Monthly Archives: April 2024

Conseil : l’IA génère déjà le quart des revenus du BCG en France

es nouveaux moteurs de croissance du conseil stratégique s'allument pour de bon. L'an dernier, le Boston Consulting Group (BCG) a passé en France le cap des 25 % de son chiffre d'affaires réalisés dans l'accompagnement des entreprises à l'intelligence artificielle. Et plus du tiers de l'activité concerne le conseil en développement durable, avance Olivier Scalabre, le directeur général du cabinet français. Le dirigeant ne dément pas la conjoncture incertaine de son secteur, qui rend les entreprises prudentes depuis l'an dernier, mais celles-ci n'ont pas coupé pour autant leurs efforts d'innovation ou de transformation. Il constate que les dirigeants ont surtout procédé à des arbitrages qui préservent l'IA et les questions environnementales. Interrogés, les concurrents du BCG doutent de la crédibilité de 35 % réalisés dans le développement durable, ces missions étant peu nombreuses et facturées à un faible taux journalier, selon un cabinet européen. En revanche, McKinsey confirme que l'IA peut générer jusqu'à 30 % de l'activité. Force de vente La percée des algorithmes génératifs en 2023 a fait flamber la notoriété de l'IA, propulsant le sujet en haut des agendas des grands patrons. Mais les deux tiers des clients du BCG sont déçus par les retours sur investissements de ces technologies, et seuls 10 % les déploient dans les grandes largeurs. LIRE AUSSI : Ces pays qui devraient le plus profiter du développement de l'IA IA : Les entreprises doivent changer le fusil d'épaule prévient McKinsey « L'intégration d'IA dans les outils des différents métiers est intéressante, mais pour tirer vraiment de la valeur, il faut accompagner ces technologies d'un plan de transformation de chaque chaîne de valeur », avance le directeur général. Il cite l'exemple d'une force de vente dont on peut augmenter de 40 % la productivité en adaptant la nature des postes. Dans l'IA, le bureau de Paris récolte les fruits d'un engagement précoce dans la science des données. L'associé Sylvain Duranton avait créé en 2016 le cobaye de ce qui est devenu l'entité BCG X, mondiale mais dirigée depuis Paris. C'est ce qui explique que l'IA ne pèse que 20 % de l'activité de BCG au niveau mondial, 5 points de moins qu'au niveau français. Rentabilité en retrait Quant aux missions liées au développement durable, Olivier Scalabre promet qu'en Europe et en France, les groupes n'ont pas relâché leurs efforts de transformation. Grâce aux deux nouveaux moteurs, l'année 2023 s'est avérée une meilleure affaire que prévu pour le BCG en France. Elle se clôture sur 8 % de croissance et un peu moins de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, quand au niveau mondial, le réseau de consultants a vu sa progression plafonner à 5 %, à 12,5 milliards, freiné notamment par les Etats-Unis.

By |2024-04-29T17:16:18+00:00April 29th, 2024|Scoop.it|0 Comments

IA : les Français sont les plus inquiets du monde

un Français sur deux se dit inquiet quant à la montée en puissance de l'IA générative dans sa vie personnelle, contre une moyenne de 29 % dans le monde. De fait, l'Hexagone affiche le plus grand pessimisme de cette étude. « Il y a une vraie inquiétude sur la protection et la confidentialité des données », explique Aparna Bharadwaj, directrice associée chez BCG. Peu évoquent l'impact environnemental. LIRE AUSSI : « Dans l'intelligence artificielle, il n'y aura pas la victoire d'une entreprise sur une autre », dit Yann LeCun ENQUÊTE - IA : en immersion avec les robots-journalistes Les irréductibles Gaulois ne sont pas les seuls à partager cette inquiétude. Alors qu'on les imaginerait volontiers plus pro-tech, ayant l'essentiel des entreprises du secteur sur leur sol, les Américains (40 %) sont également globalement inquiets. Tout comme les Britanniques, les Australiens, les Allemands, entre autres. Les Chinois, Indonésiens et Saoudiens plus optimistes A l'inverse, les Chinois, Indonésiens, Thaïlandais, Saoudiens ou encore Mexicains et Indiens se disent très optimistes concernant l'IA générative - et inversement peu inquiets. « Il y a une vraie dichotomie entre les pays émergents et les pays occidentaux, reprend la spécialiste. Ces différences sont à lier avec la structure démographique des pays - les jeunes sont plus enclins à utiliser l'IA - mais aussi l'accès aux infrastructures : ceux qui ont moins accès à des centres de santé ou des écoles, etc. voient l'IA comme une chance d'accélérer la résolution de certains problèmes. » LIRE AUSSI : RECIT - La vie quotidienne avec ChatGPT, ça donne quoi ? IA : Elon Musk et des experts appellent à une pause, évoquant des risques majeurs pour l'humanité Et le pessimisme des Français se retrouve aussi dans la sphère professionnelle : 31 % des travailleurs (employés, cadres…) se disent préoccupés par l'usage de l'IA générative au travail, soit deux fois plus que la moyenne internationale (15 %). Même si la majorité des Français reste quand même enthousiaste (58 %). LIRE AUSSI : ZOOM - IA : les prédictions optimistes de quatre grands patrons américains Plus précisément, il existe une segmentation importante selon les professions. Dans le monde, 19 % des sondés en moyenne se déclarent inquiets pour leur métier, avec l'essor de l'IA. Mais cette perception varie fortement : les médecins, enseignants, employés des services à la personne (baby-sitter…) et même les managers sont relativement confiants alors qu'à l'inverse, les professionnels du marketing et de la finance, notamment, craignent plus d'être remplacés par des robots. « Ceux qui ont le plus de contacts humains sont globalement moins inquiets », résume Jessica Apotheker, responsable marketing au BCG.

