Persuadée que tous les foyers américains auront leur robot personnel dans dix ans, la création de Jeff Bezos déploie sa toile depuis quelques années dans les objets connectés pour la maison et l’intelligence artificielle – comme avec l’assistant vocal Alexa ou la sonnette vidéo Ring.
« Nous voulons inventer des moyens de rendre la vie de nos clients plus simple et amusante », explique Dave Limp, l’un des responsables d’Amazon Devices, qui a par exemple mis l’an dernier sur le marché Astro, une sorte de chien robot .
Si par essence un aspirateur qui fonctionne tout seul n’est pas hilarant, iRobot n’est pas n’importe qui au pays des robots. La société, lancée en 1990 par une bande d’ingénieurs du MIT, a fait ses premières armes en créant et fabriquant des engins d’exploration pour la Nasa (dont Sojourner, qui visita Mars en 1997) et de déminage pour les GI.
Mais elle a rapidement souhaité se développer dans le civil, une rengaine de Colin Angle, un fan de « Star Wars » fasciné par MSE-6, le robot quelconque ressemblant vaguement à une grosse souris qui guide les soldats dans les couloirs de l’Etoile noire.

Robots commerciaux
Signe distinctif chez les roboticiens, Colin Angle souhaite vendre des robots, pas les concevoir. Il voulait d’ailleurs envoyer Genghis, son robot projet étudiant, prendre des photos sur la Lune pour les vendre au grand public. L’homme restera à la tête de l’entité après la reprise par Amazon.
Le premier Roomba sort en 2002. Ses premiers pas sont difficiles, et les ventes de robots militaires pour les conflits en Irak puis en Afghanistan maintiennent l’entreprise à flot. Et quand l’armée américaine se replie de ces zones de guerre, Roomba a enfin trouvé ses marques sur le marché. Et iRobot compte aujourd’hui 1.300 salariés et a vendu 40 millions de robots en vingt ans.
Propulsée par les confinements qui ont recentré un moment les consommateurs sur leur domicile, l’entreprise affichait 1,5 milliard de chiffre d’affaires l’an dernier mais était toujours en légère perte. Depuis son sommet boursier de février 2021 (iRobot pesait alors près de 3 milliards sur le Nasdaq), l’action chute et les comptes sont mis sous forte pression par la baisse des ventes et les difficultés de production. La direction a même été contrainte de lancer une restructuration. Le passage sous pavillon Amazon devrait résoudre les problèmes de trésorerie et d’approvisionnements en composants électroniques.

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