Dompter l’incertitude: Google à la conquête de l’informatique quantique
Dans le futur, cette technologie pourrait par exemple servir à optimiser le trafic routier, un domaine diaboliquement compliqué pour les ordinateurs traditionnels au vu le nombre de voitures en jeu -- qui sont autant de variables. Avec un ordinateur quantique opérationnel, "on pourrait résoudre ce problème", explique M. Lidar. Pour M. Lucero et ses collègues de Google, les possibilités futures valent bien une bonne prise de tête. "La mécanique quantique est l'une des meilleures théories dont nous disposons aujourd'hui pour comprendre la nature. Cet ordinateur parle le langage de la nature", confie l'ingénieur. "Si nous voulons résoudre ces problèmes si complexes, aider à sauver notre planète et notamment le changement climatique, alors il nous faut un ordinateur capable de faire exactement cela."
La croissance démographique mondiale continue de décélérer
La planète comptera plus de 8 milliards d'habitants avant la fin de l'année 2022. Soit huit fois plus qu'au XIXe siècle. La population mondiale continue d'augmenter, et pourrait atteindre 10 milliards d'ici la fin du siècle. Son rythme de croissance continue néanmoins de ralentir nettement, pointe l'Institut national d'études démographiques dans son dernier tableau de la population mondiale. En 2022, le nombre d'habitants sur la planète n'a augmenté que de 1 %, alors qu'il grimpait encore de 2 % chaque année il y a soixante ans. En cause, la diminution de la fécondité. On compte aujourd'hui 2,3 enfants en moyenne par femme dans le monde, contre 5 en 1950. La population de l'Afrique multipliée par trois A tel point que certaines prévisions s'affranchissent des projections de l'ONU et estiment que la population mondiale risque de diminuer de moitié d'ici à 2100 , après avoir atteint un pic à un peu moins de 9 milliards d'humains vers le milieu du siècle. De son côté, l'Ined, qui s'aligne sur les projections de l'ONU, estime probable que la croissance démographique continue « de baisser jusqu'à la quasi-stabilisation de la population mondiale d'ici la fin du siècle autour de 10 milliards d'habitants ». A l'échelle des régions et pays, les tendances démographiques diffèrent. La croissance démographique est par exemple beaucoup plus soutenue dans la majorité des pays d'Afrique et du Moyen-Orient, et dans le nord de l'Inde. « C'est là que l'essentiel de la croissance démographique mondiale aura lieu dans les prochaines décennies », souligne l'Ined. L'institut anticipe que la population de l'Afrique « pourrait presque tripler » d'ici 2100, passant de 1,4 milliard à 3,9 milliards. LIRE AUSSI : EN CHIFFRES - Démographie : ce que sera la France en 2070 En 2023, l'Inde devrait par ailleurs ravir à la Chine le titre de pays le plus peuplé du monde : elle affiche actuellement une fécondité de 2 enfants par femmes, contre 1,2 en Chine, alors que les deux pays comptaient chacun, mi-2022, un peu plus de 1,4 milliard d'habitants. D'ici 2050, les Etats-Unis risquent par ailleurs de perdre leur position de troisième pays le plus peuplé du monde, au profit du Nigeria. A l'inverse, l'Europe est marquée par le vieillissement de sa population. 21 % de sa population est actuellement âgée de 65 ans ou plus, alors que la moyenne mondiale de cet indicateur est de 10 %. Son indice de fécondité est également inférieur de 0,8 point à la moyenne mondiale. Conséquence : le taux d'accroissement naturel annuel de l'Union européenne est négatif, à -0,2 %. Avec un indice de vieillissement de 22 % et 1,8 enfant par femme en moyenne, la France affiche quant à elle un taux d'accroissement naturel annuel de 0,1 % (contre plus de 3 % au Niger, au Congo, en Ouganda ou en Angola). Cet indicateur est négatif en Allemagne, en Italie, ou encore au Japon.