By |2024-04-29T17:15:35+00:00April 29th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Opinion | IA : et si l’Europe se trompait de régulation ?

L'encre du règlement européen sur l'intelligence artificielle (IA) n'est pas encore sèche que nombre de responsables politiques, à Bruxelles comme à Paris, se félicitent bruyamment de cette « première réglementation » au monde qui, selon eux, sera imitée par-delà nos frontières. Il est vrai que certaines normes européennes ont exercé une profonde influence en dehors de l'Union, à l'instar du fameux RGPD sur les données personnelles. Mais cet effet est-il assuré pour l'IA Act ? Rien n'est moins sûr. D'abord, parce que cet ensemble de textes privilégie une approche « par les risques » identifiant, à juste titre, des utilisations de l'IA interdites car inacceptables en Europe, comme le « scoring social » à la chinoise. Pour les autres usages acceptés mais à « hauts risques », l'IA Act déploie de nombreuses obligations, notamment documentaires et de conformité. Précaution et déclinaison Mais cette mise en exergue des dangers sous-estime structurellement les opportunités de l'IA. En d'autres termes, l'approche par les risques est une déclinaison du principe de précaution. Or, tous les pays impliqués dans la course de l'IA ne partagent pas cette prudence. Au contraire, certains misent davantage sur les gains et les bienfaits de l'IA ou mobilisent d'autres critères d'analyse. LIRE AUSSI : CHRONIQUE - Financer l'IA : la véritable souveraineté ANALYSE - IA : pourquoi les entreprises ne peuvent pas se permettre d'attendre Il en est ainsi aux Etats-Unis où l'Executive Order d'octobre 2023 du président Biden procède d'une double logique géopolitique et économique. Il s'agit d'abord de protéger la sécurité nationale, par exemple en obligeant les entreprises américaines de cloud à notifier aux autorités toute utilisation de leurs capacités informatiques par un client étranger susceptible d'être menée à des fins hostiles de cybercriminalité. A cela s'ajoutent des objectifs de croissance et de soutien à l'innovation au travers de mesures destinées à développer des partenariats public-privé et le financement fédéral des projets, notamment dans les biotechs et la cybersécurité. On le voit, cette approche est moins « systémique » que celle de l'UE. Elle est aussi plus ciblée et flexible alors qu'écueil nous guette de ce côté-ci de l'Atlantique : l'IA Act déploie une architecture de gouvernance à la complexité byzantine. Déjà focalisé sur les risques, le législateur européen a souhaité, en plus, prendre en considération des réglementations sectorielles applicables en cas de recours à l'IA (par exemple en matière de dispositifs médicaux ou d'aviation civile). Cela aboutit à la multiplication et à l'enchevêtrement des régulateurs concernés. Dans un Etat fédéral comme l'Allemagne, plus d'une trentaine de régulateurs seraient potentiellement concernés… A cela s'ajoute une conséquence prévisible de cette complexité : la mauvaise qualité rédactionnelle de ce règlement. Imprévisible Plus ou moins ouvertement, des responsables européens font désormais le même constat. Certains font même de l'IA Act l'exemple typique de ce que ne devrait pas être une réglementation en termes de clarté, d'intelligibilité et donc de prévisibilité. Mais ce seront nos entreprises qui en paieront le prix, en particulier les PME innovantes. Et ce prix s'ajoutera au coût de la mise en conformité à l'IA Act, ainsi qu'à ses nombreuses obligations documentaires. Etait-ce vraiment le résultat souhaité ? LIRE AUSSI : INTERVIEW - Yann LeCun : « Dans l'IA, il n'y aura pas la victoire d'une entreprise sur une autre » Pour réaliser la singularité et la fragilité du choix européen, il suffisait pourtant d'écouter les dirigeants et certains fondateurs des quatre entreprises les plus importantes dans les modèles d'IA générative (dont une française, Mistral), à la conférence récemment organisée à Rome par la présidence italienne du G7. Le caractère globalisé du phénomène de l'IA, associé à sa vitesse de déploiement, fait que tout choix régulateur figé et prescriptif prend le risque de l'obsolescence programmée à très court terme. Dans cette compétition globale, entre entreprises mais aussi entre systèmes de régulation, l'Europe pourrait avoir à réévaluer ses choix plus rapidement que prévu.

