Innover, cela revient parfois à s’inspirer du passé. HyLight ne dira pas le contraire. Née en 2022, cette jeune pousse fondée par Martin Bocken, Thomas Laporte et Josef Rokusek met au point un drone dirigeable dédié à l’inspection aérienne. Mais pas question de copier les gigas modèles qui fleurissaient dans l’entre-deux-guerres et dont l’activité s’est stoppée après le crash de l’Hindenburg en 1937 (36 morts) et les progrès concomitants de l’industrie aéronautique. 

L’engin de HyLight mesure 12 mètres de long et 2 mètres de large. Il se déplace grâce à une pile à hydrogène et permet de survoler les lignes électriques, gazoducs, pipelines ou chemins de fer. « L’intérêt, c’est d’aller très lentement pendant les opérations », explique Martin Bocken.

Le dirigeable est capable de voler pendant 10 heures d’affilée et de parcourir 350 kilomètres. Bardé de capteurs et de caméras, il apporte « de la précision au millimètre », vante le dirigeant. De quoi aider les entreprises à détecter des problèmes techniques sur des infrastructures ou des fuites de méthane.
« C’est un produit compliqué à développer. Il y a beaucoup d’étapes à valider et il faut une certification », admet Martin Bocken. Pour accélérer le tempo, HyLight vient de lever 3,7 millions d’euros auprès du Y Combinator, le célèbre incubateur de San Francisco, ainsi que de Ring Capital, Kima Ventures, Collaborative Fund et Marc Tarpenning, l’un des cofondateurs de Tesla.

Transport de pales d’éoliennes
Le secteur du dirigeable connaît une étonnante renaissance en France. La start-up la plus célèbre est Flying Whales, qui a fait son entrée dans le Next40 en 2023 et compte de gros investisseurs à son capital (Air Liquide, Groupe ADP, Société Générale Assurances, Bpifrance via le fonds French Tech Souveraineté, etc).
Flying Whales conçoit une « baleine volante » de 200 mètres de long dotée d’une capacité d’emport… de 60 tonnes ! « Un des secteurs phares avec lequel nous travaillerons, ce sera l’énergie. Nous serons, par exemple, capables de transporter des pales d’éoliennes. L’engin pourra aussi déplacer du matériel spatial, des containers ou du matériel d’urgence humanitaire », énumère Romain Schalck, son responsable de la communication.
En octobre 2023, la société a subi une déconvenue quand l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd) a rendu un avis défavorable concernant la construction de sa première usine à Laruscade (Gironde) sur un site de 70 hectares. Flying Whales est en train de revoir sa copie pour obtenir le feu vert du préfet. « L’objectif, c’est que les travaux débutent avant la fin de l’année », glisse Romain Schalck.

Un autre projet original vient de voir le jour : Aéronde. La start-up, qui a remporté le concours d’innovation i-Lab et est soutenue par le plan France 2030 via l’appel à projets sur les aéronefs bas-carbone, développe un dirigeable en forme de donut avec trois propulseurs, équipé chacun de deux batteries électriques. La jeune pousse a réalisé son premier vol le 15 décembre 2023 à l’aérodrome Grenoble – Le Versoud.

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