Publié le 11 mai 2022 à 7:25Mis à jour le 11 mai 2022 à 7:35

Racketter un téléphone portable ? Pas assez rentable. Désormais, dans les rues de la City de Londres, on ne se fait plus racketter son iPhone, mais ses cryptos. C’est ce que raconte le quotidien britannique « The Guardian » , citant un rapport de la police du célèbre quartier d’affaires. Celle-ci parle d’une vague de « crypto-agressions ».

Le modus operandi est simple : les voleurs s’en prennent physiquement à des passants dans le centre financier de la capitale britannique où les salaires à six chiffres sont la norme. Les agresseurs prennent leur téléphone, accèdent au portefeuille numérique de la victime puis transfèrent ses cryptomonnaies vers leurs propres « wallets ». En tout, plusieurs milliers d’euros de crypto-actifs auraient été dérobés de cette manière, rapporte le « Guardian ».

Des racketteurs crypto-avertis
Ainsi, une victime raconte qu’elle essayait de commander un Uber lorsque les agresseurs l’ont forcée à donner son téléphone. Lorsque les malfrats lui rendent, la victime constate que 5.000 livres d’ethereum stockés sur son compte Coinbase s’étaient évanouis dans la nature. Une autre victime a expliqué à la police qu’il vomissait sous un pont lorsque quelqu’un l’a forcé à déverrouiller son téléphone avec son empreinte digitale, a changé ses paramètres de sécurité, puis a dérobé pour 28.700 livres de cryptomonnaies.

Un troisième larron raconte qu’il a naïvement suivi dans une allée plusieurs individus qui lui avaient proposé de la cocaïne. L’un des agresseurs lui a proposé de taper un numéro – sûrement celui du dealer – sur son téléphone. Mais le filou a en réalité accédé au compte de cryptomonnaies, qu’il a déverrouillé en utilisant le logiciel de reconnaissance faciale sur la victime. Cette fois-ci, ce sont 6.000 livres de ripple, une autre cryptomonnaie, qui ont été dérobés.

Des transferts irréversibles
Contrairement aux transferts bancaires, les transferts de cryptomonnaies sont irréversibles. Cela rend le larcin particulièrement attirant pour les voleurs. « Si on me force à faire un transfert d’argent, la banque peut tracer les fonds et il est possible d’annuler la transaction », explique au journal David Gerard, un spécialiste de la blockchain. « Avec les cryptos, si je transfère vos cryptos sur mon portefeuille, je possède vos tokens et vous ne pouvez pas les récupérer », ajoute-t-il.

Selon David Gerard, les amateurs de cryptos commettent une erreur en gérant leurs cryptomonnaies directement depuis leur smartphone. Car ils ne prennent pas les mêmes précautions que lorsqu’ils manipulent du cash. « Les gens stockent d’énormes montants sur leurs comptes de cryptos. En un sens, pour eux, il ne s’agit pas de vrai argent. »

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