By |2024-04-29T17:14:00+00:00April 29th, 2024|Scoop.it|0 Comments

4 scénarios d’évolution pour le métavers –

Bien que le métavers se montre plus discret que l’IA dernièrement, les technologies sur lesquelles il repose ne cessent de se développer. Quel pourrait être l’impact de cette innovation sur la société et l’industrie du tourisme à terme ? TMNT, Airbus, Lufthansa et Bauhaus Luftfahrt imaginent quatre scénarios de développement du métavers. Avec la popularité croissante de l’intelligence artificielle, on entend de moins en moins parler du métavers. Pourtant, les technologies émergentes sur lesquelles il repose – réalité virtuelle, blockchain, économie des tokens – ne cessent de se développer. Suivant les cycles propres à l’innovation, le métavers est susceptible de faire, tôt ou tard, un retour fulgurant sur le devant de la scène médiatique. Quel en serait l’impact sur l’industrie du Travel et de l’aéronautique ? En fonction de l’adoption du métavers par le public et du niveau de consolidation du marché ou non, le rapport imagine 4 scénarios impactant le positionnement de cette innovation vis-à-vis du Travel et de l’industrie aéronautique. © TMNT, Airbus, Lufthansa, Bauhaus Luftfahrt C’est la réflexion qui a motivé des équipes de TMNT, Airbus et Bauhaus Luftfahrt, le think tank allemand de l’aérien, à imaginer quatre scénarios de développement du métavers et leurs impact sur le Voyage. L’équipe définit le métavers comme la “convergence des réalités physiques et virtuelles”, un phénomène alimenté par deux éléments fondamentaux que sont l’immersion et la capacité de pouvoir posséder et échanger des actifs numériques. Un métavers élitiste Si dans un futur proche le marché de l’immersion enregistre une faible consolidation ainsi qu’un taux d’adoption minime auprès des consommateurs, il est probable que le métavers devienne une technologie élitiste, selon le rapport. Un scénario dans lequel les expériences immersives offertes par le métavers ont un positionnement haut de gamme et sont réservées à une clientèle de luxe. Compte tenu des coûts d’exploitation élevés de cette technologie, les auteurs imaginent que le métavers constitue un argument commercial uniquement dans l’aviation de luxe.  Un métavers industriel Un second scénario dépeint un futur dans lequel les technologies qui permettent de bâtir le métavers font l’objet d’une forte consolidation mais que l’adoption de cette innovation par les consommateurs est faible. Dans ce futur, les auteurs imaginent ainsi le métavers comme une technologie dont s’est emparée l’industrie en B2B. Un monde dans lequel équipementiers aéronautiques, fournisseurs et compagnies aériennes coopèrent pour bâtir un métavers ouvert et partagé pour des applications industrielles.  Un métavers grand public Le troisième scénario décrit un avenir où le marché du métavers attise la curiosité du grand public et fait l’objet d’une faible consolidation. Un marché fragmenté à l’image de celui des réseaux sociaux actuellement dans lequel une multitude d’acteurs développent des plateformes métavers pour répondre à des cas d’usages spécifiques ou servir une communauté en particulier. Dans cet avenir, les auteurs imaginent “un large éventail d’applications liées aux voyages, de l’inspiration aux services post-réservation, marquant ainsi une ère d’adoption massive.” Un métavers concurrentiel Enfin, l’équipe imagine un scénario dans lequel le métavers et les technologies qui le soutiennent font l’objet d’une forte adoption de la part des consommateurs et d’une forte consolidation du marché. Les auteurs décrivent alors un écosystème du métavers ouvert, dynamique et unifié. En conséquence, l’impact de la technologie sur les usages des consommateurs est important puisqu’à l’image d’internet aujourd’hui, les interfaces et applications immersives font partie intégrante du quotidien dans ce futur hypothétique. Dans ce contexte, le métavers trouve de multiples applications dans le secteur des voyages poussant les compagnies aériennes à investir le domaine pour améliorer l’expérience des passagers ou dégager des avantages concurrentiels. 

By |2024-04-28T21:06:32+00:00April 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

La France se mobilise pour ses haies

Le printemps 2024 est la saison des haies. Depuis le mois d'avril et jusqu'en juin, les régions sont invitées à répondre aux appels à projets portant sur la plantation, l'animation et la gestion de 50.000 kilomètres de haies et d'arbres interparcellaires d'ici à la fin de la décennie. Annoncé à l'automne dernier par Marc Fesnau, le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le « pacte en faveur de la haie » - avec un budget de 110 millions d'euros pour cette première année - traduit une ambition multiple : intégrées à la stratégie bas carbone, ces plantations doivent produire de la biomasse, restaurer la biodiversité champêtre et initier de nouvelles filières de valorisation. Elles permettront surtout de préserver une ressource végétale négligée qui fait aujourd'hui figure de trésor en péril. « Le pacte constitue une victoire de l'appel de la haie, que nous avons lancé en 2023 pour valoriser, protéger et reconstituer des linéaires aujourd'hui en très mauvais état. Il accorde plus de moyens à un réseau d'acteurs de plus en plus dense qui s'apprête à s'engager sur le long terme », se félicite Baptiste Sanson, responsable stratégie et projets du réseau Afac-Agroforesterie. L'association d'utilité publique fédère 400 organisations - collectivités locales, entreprises de toute taille, associations de protection de l'environnement ou têtes de réseau agricole - disposées à secourir les haies. L'art de la trogne Au cours des trois dernières années, deux autres initiatives, le plan de relance en 2020 (qui avait un volet forestier) puis le programme gouvernemental « Plantons des haies » (destiné aux agriculteurs et doté d'un budget de 45 millions d'euros), ont financé de nouvelles plantations. Mais l'urgence demeure. Depuis 1950, 70 % des haies ont disparu des bocages français, qui n'en comptent plus que 750.000 km. Leur régression se poursuit, tantôt à l'occasion de réunification de parcelles, tantôt lors de l'arrêt d'exploitations d'élevage ou simplement pour laisser le passage à des engins agricoles de plus en plus imposants. « La politique agricole, qui a longtemps été défavorable aux haies, les subventionne aujourd'hui au même niveau que d'autres cultures. Mais beaucoup d'argent a été dépensé à fonds perdu puisque pour 1 km planté, 6 km disparaissent », explique Baptiste Sanson. Notre filière est en surproduction et peut produire des plans de qualité supérieure en quantité suffisante. Christophe Ballarin, président du Syndicat national des pépiniéristes forestiers Les services de ces oasis champêtres sont pourtant réels. Les haies freinent l'érosion des sols, retiennent les eaux pluviales, limitent l'évaporation et abritent les cultures du vent. Elles protègent le bétail des intempéries et des chaleurs, hébergent une multitude d'oiseaux, d'insectes et de batraciens et fournissent aux humains des richesses oubliées.  L'art ancestral de la trogne, étroitement lié aux haies, permet de récolter du bois sans couper l'arbre. Les haies peuvent intégrer des arbres à haute jetée pourvoyeurs de bois d'oeuvre tels le chêne ou le merisier, des variétés fruitières ou des arbustes aux fruits exquis tels que le noisetier ou le framboisier. Broyés, les branchages des taillis remplacent la paille dans les étables. Potentiel de biomasse Le programme gouvernemental nourrit tout un écosystème d'entreprises spécialisées, pépiniéristes, paysagistes et autres experts. « Le pacte en faveur de la haie constitue une opportunité intéressante à laquelle nous sommes en mesure de répondre. Notre filière est en surproduction et peut produire des plans de qualité supérieure en quantité suffisante », assure Christophe Ballarin, dirigeant du groupe landais Planfor et président du Syndicat national des pépiniéristes forestiers. Regroupant une trentaine de membres, la petite structure produit chaque année 70 millions de plants forestiers et des centaines de variétés de haies pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros. Sa plateforme de vente en ligne se classe dans le Top 10 des vendeurs d'arbres et arbustes. Le pacte doit aussi permettre la croissance de pépiniéristes indépendants ou associatifs qui s'appuient sur des entreprises d'insertion ou des centres d'aide par le travail.

