherche sur les rongeurs. Dans les locaux de Muttville, une association à San Francisco qui recueille des chiens âgés.Hortense Goulard Malgré l'agacement de certains scientifiques, qui trouvent ses visions exagérées et ses méthodes douteuses, sa personnalité atypique retient l'attention de milliardaires, dont le cofondateur de PayPal et Palantir Peter Thiel. Ce dernier lui donne plusieurs millions de dollars pour mener à bien ses recherches et diffuser ses idées auprès du grand public. Harcèlement Après un premier été à La Jolla, Celine Halioua fait la connaissance du scientifique lors d'une conférence à San Francisco. Un an plus tard, l'étudiante décroche une bourse de la fondation SENS, l'organisme fondé par le scientifique britannique, qui lui permet de continuer ses études au Royaume-Uni. Elle déménage à Oxford, où elle commence à écrire une thèse sur le financement de la lutte contre le vieillissement par les systèmes de santé. LIRE AUSSI : Pilules de longévité : le fantasme de Mathusalem Cellules sénescentes : la chasse aux « zombies » Mais sa relation avec Aubrey de Grey, qu'elle ne nomme pas mais qu'elle désigne comme son superviseur, se dégrade rapidement. « Entrer à Oxford était un rêve qui se réalisait, le couronnement d'années de dur labeur, écrit-elle dans un post de blog intitulé « The Gifts of my Harasser » (les cadeaux de mon harceleur). Malheureusement, au bout de quelques mois seulement j'ai commencé à être harcelée par un homme qui était dans une position de pouvoir, un homme à qui je ne pouvais échapper sans abandonner mon rêve. » Dans ce texte, écrit il y a deux ans, elle ajoute qu'elle « n'est plus brisée, mais qu'elle sent toujours les fissures » causées par cette expérience douloureuse. « Sans mon harceleur, je ne serai jamais arrivée dans la Silicon Valley », ajoute-t-elle. En 2018, pour échapper aux tentatives de contrôle de son supérieur hiérarchique, elle se tourne vers Laura Deming, une capital-risqueuse spécialiste du secteur. Un e-mail et un entretien plus tard, cette dernière lui offre un stage dans son fonds d'investissement. Celine Halioua est parvenue à lever 58 millions de dollars pour prolonger la vie des chiens.Carlos Chavarria/REDUX-REA Celine Halioua saisit cette chance de s'éloigner d'Oxford. Elle sait gagner la confiance de ses nouveaux supérieurs. Après deux semaines de stage, Laura Deming lui offre un travail. Pendant quelques mois, l'étudiante enchaîne les allers-retours entre Oxford et la Californie, avant de jeter l'éponge. Fin 2018, elle porte plainte contre Aubrey de Grey pour harcèlement et intimidation, auprès de l'université d'Oxford. Sexisme subtil En dénonçant publiquement l'un des gourous de la longévité, Celine Halioua savait qu'elle prenait un risque. Elle suscite d'ailleurs le rejet d'une partie de la communauté passionnée par la recherche sur le vieillissement. Lors d'une conférence à UCSF en décembre, un participant nous entend poser des questions sur l'entrepreneuse. Il s'empresse de nous donner son avis : « Elle ne dit pas ce qu'elle fait vraiment, c'est louche, il faudrait enquêter. » LIRE AUSSI : PORTRAIT - Mathilde Collin, la Française qui bouscule la Silicon Valley ENQUETE - Ressusciter le mammouth, le projet fou d'un généticien de Harvard Tout en l'accusant de dissimulation, cet homme, âgé d'une cinquantaine d'années, rabat sa veste sur sa poitrine pour nous empêcher de lire son nom, qui figure sur son badge. Ce reproche est d'autant plus étonnant que Calico et Altos Labs, les deux poids lourds du secteur, donnent eux aussi très peu d'indications sur leurs traitements, de peur de donner des idées à la concurrence. Rien à perdre Pendant notre interview, Celine Halioua dénonce les préjugés qui règnent dans le monde des start-up et du capital-risque. « Le sexisme le plus évident auquel j'ai dû faire face n'était pas dans la Silicon Valley, c'était à Oxford, confie-t-elle. Mais il y a beaucoup de biais implicites ici aussi. Et d'une certaine façon, c'est plus dangereux, parce qu'on ne peut pas le toucher du doigt, on ne peut pas le dénoncer. Cela fait une différence malgré tout. » Sur son blog, l'entrepreneuse s'alarme de la tendance à l'exagération d'une partie du secteur, qui pourrait nuire à la réalisation de ses objectifs. « Une grande partie des récits qui dominent le discours sur le vieillissement aujourd'hui - l'idée de vivre jusqu'à 1.000 ans, l'immortalité, une obsession pour quelques médicaments spécifiques - sont scientifiquement trompeurs et gênent le développement de ce secteur », s'indigne-t-elle. Comparé aux géants que sont Altos Labs et Calico, Loyal peut paraître insignifiante. Mais sa fondatrice ne considère pas sa petite taille comme un obstacle. « Si vous employez des personnes qui ont déjà eu du succès, ils ne sont pas aussi motivés pour prendre des risques, parce qu'ils ont quelque chose à perdre, argumente Celine Halioua. Je n'ai pas grand-chose à perdre. Loyal est déjà l'oeuvre de ma vie. Cela peut échouer, mais je vais me battre jusqu'au bout pour que cela marche. »