La voiture électrique à 100 euros, une promesse présidentielle qui bat de l’aile
Permettre aux foyers modestes d'accéder à une voiture électrique pour 100 euros par mois : avec cette promesse formulée pendant la campagne électorale , Emmanuel Macron avait réconcilié urgence écologique et souci du pouvoir d'achat. Mais le passage à l'acte s'avère extrêmement compliqué, ce que reflète le flou avec lequel est mentionnée la mesure dans le projet de budget 2023 présenté lundi. « Un nouveau dispositif de leasing sera lancé pour permettre aux ménages aux revenus modestes d'acquérir et louer un véhicule électrique dans des conditions abordables », se contente d'indiquer le dossier de presse. Le chiffre de 100 euros n'est plus mis en avant. Un décret à la fin de l'année Auditionné mardi par la commission Développement durable de l'Assemblée nationale, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a admis que « le dispositif n'est pas écrit ». Les modalités pourraient être précisées par décret à la fin de l'année, croit savoir une source ministérielle. Une chose est sûre, il ne s'agira pas d'une mesure d'ampleur, en tout cas dans un premier temps. Le ciblage sur les plus bas revenus était acquis depuis plusieurs mois. La semaine dernière, le ministre des Transports, Clément Beaune, avait évoqué sur France Info un déploiement « sans doute par expérimentation, dans certains territoires », en guise de « première étape ».
Avion électrique : ambitieux, Safran veut certifier un moteur dès 2023
Les futurs avions électriques ont un nouveau nid. Alors que les projets d'aéronefs à propulsion électrique ou hybride se multiplient, le groupe Safran a inauguré vendredi, à Créteil, un centre de recherche dédié aux technologies électriques de pointe appliquées à l'aéronautique. Des technologies déjà très présentes dans les avions de dernière génération, et qui devraient déboucher, dans les années à venir, sur les premiers appareils propulsés par des moteurs électriques Safran. Il faudra toutefois patienter avant de monter dans un avion électrique. Si quelques exemplaires d'avions biplaces à propulsion électrique ont fait leur apparition dans les écoles de pilotage , les premiers avions de transport de passagers ne devraient pas arriver « avant 2027-2028 », estime Stéphane Cueille, le président de Safran Electrical & Power. Et ils seront encore limités à une dizaine de sièges. Une famille de trois moteurs d'avions électriques Néanmoins, les premiers à entrer en service auront de bonnes chances d'être dotés de moteurs Safran, qui ambitionne de devenir le leader mondial du créneau. Le groupe, connu pour ses moteurs à combustion, commercialise déjà une famille de moteurs électriques baptisée « ENGINeUS », allant d'une puissance de 45 kW pour des appareils multimoteurs comme les futurs taxis volants, à 500 kW pour les avions monomoteurs ou bimoteurs de 9 à 19 places, en passant par 160 kW pour l'Engineus 100 kW, destiné aux avions de loisir et d'écoles de pilotage. Et l'année 2023 de
« La consommation énergétique annuelle du Bitcoin, équivalente à celle de la Suisse, pourrait être divisée par mille »
En 2008, Satoshi Nakamoto, dont on ignore toujours qui se cache derrière ce nom, a proposé un protocole, le Bitcoin, qui crée une monnaie indépendante de toute autorité centrale, dont le fonctionnement repose sur un contrôle collectif, le tout étant robuste et sûr. L’idée-clé est celle de la blockchain, une sorte de livre de comptes enregistrant les transactions sans possibilité d’effacer des pages, qui est partagé dans tout le réseau. C’est une invention géniale. Avant lui, d’autres avaient essayé de développer des monnaies électroniques, mais sans succès. Ce qui est neuf et révolutionnaire est la mise au point d’un protocole qui assemble des fonctions déjà connues, mais d’une façon inattendue, et que personne n’avait imaginée. Ce protocole a, de plus, bénéficié de plusieurs avancées pour se lancer en 2009. Le chiffrement, essentiel au fonctionnement, était assez mûr, comme le montre le succès des transactions bancaires sur Internet. De même, les réseaux pair à pair ou distribués fonctionnaient depuis plusieurs années sans problème. Enfin, comme le système repose sur le partage d’un gros fichier d’environ 500 Go, il fallait que les ordinateurs aient assez de mémoire et de capacité de calcul.