By |2024-04-28T21:04:53+00:00April 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

TikTok Lite : de l’autre côté de l’écran

Pourquoi les dirigeants de TikTok ont-ils lancé une version aussi controversée de leur réseau social - sans doute au pire moment de l'histoire, déjà si bousculée, de leur plateforme - avant de finalement en retirer le très critiqué système de récompense sous la pression de la Commission européenne ? Rappelons les faits : fin mars, une nouvelle venue, TikTok Lite, apparaît sur les magasins d'applications Google Play et App Store, en France et en Espagne, après avoir vu le jour, il y a quelques mois, en Corée du Sud et au Japon. Le fait qu'elle soit « lite », c'est-à-dire conçue pour fonctionner plus rapidement sur les téléphones connectés en 2G ou en 3G, passe inaperçu. Ce qui fait le buzz - ce qui peut déjà constituer un objectif marketing en soi - est qu'elle proposait une rémunération. Les utilisateurs accumulaient des points en découvrant de nouveaux contenus, en « likant » des vidéos, en suivant des créateurs ou en parrainant des amis. Ces points pouvaient être échangés contre des cartes-cadeaux Amazon ou PayPal par exemple, ou contre des cadeaux virtuels à offrir à ses créateurs préférés. TikTok Lite est officiellement réservé aux plus de 18 ans, mais un des systèmes de vérification de l'âge - l'utilisateur doit prendre un selfie - est, avec un peu d'imagination, très facilement bernable… Addiction aux réseaux sociaux Chaque utilisateur ne pouvait accumuler des points qu'une heure par jour, soit un maximum de 2.025 points toutes les 24 heures, rien qu'en regardant des vidéos. Dix mille points (le seuil pour les convertir en carte-cadeau) donnaient droit à un euro. Bref, ce système, addictif, risque de faire passer encore plus de temps aux adolescents sur leur smartphone. Inacceptable, tant le contexte est explosif pour tous les réseaux sociaux, soupçonnés d'être nuisibles pour les jeunes. Le 24 octobre 2023, 33 procureurs américains ont porté plainte contre Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, l'accusant d'avoir « déployé des fonctionnalités nocives qui rendent les enfants et les adolescents dépendants » ; au passage, le procureur de Californie, Rob Bonta, avait rappelé qu'une instruction visant TikTok pour des faits similaires était toujours en cours… LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Santé mentale des plus jeunes : les réseaux sociaux sur le banc des accusés 5 questions clés pour comprendre le projet de réguler l'exposition des enfants aux écrans Le lendemain, c'était au tour du Parlement européen de mettre « en garde contre la nature addictive des médias sociaux » ; les députés se disaient « particulièrement préoccupés par l'impact de la dépendance numérique sur les enfants et les adolescents, qui sont plus vulnérables à ces symptômes ». Et en France, à chaque nouveau cas dramatique de cyberharcèlement ou d'hyperviolence des jeunes, le gouvernement pointe du doigt la responsabilité des réseaux sociaux. La situation de TikTok est encore plus difficile. Des deux côtés de l'Atlantique, le réseau, qui appartient à la société chinoise ByteDance, est soupçonné de servir de cheval de Troie aux agences de renseignement de Pékin. Joe Biden a signé mercredi une loi donnant un an à ByteDance pour se séparer de la filiale américaine de TikTok. Sinon l'application sera interdite aux Etats-Unis. ByteDance a annoncé vouloir porter l'affaire en justice. Pourquoi, dès lors, avoir pris le risque de lancer TikTok Lite ? Une première réponse, purement business, explique que ByteDance avait désespérément besoin de booster l'audience de sa vache à lait, en particulier auprès des plus de 18 ans, avant que d'éventuelles sanctions américaines et européennes ne l'empêchent de faire feu de toutes expérimentations. C'est la thèse avancée par le site « The Information », basé à San Francisco. Plus largement, TikTok, au niveau mondial (quelque 1,2 milliard d'utilisateurs actifs mensuels), voudrait rattraper son retard sur Instagram (environ 2 milliards d'utilisateurs). Le 18 avril, la plateforme chinoise a d'ailleurs lancé en Australie et au Canada, un « Instagram killer », TikTok Notes, qui permet de partager non seulement des vidéos, mais aussi des photos. Cobayes Les responsables de ByteDance réalisaient-ils des tests grandeur nature afin de déterminer qui de TikTok Lite ou de TikTok Notes est le plus efficace ? Et si le modèle économique de TikTok Lite était viable ? Une deuxième approche, centrée sur le contenu, révèle peut-être une stratégie à plus long terme : il suffit de passer quelques minutes sur TikTok Lite pour se rendre compte que cette nouvelle application semble proposer plus de contenus générés par une intelligence artificielle et plus de sujets polémiques (extraits de sketches de l'humoriste Dieudonné ; complot américain ayant forcé la Russie à envahir l'Ukraine…) que la plateforme d'origine. LIRE AUSSI : SERIE - La civilisation TikTok TRIBUNE - TikTok : une interdiction peu probable Or pour pouvoir accumuler des points, il fallait regarder uniquement les vidéos proposées par l'algorithme ; le système de récompenses ne s'appliquait pas, en effet, aux clips consultés après une recherche. Impossible donc d'échapper aux images poussées par l'algorithme si l'on voulait s'enrichir (un tout petit peu). Les utilisateurs de TikTok Lite serviraient-ils tout simplement de cobayes à ByteDance, qui testerait leurs réactions aux vidéos générées par l'IA et aux sujets polémiques ? ByteDance aura eu le temps, grâce à ce laboratoire vivant de près d'un mois, d'accumuler pas mal de données…

