Favoriser l’essor de la voiture électrique, de préférence fabriquée en France, sans dérouler le tapis rouge à Tesla ou aux constructeurs chinois qui ambitionnent de conquérir le marché européen. Et sans, non plus, déroger aux règles de l’OMC ou à celles du marché unique européen. Telle est l’équation que cherche à résoudre le gouvernement français depuis quelques mois.

Aujourd’hui, cette prime est accordée à tous les véhicules vendus en dessous de 47.000 euros et pesant moins de 2,4 tonnes. Tesla a abaissé le tarif de sa Model 3, et celle-ci rentre aujourd’hui dans les clous. Les pouvoirs publics devraient annoncer de nouvelles conditions d’octroi du bonus de 5.000 euros à l’achat de voitures électriques, indiquait « Le Figaro » lundi.
Un critère environnemental serait ajouté, conditionnant la subvention à la qualité de l’énergie utilisée lors de l’assemblage de la voiture et de la production de la batterie, confirme aux « Echos » une source proche du dossier. Les usines d’assemblage utilisent principalement de l’électricité, ainsi que du gaz pour le chauffage.

Les batteries pas prises en compte
La question du contenu carbone de la fabrication des batteries reste sensible, car posant problème aux constructeurs tricolores. En effet, les batteries qui équipent les véhicules des marques françaises sont essentiellement produites en Chine. La première gigafactory qui entrera en fonctionnement sera celle d’ACC (consortium entre TotalEnergies, Stellantis et Mercedes), à Douvrin . Elle sera inaugurée à la fin du mois.
Or, le mix électrique français est l’un des plus décarbonés d’Europe. Grâce au nucléaire, à l’hydraulique et aux énergies renouvelables, un kilowattheure produit en France ne dégageait que 56 grammes de CO2 en 2022, selon RTE. C’est sept fois moins qu’en l’Allemagne et 2,5 fois moins qu’en Espagne, autre grand pays automobile.
Emmanuel Macron dévoilera cet aménagement lors de la présentation du projet de loi Industrie verte, prévue pour jeudi. Une autre source gouvernementale indique qu’il « ne s’agit pas d’exclure du bonus les véhicules produits dans tel ou tel pays, mais bien de réserver les aides à l’achat aux véhicules les plus vertueux d’un point de vue écologique », sans préciser par quel mécanisme.

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