Quel sera l’impact de l’intelligence artificielle sur l’économie ? Les chiffres les plus fous et flous circulent, les cours de Bourse s’envolent, la « hype » – ou le battage médiatique en français – étant au plus haut aujourd’hui, rappelant la bulle Internet des années 1999-2000.

Les économistes de Goldman Sachs estiment que le développement de l’intelligence artificielle (IA) générative pourrait faire grimper la productivité du travail de l’ordre de 15 % au cours des dix prochaines années aux Etats-Unis. Les consultants de McKinsey, eux, considèrent que l’IA pourrait faire croître le PIB des pays développés de 1,5 % à 3,4 % par an lors de la décennie qui vient. Cathie Wood, fondatrice de la société d’investissement ARK Invest, s’attend, elle, à une « croissance exponentielle » grâce à l’IA.

Scepticisme
Daron Acemoglu , professeur d’économie au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Boston, ne fait pas partie de ces optimistes. Dans un article présenté la semaine dernière lors d’une conférence à Bruxelles , l’économiste montre que moins de 5 % des tâches des travailleurs américains seront impactées par l’IA. L’économiste turco-américain arrive à la conclusion que la hausse de la productivité induite par l’IA serait de seulement 0,07 % par an sur les dix prochaines années.
L’effet potentiel s’annonce donc « très faible » et « bien plus modeste que celui qu’avancent les économistes jusqu’ici », selon ce spécialiste. D’autant que, prévient-il, « ce chiffre est très probablement surestimé », notamment en raison des effets négatifs, tels que la multiplication des attaques informatiques, des fake news et autres manipulations induites par l’IA, qui va engendrer des coûts pour se défendre sans qu’un profit leur soit lié.

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