By |2024-04-28T20:46:07+00:00April 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Elon Musk labels Tesla’s advertising ‘generic’ as it lays off entire marketing team

Tesla has laid off its entire marketing team just four months after it was created in a hasty reversal of its nascent advertising efforts, reports claim. The electric car company had famously eschewed traditional marketing efforts but appeared to change tack in 2023 when CEO Elon Musk said the brand would “try a little advertising and see how it goes”, partly inspired by his purchase of the social media platform Twitter (later renamed X). But despite a ‘growth content’ team being formed of around 40 people in the US, overseen by head of global growth content Alex Ingram and growth director Jorge Milburn, the entire unit was laid off on Monday as part of wider layoffs at the company, Bloomberg reports. A small marketing team has been kept on in Europe. Adding insult to injury, Musk took to X to respond to a comment on the Bloomberg story, which criticised the brand’s advertising for being “too generic” and not highlighting what is great about owning a Tesla. Musk replied: “Exactly. The ads were far too generic – could’ve been any car.” What this means for Tesla’s commitment to advertising in the future remains to be seen – but it is reasonable to assume that Musk, who once declared he “hated” advertising, has not been convinced by its first attempts and the prospect of any further work seems small. ‘Range inflation’ is a sign Tesla has lost sight of its customers It comes at a difficult time for the electric car pioneer which has struggled with increased competition and an increasingly poor brand perception. Tesla has embarked on a heavy series of promotional activity to try to stave off competition from China and other US companies, something Marketing Week columnist Mark Ritson described as an “intractable and often existential situation” for manufacturers. Ritson also warned that price cuts are “commodifying” Tesla’s hitherto impressive brand equity. “This very strength is now Tesla’s vulnerability. With each significant discounting event, Tesla could hurt itself,” he cautioned. Its share price has been dropping regularly since December 2023 and while revenue has continued to increase, its profit margins have grown tighter.