By |2023-03-30T09:07:20+00:00March 30th, 2023|Scoop.it|0 Comments

EXCLUSIF – Le plan du gouvernement pour réguler Sorare et les pionniers du Web3

Le flou réglementaire entourant Sorare est en passe de s'estomper. La licorne française, qui échappe actuellement à la contraignante réglementation des jeux d'argent grâce à un accord provisoire trouvé avec le régulateur et qui évolue de facto dans une sorte de « zone grise », pourrait bientôt bénéficier d'un cadre beaucoup plus souple pour exercer ses activités. C'est le sens du projet « Jone » (pour « Jeux à objets numériques échangeables »), que prépare le gouvernement. Missionnée par le ministère de la Transition numérique, l'Inspection générale des finances (IGF) planche sur le sujet depuis plusieurs semaines. Elle a remis son rapport à Bercy, qui doit encore effectuer quelques arbitrages avant de dévoiler un texte rapidement, sans doute sous la forme d'un projet de loi. Malgré tout, ses grandes lignes ont déjà été présentées aux professionnels, notamment les opérateurs de jeux d'argent et de hasard. Pas d'agrément nécessaire Concrètement, le gouvernement va proposer la création d'un nouveau régime, proche de celui des jeux d'argent. A quelques différences près : pour les joueurs, le processus d'identification devrait être allégé, tout comme les contraintes liées à la domiciliation des opérateurs de jeux d'argent. Ces derniers n'ont pas le droit d'avoir leur siège social, une filiale ou un équipement quelconque dans un territoire dit « non coopératif » en matière de transparence fiscale. Leur support matériel d'archivage (SMA), sorte de coffre-fort numérique auquel seule l'Autorité nationale des jeux (ANJ) a accès doit en outre rester sur le territoire français. Pour les éditeurs de « Jone », il ne sera pas nécessaire d'obtenir un agrément auprès de l'ANJ, et une simple déclaration préalable pourrait suffire. LIRE AUSSI : Sorare lance un jeu consacré à la NBA Du côté de la fiscalité, les ventes d'objets numériques devraient bien être soumises à la TVA (20 %) et les éditeurs à l'impôt sur les sociétés. Alors que les opérateurs de jeux d'argent sont soumis à de lourdes taxes sur le produit brut des jeux, cela ne s'appliquerait pas aux éditeurs de « Jone ». Enfin, l'ANJ occupera bien la fonction de régulateur, et devrait disposer de pouvoirs de sanction qui restent à définir. Accueil contrasté La filière des jeux d'argent et de hasard a quant à elle été invitée à formuler des propositions aux autorités. Sans surprise, les positions ne sont pas les mêmes en fonction des intérêts de chacun. La Française des Jeux, qui souhaiterait une réglementation similaire à celle des jeux d'argent, n'y serait pas favorable en l'état. Tout comme les casinotiers, qui réclament de longue date la création d'une offre légale de jeu en ligne, et qui pourraient moyennement goûter l'empressement du gouvernement à résoudre le problème de la licorne française. Le PMU, qui vient de lancer son projet Stables, un jeu virtuel basé sur des NFT à l'effigie de chevaux de course, verrait en revanche l'initiative d'un bon oeil. Quant aux opérateurs de paris sportifs, certains y sont plutôt défavorables, quand d'autres étudient la possibilité de s'engouffrer dans la brèche. LIRE AUSSI : Le PMU se lance dans la course aux NFT Dans l'écosystème du Web3, le projet semble être accueilli favorablement. « Alors que plusieurs pays européens préparent la régulation de nos activités, nous nous réjouissons que la France se saisisse du sujet avec un texte que de nombreux acteurs attendent », indique une entreprise concernée. « Loi Sorare » L'Autorité nationale des jeux, elle, appelle à la vigilance. « Nous ne sommes pas opposés à un projet de texte sur le Web3, mais le cadre juridique actuel ne doit pas être déstabilisé. Le danger, c'est de faire une « loi Sorare », qui répondrait à la problématique d'une seule entreprise alors qu'il existe plus de 2.000 offres », selon sa présidente Isabelle Falque-Pierrotin. « Il faudra être attentif à la définition du périmètre. D'un côté, il ne faudrait pas permettre à des acteurs de proposer des jeux d'argent et de hasard sans être soumis aux règles propres à ce secteur très régulé. De l'autre, il s'agit de ne pas « suradministrer » le Web3, qui est finalement très peu concerné par les jeux de hasard ».

By |2023-03-30T09:02:09+00:00March 30th, 2023|Scoop.it|0 Comments

Rénover 20 % des logements permettrait de réduire les émissions de CO2 de 50 %

Rénover 20 % de logements énergivores ciblés en France permettrait de réaliser 50 % d'économies sur les émissions de carbone dont l'habitat est responsable. C'est à cette conclusion qu'est arrivé le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB). Ceci grâce à l'analyse de sa base de données nationale du bâtiment (BDNB), qui établit une fiche d'identité de chacun des quelque 35,7 millions de logements du territoire. Grâce à cet outil encore tout jeune, « nous sommes capables aujourd'hui de dire : j'ai un peu plus de 7 millions de logements dont voici les adresses qui, s'ils sont rénovés, vont permettre de réduire de moitié les émissions de CO2 », précise Julien Hans, directeur opérationnel énergie-environnement du CSTB.

By |2023-03-30T08:56:28+00:00March 30th, 2023|Scoop.it|0 Comments