Free prêt à se lancer dans le paiement
« The rocket is on the launchpad » (la fusée est sur la rampe de lancement). L'opérateur télécoms Free se prépare à lancer un nouveau service de paiement, baptisé Stancer. Difficile à ce stade de savoir exactement de quoi il s'agira. Le groupe reste très discret sur le sujet, et n'a pas encore fait de communication officielle. Interrogé par « Les Echos », il n'a pas souhaité réagir. Un site Web a néanmoins été créé pour l'occasion, comme l'a repéré le site d'information spécialisé UniversFreebox, avec en guise d'illustration une fusée prête à décoller - le symbole utilisé par Free pour chaque nouveau lancement de produit phare. Sur la fusée figure un message codé informatique, qui renvoie, selon UniversFreebox, vers le site d'offres d'emplois d'Iliad. « Launching soon » Le compte twitter de Stancer , créé il y a deux ans mais très peu actif depuis, donne un peu plus d'indications. « Stancer aide les entreprises à grandir grâce à des solutions de paiement simples, accessibles et transparentes », peut-on lire en guise de description de profil. Même chose sur le compte LinkedIn de la marque. Depuis le mois de janvier, Stancer distille sur les réseaux sociaux quelques messages, essentiellement liés à des offres d'embauche (développeur, gestionnaire financier, chargé d'exploitation informatique, etc.). LIRE AUSSI : « Free, c'est l'arme anti inflation » affirme Thomas Reynaud, son directeur général Mercredi, un nouveau message plus équivoque a néanmoins été publié : « La révolution du paiement arrive… », accompagné d'une animation Gif avec l'inscription « Launching soon » (le lancement approche). Ce teasing, typique de la stratégie de communication énigmatique de Free, laisse penser qu'une annonce pourrait être faite dans les tout prochains jours. Pas de néobanque L'intérêt de Xavier Niel et de son groupe pour les services financiers n'est pas nouveau. La rumeur court depuis quelques années déjà d'une possible diversification dans les métiers proches de la banque. Notamment depuis le lancement d'Orange Bank en 2017. LIRE AUSSI : Iliad, la maison mère de Free, confirme sa bonne dynamique En 2019, Iliad avait créé un certain émoi en obtenant un code Swift, soit le numéro d'identification internationale d'une banque, et l'autorisation auprès de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) de déployer des services d'agrégation de comptes et d'initiation de paiement. Certains observateurs pariaient alors sur le lancement imminent d'une Free Bank pour concurrencer son rival des télécoms. Depuis, les difficultés d'Orange dans le métier - le directeur général d'Orange Bank vient d'annoncer son départ après plusieurs années de pertes - ont montré les limites d'une telle stratégie pour un groupe de télécoms. Diversification Mais Free espère bien prouver le contraire. Après un trou d'air en 2018, l'opérateur a remonté la pente et s'est montré très offensif à l'étranger, en se lançant en Italie puis en Pologne. En France, l'opérateur compte près de 14 millions d'abonnés mobiles, une bonne base pour lancer de nouveaux services. Par ailleurs, Free a intérêt à se diversifier : le chantier de la fibre est quasiment terminé, la 5G n'a pas encore fait naître de nouveaux usages et le groupe n'a pas investi dans les médias, contrairement à Orange ou SFR. A en croire les descriptifs disponibles pour l'instant, il ne serait cependant pas question pour Iliad de lancer une néobanque. Mais plutôt d'offrir des solutions de paiement en ligne et physique, à destination des entreprises, à l'instar de ce que propose Square par exemple. Le suspense ne devrait plus durer très longtemps.
États-Unis : en Californie, les batteries deviennent incontournables face aux vagues de chaleur
Le mercure a frisé les 45 °C début septembre en Californie, mais le réseau électrique a résisté, sans vastes coupures de courant contrairement à 2020. Une performance due en partie à l’installation exponentielle de batteries géantes, capables de stocker l’énergie solaire. Dans son centre de Long Beach, occupé par des rangées de milliers de batteries ressemblant à une ferme de serveurs informatiques, Weikko Wirta a vu son installation de 400 mégawatts, l’une des plus importantes de l’État, tourner à plein régime pendant la canicule. Grâce à elles, l’entreprise a pu stocker l’énergie solaire produite en journée et la redistribuer en soirée pour « combler le trou entre 16-17 heures et 22 heures », lorsque la chute de l’offre photovoltaïque au coucher du soleil et la demande record de climatisation risquaient de provoquer un effondrement du réseau électrique. En août 2020, une vague de chaleur brutale touchant l’ensemble de l’Ouest américain avait forcé la Californie, pionnière des énergies renouvelables, à couper le courant à 800 000 foyers et entreprises sur certaines plages horaires pendant deux jours. Du jamais-vu depuis quasiment 20 ans. SUR LE MÊME SUJET Environnement : les Californiens sommés de ne pas recharger leurs voitures électriques à cause de la chaleur L’appel à ne pas charger les voitures électriques en raison de la chaleur, a été moqué sur les réseaux sociaux, à un moment où l’État de Californie a annoncé bannir la vente de voitures neuves à essence à partir de 2035 