By |2024-04-28T20:23:48+00:00April 28th, 2024|Scoop.it|0 Comments

A Mayotte, l’urgence permanente

Pour rejoindre le quartier de Kaweni, il faut partir de Mamoudzou, la capitale de Mayotte, et prendre la RN1, la grande route qui fait le tour de l'île, puis, après quelques kilomètres, laisser la voiture au bord d'un marché très animé en cette fin de ramadan. La fin du trajet se fait à pied. D'abord en traversant une aire de jeux pour enfants récemment construite à la place d'une friche - « avant, les gens avaient peur de passer ici, car ils craignaient pour leur sécurité », raconte d'entrée Hamidani Magoma, adjoint au maire de Mamoudzou chargé de l'aménagement. Ensuite en montant à travers des ruelles escarpées. C'est la fin de l'école. Par dizaines, les enfants s'égaillent en saluant les visiteurs avec un large sourire. De part et d'autre s'alignent de petites maisons en dur. La municipalité de Mamoudzou présente un programme de construction de huit logements près du cimetière, où des ouvriers, sous une chaleur accablante, s'affairent. Reconquérir les terrains vagues pour en faire du logement social est une priorité. « On proposera des loyers très faibles », explique en marchant Elodie Furic, directrice de la rénovation urbaine de la ville. Mais la réalité s'impose : progressivement, l'habitat en dur du bas de Kaweni laisse la place à des baraques de tôle, les « bangas », comme elles sont surnommées à Mayotte. A l'origine, il s'agissait de cases construites par des adolescents pour marquer leur passage à l'âge adulte. Ils sont devenus un habitat d'urgence pour des familles entières. Kaweni est présenté comme le plus grand bidonville « d'Europe ». Il y en a des dizaines comme celui-là sur l'île et les services de l'Etat sont débordés. « Installés sur des pentes à 50 % » Partout à Mayotte, des Mahorais et des migrants, légaux ou illégaux, habitent dans ces bangas. Certains paient même un loyer, malgré l'absence d'eau potable ou d'électricité. A Kaweni, les bangas, reconnaissables à leurs bâches bleu ciel, grignotent les collines mètre par mètre. « Les gens n'hésitent pas à s'installer sur des terrains avec une pente à 50 %. Cela pose d'énormes problèmes d'aménagement. Il n'y a pas de loi, chacun fait ce qu'il veut et cela donne des bagarres avec la police », reprend Hamidani Magoma. Compter ces habitants relève du défi : selon les pouvoirs publics, sur les 300.000 habitants officiellement recensés à Mayotte - certaines estimations vont bien au-delà et évoquent le chiffre de 400.000 -, le tiers vit dans un habitat insalubre. LIRE AUSSI : ENQUÊTE - Les îles d'outre-mer, premières victimes françaises du changement climatique Mayotte : les malheurs d'un « confetti » français Dans le département, le nombre d'habitants a explosé au cours des dernières années : il a été multiplié par douze en soixante ans et il a augmenté de 50 % depuis 2012. La raison est double : un taux de natalité élevé (quatre enfants par femme en moyenne) et une immigration devenue hors de contrôle. Sur l'île, la moitié de la population est étrangère. Et sur les 100.000 habitants des bangas, la moitié est composée de migrants irréguliers, principalement venus des Comores voisines à bord de pirogues. Route migratoire Mais aujourd'hui, les Comoriens ne sont plus les seuls à venir à Mayotte chercher une terre d'accueil. Les autorités font état de migrants venus d'Afrique (Somalie, République démocratique du Congo…), mais aussi de Syrie, du Yémen ou encore d'Irak. En plus d'être une destination, Mayotte se trouve sur une route migratoire. Les 25.000 expulsions annoncées par les services de l'Etat ne parviennent pas à compenser les arrivées quotidiennes de kwassas kwassas, du nom des canots de pêche traditionnels des Comores devenus transporteurs de migrants. La présence russe pour déstabiliser la région est établie. préfecture de Mayotte La géopolitique s'invite aussi compte tenu de la situation géographique de l'île, qui reste revendiquée par les Comores malgré une indépendance votée par les habitants en 1976. « La présence russe pour déstabiliser la région est établie », lâche-t-on à la préfecture de Mayotte. « Aux Comores, la Russie n'hésite pas à jouer des tensions liées à la situation à Mayotte, allant même jusqu'à se prononcer en faveur d'une Mayotte comorienne », confirme de son côté le dernier rapport de la délégation parlementaire au renseignement. Concrètement, la France accuse la Russie de contribuer à l'arrivée de migrants à Mayotte, en fournissant notamment des moteurs pour les pirogues. Aux Comores, on dit aussi aux malades du choléra d'aller se faire soigner à Mayotte, accuse la France. Le 10 avril, quatre porteurs de la maladie ont été interpellés sur des embarcations en provenance des Comores. Ils venaient de la République démocratique du Congo. Constamment au bord de l'explosion L'île de Mayotte est constamment au bord de l'explosion. La pression migratoire entraîne des conséquences multiples qui font de ce département, statut qu'elle a obtenu en 2011, un endroit à part en France. Outre une proportion inédite d'habitat insalubre, l'île souffre d'une insécurité endémique, principalement du fait de mineurs. Un seul chiffre : le taux de cambriolage est quatre fois supérieur à celui de l'Hexagone, une personne sur deux se dit « souvent » ou « de temps en temps », en insécurité. LIRE AUSSI : TRIBUNE - Mayotte ou la faillite des politiques ultramarines Mayotte devient le 101e département français (2011) Le simple compte rendu de la nuit du 1er avril par les forces de sécurité donne une idée : à 1 h 15, des patrouilles circulant sur la RN1 se sont fait attaquer par une centaine de jeunes à coups de machettes et de cailloux. Après avoir riposté avec des grenades lacrymogènes et des tirs de LBD, les gendarmes ont mis près de deux heures pour dégager les barricades et ramener un semblant de calme. Régulièrement, des bus scolaires et collèges font aussi l'objet d'attaques en règle faites par des bandes de jeunes. Le 10 avril, un record a été battu avec l'attaque de 18 bus scolaires le même jour. Dans les rues, on ne compte plus les voitures de gendarmerie avec des impacts sur leur carrosserie. La nuit, rares sont ceux qui s'aventurent dans les rues. Délinquance « hors norme » Dans une étude rendue en 2021 - la situation s'est dégradée par la suite - l'Insee avait choisi une expression choc pour qualifier la délinquance à Mayotte : « hors norme ». « Les problèmes viennent des étrangers. Ils doivent être ramenés chez eux. On assiste à un remplacement de la population de Mayotte », lâche début avril Laithidine Ben Saïd, maire de Mtsamboro, au nord-ouest de l'île à l'occasion d'une rencontre avec la ministre des Outre-Mer, Marie Guévenoux, à l'assemblée départementale de Mayotte. Les délinquants sont de jeunes Comoriens se retrouvant seuls et de jeunes Mahorais, membres de bandes rivales, qui s'affrontent régulièrement en plus de s'attaquer aux automobilistes ou aux habitations. Face à cette délinquance et à l'immigration, les dérapages verbaux des élus locaux ne sont pas rares. En mars, Salime Mdéré, premier vice-président du conseil départemental, a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour provocation à commettre un crime. « Ces délinquants, ces voyous, ces terroristes, à un moment donné, il faut peut-être en tuer. Je pèse mes mots. Il faut peut-être en tuer », avait-il déclaré un an plus tôt avant de regretter ses propos devant le tribunal. Ecoles surchargées Les écoles sont surchargées et sont parfois obligées d'assurer les cours par rotation. « On ne fait pas de l'éducation, mais de la scolarisation de masse et de la garderie », s'alarme un maire de l'île. Souvent, les maires refusent de construire de nouvelles écoles pour ne pas qu'elles servent de pompe aspirante à l'immigration. LIRE AUSSI : TRIBUNE - Mayotte : face au chaos, la nécessité de l'état d'urgence ANALYSE - Immigration : légiférer après la censure La maternité est saturée - sur les 10.000 bébés nés chaque année à la maternité de Mamoudzou, ce qui en fait la plus importante de France. 75 % ont une mère étrangère, souvent sans papiers. L'accès à l'eau potable est structurellement insuffisant (il manque 6.000 m3 par jour). Les infrastructures sont défaillantes. Le chômage est stratosphérique (34 %, soit le plus haut niveau pour un département). L'économie sans aucun dynamisme et le tourisme est quasi inexistant malgré des lagons de toute beauté. Le suivi n'a pas été au rendez-vous Des mesures présentées comme radicales ont été prises, mais les résultats se font encore attendre. Comme l'a rappelé la Cour des comptes, Mayotte avait l'objet de deux plans spécifiques au cours de la dernière décennie. Mais le suivi n'a pas été au rendez-vous. La semaine dernière, le gouvernement a lancé la deuxième opération Wuambushu pour lutter contre l'habitat insalubre et l'insécurité. Le RAID et le GIGN, unités d'élite de la police et de la gendarmerie, sont sur place, ainsi qu'un renfort de plusieurs centaines de policiers portant les effectifs à 1.700. « C'est autant de forces de l'ordre que dans les villes de Nice, Rennes et Montpellier réunies », se félicite-t-on dans l'entourage de Marie Guévenoux. L'opération vise à l'arrestation de 60 chefs de bande et le « décasage » de 1.300 bangas, même si le relogement fait largement défaut. LIRE AUSSI : La France veut redonner du souffle à la coopération régionale dans l'océan Indien CHRONIQUE - Pourquoi l'immigration restera une solution Aujourd'hui, la gendarmerie a le droit de tuer les chiens errants, souvent utilisés par les délinquants pour terroriser la population. Les ventes de machettes, armes le plus souvent utilisées pour les agressions, sont interdites depuis le mois de mars. « La délinquance a atteint à Mayotte un niveau hors norme et la sécurité y est devenue la première préoccupation des habitants. La confiance dans les forces de l'ordre est faible », notait la Cour des comptes dans un rapport publié en juin 2022. Sur place, les habitants ne cachent pas leur impatience. « On souffre ici », lâche une habitante visiblement à bout. « La population est frustrée. La violence peut reprendre n'importe quand », lâche un autre. La crise du stade de Cavani Un brusque regain de tension s'est invité en début d'année. L'occupation du stade de Cavani à Mamoudzou, la capitale, par plusieurs centaines de migrants venus d'Afrique a provoqué un nouvel accès de fièvre dans l'île. Habitants et migrants logés sur le stade se sont retrouvés pour un face-à-face tendu, obligeant le gouvernement à prendre des mesures radicales pour faire baisser la tension : quelque 200 migrants éligibles au droit d'asile ont été transférés dans l'Hexagone. Supprimer le droit du sol, c'est supprimer l'intérêt d'aller accoucher à Mayotte ou de faire une fausse reconnaissance de paternité. Cela ne résoudra pas tous les problèmes, mais cela viendra épuiser les flux liés à la quête d'un titre de séjour. Marie Guévenoux, ministre des Outre-Mer Des barrages montés par des « collectifs » d'habitants ont bloqué l'île pendant de longues semaines avant d'être finalement retirés. A leur tête, des habitants à bout de nerfs. « Les personnes dans le stade venaient de l'Afrique des Grands Lacs. Sont-elles dangereuses ? En bonne santé ? Que va-t-on faire de ces gens en attendant ? On n'a pas les hébergements nécessaires. Le danger est que les gens qui n'ont aucune maîtrise de soi, s'en prennent à tout ce qui passe. Certains Somaliens sont envoyés pour créer une crise ou, je ne sais pas, une guerre civile. Ce sont des jeunes hommes forts », s'alarme la responsable d'un de ces collectifs lors d'une rencontre début avril avec Marie Guévenoux. Fin du droit du sol A peine nommée en février dernier, celle-ci a fait sa première visite officielle à Mayotte. Elle y est retournée début avril, n'ayant d'autre choix que de prendre à bras-le-corps la situation de l'île. « Je suis déjà venue trois fois à Mayotte et je reviendrai début mai. La première fois le climat était d'une extrême tension et l'île soumise à des blocages qui aggravaient la situation sécuritaire », précise-t-elle. Le prix à payer pour la fin des barrages ? La fin du droit du sol, déjà dérogatoire depuis 2018, et celle de la territorialisation des titres de séjour pour les immigrés réguliers et la promesse d'une nouvelle loi pour le développement de Mayotte. « Supprimer le droit du sol, c'est supprimer l'intérêt d'aller accoucher à Mayotte ou de faire une fausse reconnaissance de paternité. Cela ne résoudra pas tous les problèmes, mais cela viendra épuiser les flux liés à la quête d'un titre de séjour. J'assume une mesure radicale et pragmatique », plaide la ministre auprès des « Echos ». A la quasi-unanimité, les élus mahorais sont favorables à la suppression du droit du sol à Mayotte, projet qui nécessite une réforme constitutionnelle . Marie Guévenoux devra aussi convaincre sa propre majorité, qui ne cache pas ses réticences.

By |2024-04-25T21:38:31+00:00April 25th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Grâce au « halving », le bitcoin divise par deux ses émissions pour doper sa valeur

C'est la fin du compte à rebours. Peu après deux heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi a eu lieu le très attendu « halving » du bitcoin, c'est-à-dire la division par deux de la rémunération des « mineurs », les acteurs qui valident, à l'aide de puissants ordinateurs, les blocs qui sécurisent les transactions de la cryptomonnaie. Désormais, ce ne sont plus 900 bitcoins qui seront ainsi émis par jour, mais 450 en moyenne. En général annonciatrice d'une hausse du cours à terme, l'opération n'a pour l'heure pas fait bouger le bitcoin, qui reste autour de 63.700 dollars ce samedi matin. Le protocole qui régit la reine des cryptomonnaies est en effet une mécanique de précision. Tous les quatre ans approximativement, ou plus exactement tous les 210.000 blocs validés sur sa blockchain, cette opération est automatique. Et sa mise en place remonte à la création du bitcoin en 2009. Le concepteur de la cryptomonnaie - caché sous le mystérieux pseudonyme de Satoshi Nakamoto - a décidé qu'il n'y aurait, à terme, pas plus de 21 millions de bitcoins en circulation. Pour préserver sa rareté et donc sa valeur, il a opté pour ce procédé qui permet de ralentir les nouvelles émissions au fur et à mesure que le nombre de bitcoins en circulation augmente. Si, aujourd'hui, plus de 90 % des bitcoins potentiels ont déjà été créés, le volume total ne devrait être atteint qu'en 2140. Un ralentissement programmé des émissions de bitcoin Car, concrètement, les bitcoins sont émis pour récompenser les mineurs qui participent à la validation des blocs - l'enregistrement des transactions dans la cryptomonnaie. Un bloc regroupe un ensemble de transactions, mais comprend également l'empreinte du bloc précédent, et du suivant, formant ainsi une chaîne de blocs - une blockchain - continue et immuable. A chaque nouveau bloc émis, une course informatique est lancée entre les mineurs pour résoudre des équations cryptographiques très complexes.