Technologie du « futur » Face au retour des températures extrêmes cette année, de telles coupures volontaires ont été évitées de justesse début septembre, notamment grâce à la course lancée pour remplir les objectifs climatiques de la Californie. Le 5 septembre, au pic de la vague de chaleur, les batteries ont ainsi pu produire 3 300 mégawatts en soirée, selon le régulateur du réseau électrique California ISO. « C’est plus que la centrale nucléaire de Diablo Canyon, qui est la plus grosse centrale électrique de l’État et produit environ 2 200 mégawatts », analyse Mike Ferry, chercheur à l’université de San Diego. « À peine perceptible » lors de la précédente canicule en 2020, cette technologie s’est imposée comme « une clé pour permettre à l’État d’éviter les coupures de courant », en fournissant la marge d’énergie manquante au réseau. Elle représente « le futur de ce à quoi va ressembler notre réseau électrique », insiste Mike Ferry. SUR LE MÊME SUJET António Guterres appelle à taxer les profits des énergies fossiles afin de financer les impacts du réchauffement António Guterres, secrétaire général de l’ONU, souhaite que les pays développés aident les pays frappés durement par le réchauffement climatique en taxant les profits des énergies fossiles SUR LE MÊME SUJET Réchauffement climatique : verdir les villes, une équation simple sur le papier mais complexe sur le terrain Usage ancré de la voiture, sols inexploitables, coûts élevés… Bien qu’essentielle face au changement climatique, la végétalisation des milieux urbains n’est pas sans obstacles. La Californie reste encore très dépendante du gaz naturel, et a dû importer de l’électricité d’autres États américains pour supporter la dernière vague de chaleur. Les autorités ont aussi multiplié les alertes pour réduire la demande. Pour, le chercheur, l’autre enseignement de cette vague de chaleur reste la facilité avec laquelle les Californiens ont volontairement réduit leur usage d’électricité en soirée. Un constat d’autant plus intéressant que l’État développe actuellement des programmes pour rétribuer les consommateurs qui limitent leur consommation. A LIRE AUSSI Île de Ré : un navire de plaisance fait naufrage dans le Pertuis breton Biarritz : un opposant russe explique avoir été victime d’une tentative d’assassinat, l’enquête ne permet pas de l’affirmer LES SUJETS ASSOCIÉS Etats-Unis Environnement Chaleur Economie Énergie Home International Climat Plutôt que de chercher à équiper le réseau avec suffisamment de batteries pour gérer des pics de demande passagers, « payer les gens pour ne pas demander d’électricité pendant un petit nombre d’heures pourrait être une meilleure option dans de nombreux cas ».
Amazon et Worldline testeront l’euro numérique avec la Banque Centrale Européenne
La Banque centrale européenne (BCE) va collaborer avec cinq entreprises pour développer des interfaces utilisateur pour l’euro numérique. Il s’agit de CaixaBank, Worldline, EPI, Nexi et Amazon. Une étape de prototypage dans l’euro numérique Il s’agit d’une étape de prototypage. L’objectif de cet exercice est de tester dans quelle mesure la technologie derrière un euro numérique s’intègre aux prototypes qui vont être développés par ces 5 entreprises. Les transactions simulées seront lancées à l’aide des prototypes de front-end – des interfaces avec les utilisateurs – développés par les cinq sociétés et traitées via l’interface et l’infrastructure dorsale de l’Eurosystème. Il n’est pas prévu de réutiliser les prototypes dans les phases ultérieures du projet d’euro numérique. Un cas d’usage de l’euro numérique par prestataire retenu Les 5 entreprises sélectionnées se concentreront chacune sur un cas d’utilisation spécifique d’un euro numérique en collaboration avec l’équipe de la BCE : les paiements en ligne en peer-to-peer – d’égal à égal – en travaillant avec la puissante banque espagnole CaixaBank ; les paiements hors ligne en peer-to-peer avec le spécialiste français des paiements Worldline ; les paiements en point de vente initiés par le payeur avec EPI (European Payments Initiative ou « initiative européenne pour les paiements »). EPI est une initiative visant à créer un système de paiement et un réseau interbancaire paneuropéen censé concurrencer Mastercard et Visa. les paiements au point de vente initiés par le bénéficiaire avec l’italien Nexi ; les paiements en commerce électronique avec le géant américain Amazon. Il y a eu 54 entreprises candidates à ce prototypage Les 5 entreprises sélectionnées pour ces prototypes ont été choisies parmi un groupe de 54 fournisseurs « front-end ». Leur sélection fait suite à l’ appel à manifestation d’intérêt d’ avril 2022 pour participer à l’exercice de prototypage. Les 54 entreprises remplissent un certain nombre de «capacités essentielles» décrites dans l’appel de la BCE, tandis que les cinq fournisseurs choisis correspondaient le mieux aux «capacités spécifiques» requises pour le cas d’utilisation attribué. Il y a eu un large intérêt manifesté pour l’exercice de prototypage. L’exercice de prototypage est un élément important de la phase d’investigation en cours sur deux ans du projet d’euro numérique. Il devrait être achevé au premier trimestre 2023, lorsque la BCE publiera ses conclusions.
Crédit Agricole veut devenir une banque où le digital est augmenté par l’humain
Va-t-on vers la fin du mantra où l’intelligence artificielle et le digital servent à transformer l’employé en employé augmenté ? Le Crédit Agricole annonce un futur où c’est le digital qui est augmenté par l’humain. Les conseillers doivent être sur la compréhension des clients C’est ce que décrit Jean-Paul Mazoyer, directeur général délégué du Crédit Agricole, en charge de la technologie et du digital. Il a pris la parole le 20 septembre 2022, à l’occasion de l’événement AI For Finance organisé à Paris, au Palais Brongniart. « Nous devons faire en sorte que nos conseillers soient sur l’empathie, sur la compréhension de nos clients. Il faut investir énormément en formation, en accompagnement, en management. C’est là où il y a une véritable rupture. On n’est pas encore dans ces ruptures car c’est ces modèles là qui petit à petit vont s’imposer » pense-t-il. Le client doit pouvoir tout faire sur le digital, et quand il en a besoin, parler à une personne, en responsabilité Le dirigeant souhaite montrer que la force de la banque vient de l’empathie, de la proximité humaine avec ses clients. « Et donc ce qu’il faut que l’on fasse, ce n’est pas de l’humain augmenté par le digital c’est du digital augmenté par l’humain » tranche-t-il. Il précise sa pensée. « C’est-à-dire de faire en sorte que le client puisse tout faire sur le digital, et quand il en a besoin, il parle à une personne, en responsabilité, capable de débrayer [NDLR : sortir du carcan du processus digital] et d’apporter de la valeur ajoutée » précise-t-il. Il pointe les lacunes du modèle actuel. « Aujourd’hui, on a fait de l’humain augmenté par du digital. Cela ne change pas les organisations. Le conseiller en agence va être augmenté par l’intelligence artificielle mais jusqu’à 17 heures et pas le lundi. Il va être augmenté pendant ses périodes de travail traditionnelles » décrit-il. Or ce n’est pas la demande du client, dit-il. « Ce n’est pas ce que veulent les clients. De plus en plus, les clients veulent du digital complet, expert, avec la possibilité de faire plein de simulations, de faire tout ce qu’ils veulent en digital, depuis où ils veulent et quand ils veulent » présente-t-il.
GDPR : L’hospitalité des marques fait loi en Europe.
Selon une étude récente de la Commission Européenne(3), 72% des Européens s’inquiètent en effet de laisser trop de données personnelles aux entreprises, souvent à leur insu, et surtout de ne pas en recevoir de réelle contrepartie. D’ailleurs, la connaissance plus précise du client semble ne faciliter en rien la capacité de l’entreprise à mieux cibler ses offres : selon tous les indicateurs(4), le taux d’ouverture des mails diminue alors que les désabonnements (opt-out) augmentent, ce qui fragilise largement la rentabilité des investissements lourds consentis dans le CRM.
Accueillir un consommateur “libre” est sans doute une perspective qui effraie bon nombre de marques, tant elle ont été construites sur la notion d’un marketing manipulateur et insidieux, capable d’influencer jusqu’aux émotions pour enfermer les clients dans un tunnel de vente dont la seule issue est l’achat du produit. Avec la GDPR, ce n’est plus le produit qu’il va falloir vendre, c’est la marque qui doit apprendre à se faire acheter. Et pour cela, il va falloir qu’elle se montre hospitalière vis à vis de ses clients : bienveillante, humaine et proche.
Ce serait peine perdue pour les marques que de se contenter de « mettre en conformité » leur bases de données tout en espérant garder les mêmes pratiques relationnelles. Car la GDPR est d’abord une invitation à renverser ses pratiques relationnelles pour faire montre d’hospitalité vis à vis de ses clients ; et c’est ce renversement d’attitude qui est lui même porteur de croissance pour les marques. Avec la GDPR, l’hospitalité ouvre pour les marques de nouvelles perspectives de croissance.