By |2024-04-25T21:33:23+00:00April 25th, 2024|Scoop.it|0 Comments

Les mineurs de bitcoins face à une réduction de moitié de leurs revenus

Le choc est violent. « Du jour au lendemain, on perd la moitié de nos revenus », résume Sébastien Gouspillou, le patron de BBGS Mining. Tous les quatre ans environ - ou plutôt tous les 210.000 blocs -, le compte à rebours est relancé. Le « halving » est au coeur du fonctionnement de la blockchain bitcoin et entraîne mécaniquement une baisse de moitié de la récompense des mineurs pour leur travail de vérification des transactions. Avec ce nouveau halving, les revenus des mineurs de bitcoin vont donc diminuer de moitié, passant de 6,25 bitcoins par bloc miné depuis 2020 à 3,125 désormais. Dans le même temps, leurs coûts demeurent cependant fixes, voire augmentent. « Le premier poste de dépenses reste l'électricité », rappelle Sébastien Gouspillou. Car miner du bitcoin a un prix : celui des machines d'abord, et celui de l'énergie pour les faire tourner. En effet, pour miner du bitcoin, il faut résoudre des équations cryptographiques particulièrement complexes et les mineurs sont mis en compétition pour y arriver le premier - une course informatique alimentée par des machines spécialement conçues pour le minage et qui sont très gourmandes en électricité. 10 milliards de dollars de pertes par an Jusqu'à présent, l'augmentation continue des prix du bitcoin a permis de compenser ces coûts d'énergie et a alimenté la croissance du secteur. Depuis que les premières machines spécialisées sont entrées en jeu en 2013, la capitalisation boursière totale de quatorze sociétés minières cotées aux Etats-Unis a atteint environ 20 milliards de dollars, selon un rapport récent de JPMorgan. Mais sur la base du prix actuel du bitcoin, le halving pourrait entraîner des pertes de revenus de quelque 10 milliards de dollars par an pour l'ensemble du secteur. D'après un rapport de Cantor Fitzgerald, publié en janvier, de nombreux géants du minage, dont Marathon Digital, Riot Platforms et Core Scientific, pourraient voir leur rentabilité s'effriter si les coûts pour produire un seul bitcoin ne sont pas compensés par un prix de l'actif assez élevé. Selon la banque d'investissement américaine, le mineur britannique Argo Blockchain et le floridien Hut 8 sont potentiellement les plus  en difficulté après le halving, avec un coût par bitcoin de respectivement 62.276 et 60.360 dollars. De quoi faire trembler les gros noms de l'industrie sur les marchés. Les actions de Marathon Digital, Riot Platforms et CleanSpark ont enregistré une baisse de 17 % à 25 % sur les trente derniers jours. Et le fonds négocié en Bourse Valkyrie Bitcoin Miners a chuté d'environ 28 % ce mois-ci. LIRE AUSSI : DECRYPTAGE - Bitcoin : 3 questions sur le « halving », ce mécanisme qui doit encore accentuer la hausse du cours DECRYPTAGE - Halving du bitcoin : le « choc d'offre » qui affole les marchés Les mineurs parient de leur côté sur une stimulation de la demande suscitée par les ETF Bitcoin au comptant pour atténuer l'effet négatif du halving. Depuis leur approbation en janvier aux Etats-Unis , la dizaine de portefeuilles approuvée a attiré une entrée nette de plus de 12 milliards de dollars. Cette demande a contribué à porter la plus grande crypto à un niveau record de 73.798 dollars à la mi-mars. De plus, cet afflux de liquidité couplé aux inquiétudes liées au halving aurait entraîné une « sous performance » des valeurs boursières des grands acteurs du minage. Celles-ci seraient à la traîne par rapport au prix actuel du bitcoin, explique une note du géant de la gestion d'actifs AllianceBernstein. Et comme le rappelle Sébastien Gouspillou, la rentabilité du minage est toujours dépendante du prix du bitcoin, « halving ou pas ». Consolidation Les coûts élevés et une réduction des marges favorisent la consolidation du secteur : certaines sociétés minières ont acheté des participations dans des concurrents, et même fusionné, comme Hut 8 et Bitcoin Corp, à la fin de l'année dernière. Surtout qu'avec la flambée du cours du bitcoin, les géants du minage se sont constitué de solides réserves pour affronter le halving et se mettre en position d'avaler des concurrents. Dans son dernier rapport, Hut 8 a indiqué que ses réserves totales s'élevaient à 9.105 bitcoins, soit 550 millions de dollars aux prix actuels. LIRE AUSSI : 2028 : comment les cryptomonnaies ont pris le pouvoir DECRYPTAGE - Les traders parient sur la poursuite du super cycle du bitcoin Un autre poids lourd du secteur, Marathon Digital, a accumulé un trésor de guerre totalisant 1,5 milliard de dollars, selon ses derniers comptes, pour lui permettre de financer d'éventuelles acquisitions afin d'augmenter ses capacités. « Nous sommes en mesure d'examiner les opportunités », a déclaré à l'AFP Adam Swick, directeur de la croissance de Marathon. « Le minage du bitcoin a toujours été la course au dernier survivant », souligne le patron de BBGS Mining. Cette consolidation inquiète une partie de l'industrie cryptographique en raison de l'impact du retrait des petits mineurs si leur activité n'est plus rentable. Leur départ pourrait affaiblir la sécurité du réseau, le rendant potentiellement plus vulnérable aux attaques, du moins à court terme, jusqu'à ce que les ajustements ne se réalisent mécaniquement.

By |2024-04-25T21:32:59+00:00April 25th, 2024|Scoop.it|0 Comments